lundi 24 mars 2008

Chine : la capacité installée de l'énergie éolienne atteint 10 millions de kW

Un rythme de croissance du nucléaire quatre fois supérieur à l'éolien :


"La capacité installée de l'énergie éolienne du pays atteindra 10 millions de kW cette année, et ce chiffre devrait doubler en 2010, a-t-on appris lundi d'un haut officiel.

Par ailleurs, pour développer l'énergie propre, la Chine va accroître la capacité installée de l'énergie nucléaire, qui représentera plus de 5% du total de la capacité installée nationale d'ici 2020, a révélé le vice-président de la Commission d'Etat pour le Développement et la Réforme Zhang Guobao.

La Chine s'est engagée à développer l'énergie nucléaire au cours de son 11e plan quinquennal pour le développement économique et social (2006-2010), avec l'objectif de parvenir à une capacité installée en exploitation de 40 000 mégawatts d'ici 2020.

Actuellement, la capacité installée en opération des centrales nucléaires en Chine a atteint 8 600 mégawatts"

Emirats: une agence pour le nucléaire

Conscients que les énergies fossiles auront bientôt une fin, et que les liquidités disponibles peuvent aider à faire face à l'émergence d'une société tertiaire énergivore, les émirats empreintent une voie habile pour parvenir à leur fins.
De quoi aussi banaliser une énergie civile, qui, une fois adoptée par l'Arabie Saoudite et l'Egypte, pourra être acceptée en Iran puis ultérieurement en Syrie et en Irak.


"Les Emirats arabes unis vont créer une agence pour le développement d'un programme d'énergie nucléaire civile commun, a rapporté lundi la presse locale.

Le cabinet emirati a autorisé la création de l'Autorité de l'énergie nucléaire dont la mission sera d'"évaluer et développer un programme d'énergie nucléaire pacifique et conforme aux recommendations de l'Agence internationale de l'énergie atomique" (AIEA), selon l'agence officielle WAM citée par le Gulf News.

Selon WAM, les Emirats n'enrichiront pas eux-mêmes de l'uranium mais importeront le carburant nucléaire "d'une source fiable à l'étranger"."

Le molybdène, un métal indispensable...

Qui connait ce métal aux proprités rares ?

"Le molybdène n'est pas seulement un métal au nom presque imprononçable, c'est aussi un métal quasiment indispensable... surtout si le monde souhaite continuer à utiliser des ampoules, des ordinateurs, des climatiseurs et des voitures. Le molybdène (moly) fait partie des composants essentiels de presque toutes les formes de production d'énergie, et à tous les stades...ce qui signifie que la demande pour ce métal unique augmente à une vitesse incroyable.

- Ce métal comporte diverses caractéristiques intéressantes qui permettent d'intégrer son utilisation à plusieurs formes de création d'énergie.

- Le moly a le sixième point de fusion le plus haut de tous les éléments. Il résiste très bien à la corrosion, ne se dilate pas, ne se contracte pas, ne durcit pas et ne ramollit pas sous des changements de température extrêmes. De tous les métaux utilisés à but commercial, le moly possède le plus bas niveau de dilatation à la chaleur.

- On retrouve du moly presque partout, dans les avions, les voitures, les poutres de construction ou encore les filaments. Mais du point de vue de l'investissement, le plus important, c'est que ce métal joue un rôle clé dans la production d'énergie. Et pas seulement dans la production d'énergie conventionnelle à partir de carburants fossiles. Les industries éolienne, solaire, hydroélectrique et nucléaire reposent toutes largement sur le molybdène. Le moly pourrait donc être LE métal de l'énergie mondiale -- un secteur unique pour investir dans une demande en constante augmentation : celle de TOUTES les sources d'énergie.

** Le molybdène contribue surtout à l'énergie nucléaire. Sans le molybdène, l'industrie nucléaire serait en retard d'au moins vingt ans. Les aciers inoxydables haute performance (HPSS) nouvellement développés contiennent jusqu'à 7,5% de molybdène. Cet alliage pourrait permettre de tripler la durée de vie des tubes de condenseurs. Les condenseurs, plutôt grands, sont utilisés dans le processus de transfert de chaleur.

- On utilisait auparavant un alliage de laiton, de cuivre et de nickel pour les tubes de condenseurs. Bien que ces alliages soient de très bons conducteurs de chaleur, leur durée de vie n'excède pas huit ans. Les conducteurs HPSS ont été mis en circulation il y a trente ans. Aujourd'hui, le plus ancien de ces conducteurs est en service depuis 26 ans... et il fonctionne parfaitement.

- Les anciens alliages de cuivre pour les tubes de condenseurs ne supportaient pas la corrosion, et cela influait grandement sur le fonctionnement des centrales. Il fallait remplacer les matériaux corrosifs, au risque de réduire les performances de la centrale. La corrosion provoquait également des points d'affaiblissement qui formaient parfois des trous. Les conducteurs HPSS ont mis un terme à tous ces problèmes de fonctionnement.

- 48 réacteurs nucléaires doivent être construits d'ici 2013 et environ 100 d'ici 2020. L'IMOA (Association internationale du molybdène) affirme qu'un réacteur moyen contient près de 520 000 pieds d'alliage en inox.

- Certains réacteurs plus importants contiennent plus d'un million de pieds d'alliage en inox. Faire correspondre ces chiffres avec la demande en moly semble difficile. Mais il suffit de dire que la construction de nouveaux réacteurs et la rénovation d'anciens demanderaient des dizaines de milliers de tonnes de moly. Ces chiffres ne tiennent pas compte du moly nécessaire pour le stockage de carburant déjà utilisé. Ce métal versatile est également un composant essentiel des bidons de stockage des déchets nucléaires. Les containers de stockage destinés à la montagne Yucca dans le Nevada nécessiteraient près de 15 000 tonnes de moly.

- Voilà qui vous donne une idée.

- Ce métal serait tout aussi difficile à remplacer pour de nombreuses utilisations industrielles. Le rôle varié et essentiel du molybdène dans l'économie mondiale actuelle ne garantit pas pour autant une augmentation de son prix. Mais le schéma offre-demande laisse quant à lui supposer que ce métal va continuer à grimper.

- Bien que la production minière actuelle de moly semble suffisante pour répondre à la demande, un déficit risque d'apparaître dans les années à venir. L'approvisionnement en moly est limité à la fois par la capacité minière, mais aussi par la capacité de "grillage".

- Un four de grillage équivaut à une raffinerie puisqu'il transforme le molybdène en poudre fine, en pastilles, et toutes autres formes nécessaires à l'industrie. La capacité mondiale de grillage de moly est de 320 millions de livres par an -- une quantité qui satisfait à peine la demande mondiale. Mais il n'y a pas d'augmentation de grillage possible... et aucune société ne se développe, que ce soit aux Etats-Unis ou ailleurs. Même si la capacité de grillage augmentait d'une manière ou d'une autre, l'approvisionnement supplémentaire en moly minier ne serait pas garanti.

- La Chine produit en ce moment 20% de la production mondiale. Mais l'Empire du Milieu est également l'un des plus gros consommateurs de moly ; il ne va donc pas tarder à stocker toute sa production. Les exportations chinoises vont baisser dans les années à venir, et le reste du monde devra trouver son moly ailleurs.

- Pendant ce temps, la demande en moly ne cesse d'augmenter. L'industrialisation rapide de la Chine et de la CEI entraînent une augmentation de la demande en moly de 10% chaque année, et donc une augmentation de 5% de la demande mondiale.

- Le schéma d'offre et de demande présente donc une opportunité d'investissement à double détente : les capacités de grillage insuffisantes ne pourront pas suivre l'augmentation de la demande, et la production minière ne pourra pas non plus suivre l'augmentation de la demande. Ces deux scénarios sont fortement possibles, mais un seul suffira à faire exploser le prix du molybdène."

jeudi 13 mars 2008

"Politique énergétique: une révolution à petits pas"


Comment arrêter un train lancé à pleine course ? c'est la question que se posent nos dirigeants en matière énergétique.


Alors qu'en 2060 les réserves de gaz seront épuisées, nos descendants des siècles prochains nous maudiront d'avoir gaspillé aussi vite les précieuses ressources fossiles de la planète. Les défis techniques pour s'affranchir de ces matières premières seront considérables... !





"11.03.2008


Lors du World Future Energy Summit (WFES) à Abu-Dhabi, début 2008, les experts économiques et politiques sont tombés d'accord: nous arrivons à une époque où la production énergétique générera nettement moins d'émissions de dioxyde de carbone. Mais cette "révolution" demande du temps - trop, disent les critiques.


Au plan énergétique, 2007 devrait entrer dans l'histoire comme l'année du tournant décisif. Pour la première fois, le monde entier a admis que le changement climatique était imputable à l'action humaine. La Conférence de l'ONU sur le climat, qui s'est tenue à Bali en décembre, a défini les orientations d'une politique globale en faveur de la protection du climat à l'expiration du Protocole de Kyoto, en 2012. Autre élément au moins aussi important: le pétrole a, pour la npremière fois, atteint les 100 dollars le baril. Parallèlement, les énergies renouvelables sortent de leur cocon européen; elles deviennent une activité mondiale.


"Le plus grand défi de notre temps"




La production énergétique prend donc une importance cruciale tant au plan politique qu'économique. "Le monde a besoin de sources d'énergie plus sûres, fiables et propres", a déclaré le ministre américain de l'énergie Samuel Brodman lors du World Future Energy Summit (WFES), le premier forum mondial sur l'énergie, qui s'est tenu en janvier 2008 à Abu-Dhabi. "Il s'agit du plus grand défi de notre temps." Dans le contexte actuel, Brodman ne risque pas d'être beaucoup contredit. Car, si les besoins mondiaux en énergie sont appelés à doubler d'ici 2050, les sources d'énergie se tarissent et la consommation énergétique croissante accélère le changement climatique. Mais la manière de relever concrètement ce défi reste controversée. Les désaccords commencent avec le rôle futur des combustibles fossiles, qu'il s'agisse du pétrole, du gaz ou du charbon, lesquels couvrent aujourd'hui 85% des besoins en énergie. Cette dominance ne devrait pas disparaître, selon Casey Olson, responsable Moyen-Orient de la société pétrolière Oxy Oil ; Gas. "La part des combustibles fossiles ne tombera pas en dessous de 80% d'ici à 2030." Klaus Töpfer, ancien responsable du programme de l'ONU pour l'environnement, rétorque: "Je ne crois pas qu'à long terme la part des combustibles fossiles sera de 80%."


Renaissance du charbon




La renaissance du charbon, en particulier, ne plaide pas en faveur d'une forte réduction de la part des combustibles fossiles: le plus ancien d'entre eux est d'ailleurs celui dont les réserves devraient durer le plus longtemps. Pour Philippe Boisseau, responsable du secteur gazier au sein du groupe pétrolier français Total, les réserves de charbon devraient encore pouvoir être exploitées au niveau actuel jusqu'en 2160, alors que les réserves de gaz naturel ne dureraient que jusqu'en 2060, au rythme actuel de la production, et celles de pétrole jusqu'en 2040. Le charbon a par ailleurs l'avantage d'être à peu près équitablement réparti à travers le monde. Ainsi, la Chine, avide d'énergie, dispose de réserves importantes. Mais si les combustibles fossiles continuent d'être largement utilisés pour la production d'énergie, la question du dioxyde de carbone en tant que gaz à effet de serre passe au premier plan. La nouvelle formule magique a pour nom CCS - Carbon Capture and Storage - c'est-à-dire capture et stockage du CO2. Mi-janvier, ce type d'installation a été mis en service à l'échelle industrielle dans une centrale de Stockholm. Moyennant 5% de l'énergie produite, la centrale capture jusqu'à 97% du gaz carbonique émis. Viviane Cox, responsable des énergies renouvelables chez BP, le groupe pétrolier britannique, a annoncé la construction d'une installation similaire à Abu-Dhabi. Le gaz carbonique ainsi capturé devrait être utilisé pour l'extraction du pétrole. Jusqu'à présent, le pétrole était extrait à l'aide de gaz naturel.


Energie nucléaire exempte de CO2




Une source d'énergie longtemps honnie par les écologistes revient sur le devant de la scène dans le cadre de la réduction des émissions de dioxyde de carbone: l'énergie nucléaire. C'est la seule énergie non renouvelable qui ne produit aucune émission de CO2. "L'énergie nucléaire est une partie de la réponse à nos problèmes pressants", déclare donc Lady Judge, patronne de l'autorité nucléaire britannique. Cette personnalité du parti travailliste qui a manifesté contre le nucléaire dans sa jeunesse soutient désormais qu'il s'agit d'une "énergie propre". L'évolution au niveau mondial lui donne raison. Après une période creuse au cours des années 1990, le nombre de réacteurs est de nouveau en hausse. Et ce n'est pas seulement l'Asie, friande d'énergie, qui s'oriente vers le nucléaire. L'Arabie saoudite, pays riche en énergie, entend également construire une centrale nucléaire. En Europe, la première centrale nucléaire depuis la catastrophe de Tchernobyl, en 1986, est en construction en Finlande, ce pays étant décidé à ne plus dépendre des exportations énergétiques russes. Les écologistes sont loin d'être enchantés. Pour le responsable de Greenpeace, Gerd Leipold, le nucléaire ne fait que nous détourner des problèmes urgents. Mais le train est lancé, il sera difficile de l'arrêter.


Investir dans les énergies renouvelables




A l'exception de l'énergie éolienne, la plupart des énergies renouvelables sont encore loin d'être compétitives. Elles doivent donc être soutenues par des mesures politiques. Par ailleurs, leur production à grande échelle est génératrice de nouveaux problèmes. C'est ainsi que le vent et le soleil sont concentrés - et donc utilisables de manière efficace - là où il n'y a pratiquement pas d'habitants: en mer et dans le désert. Les biocarburants concurrencent les produits alimentaires, du moins en termes de surfaces cultivées. Et la quantité de déchets utilisables pour produire de l'énergie est limitée. Toujours est-il que les énergies renouvelables sont devenues un énorme secteur d'activité. "Elles sont le principal marché du futur", selon Matthias Machnig, secrétaire d'Etat au ministère allemand de l'environnement. Le progrès technologique rendra les énergies renouvelables compétitives, les unes après les autres. Presque tous les acteurs sont d'accord sur un point: le maître mot pour relever les défis de la politique énergétique est celui d'efficience. "L'efficience énergétique est le moyen le plus important et le moins onéreux de réduire les gaz à effet de serre", déclare Jonathan Porritt, fondateur et responsable du "Forum for the Future", une alliance entre entreprises britanniques et organisations de promotion du développement durable. "Les énergies renouvelables et le stockage du dioxyde de carbone ne viennent qu'au deuxième rang." C'est aussi ce que pense Kateri Callahan, responsable de l'agence américaine pour les économies d'énergie "Alliance to save Energy". Cette organisation avait été fondée dès 1977, pendant la première grande crise énergétique en Occident. Association unique dans son genre au niveau mondial, elle réunit maintenant un grand nombre de personnalités politiques, de syndicalistes, d'entreprises et de représentants du secteur public. Et les Etats-Unis se sont désormais engagés sur la voie de l'efficience énergétique, en dépit des lourds 4x4 qui sillonnent les routes américaines et des climatiseurs gros consommateurs d'électricité dans les habitations et bureaux.


Poser les bonnes questions




Gerd Leipold entrevoit quand même une lueur d'espoir. "Enfin, nous posons les bonnes questions, même si nous n'avons pas encore les bonnes réponses", déclare le responsable de Greenpeace. D'après lui, il faut une révolution en matière d'énergie. "C'est une révolution pacifique. Elle dérange un peu. Mais elle apporte des bénéfices importants." Le ministre américain de l'énergie Brodman est, lui aussi, entièrement d'accord sur ce point. Mais ce sera une révolution à petits pas et de longue haleine."


L'article ici.

mercredi 12 mars 2008

"Le nucléaire français risque de manquer de personnel"

Vous cherchez une filière porteuse pour un emploi à venir ? voici de quoi vous éclairer...


"La France risque de manquer de personnel qualifié pour ses centrales nucléaires et doit prendre d'urgence des mesures pour éviter cette situation.
Le vieillissement de la main d'oeuvre, une offre de formation qui se raréfie et le peu d'enthousiasme des étudiants pour un secteur souvent jugé secret et dangereux menacent les ambitions de la France en matière d'énergie nucléaire où elle est numéro deux mondial derrière les Etats-Unis.
"La question de la main d'oeuvre vieillissante donne des insomnies à de nombreux P-DG", dit le consultant Capgemini dans une étude sur la renaissance de l'énergie nucléaire.
Avec le départ à la retraite de la génération du baby-boom, "il est probable que l'impact sera plus prononcé dans le secteur nucléaire en raison de la spécificité de la formation, de l'expérience et des critères d'acquisition des licences", souligne Capgemini.
Le nombre d'écoles qui forment les ingénieurs et les techniciens du nucléaire a été divisé par deux depuis 25 ans, relève encore le rapport.
La France, qui possède 58 réacteurs nucléaires, compte sur son savoir-faire pour gagner des contrats si, comme elle l'espère, de nombreux pays choisissent le nucléaire pour leur sécurité énergétique et combattre le réchauffement climatique.
EDF doit embaucher 10.000 personnes sur les 10 prochaines années dont la moitié spécialisées dans le nucléaire, estime Laurent Turpin, directeur de l'Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN).
"Ceci signifie 500 nouveaux ingénieurs par an dont 20% dans des projets internationaux", note Laurent Turpin. Or, seuls 350 ingénieurs spécialisés dans le nucléaire sortent actuellement des écoles chaque année. Et pour enrayer le déclin, la formation devrait concerner dans les trois prochaines années environ 1.000 ingénieurs par an.
Mais il est difficile de convaincre les candidats, notamment depuis la catastrophe de Tchernobyl en 1986.
"Il y a à travailler en amont au niveau des universitaires et de l'opinion des élèves", note Colette Lewiner de Capgemini.
"On a besoin de faire des présentations dans les forums, être sur les campus et discuter avec les étudiants. Il n'y a pas de sensibilisation suffisante aux problèmes énergétiques et au besoin de production", estime-t-elle encore.
La réticence des entreprises à augmenter les salaires est une autre raison qui dissuade les ingénieurs.
"L'objectif n'est pas de faire une surenchère à la rémunération, ce n'est pas dans l'intérêt des entreprises, mais compte tenu que les marchés se redynamisent un peu, il est normal que les salaires aillent en s'améliorant", explique Pierre Hervé-Bazin, directeur France des Ressources Humaines d'Areva, le constructeur français de réacteurs nucléaires.
UN ECART DE RESSOURCE A COMBLER ?
La pénurie de main d'oeuvre "pourrait être un facteur de ralentissement pour le programme nucléaire français", a dit Jean-Marie Chevalier, directeur du centre géopolitique de l'énergie de l'Université Paris Dauphine.
"Par exemple, au lieu de construire une centrale en 8 ans, cela pourrait prendre entre 10 et 12 ans".
Areva ressent déjà une tension dans son recrutement même si la situation n'est pas encore "dramatique" : "Entre la demande croissante pour le nucléaire et des équipes qui ont tendance à se réduire, on doit recruter deux fois plus pour compenser", observe Pierre Hervé-Bazin.
Areva projette de recruter 12.000 ingénieurs et techniciens dans le monde en 2008, dont 4.000 à 5.000 en France.
EDF, le plus grand opérateur nucléaire du monde, a aussi pris conscience du problème, particulièrement au moment où l'entreprise se développe à l'étranger.
"Le recrutement de compétences va être un élément majeur", qui conditionnera le futur, a déclaré Pierre Gadonneix, le PD-G d'EDF.
Les acteurs du secteur s'accordent à dire que la tension sera à son maximum dans quatre ou cinq ans. Cependant, dit Laurent Turpin, "On a toute une machine (d'écoles) qui continue à tourner, qui avait ralenti à une certaine époque parce qu'il n'y avait plus beaucoup de demande pour ces métiers, mais qui peut repartir très vite"."

L'article ici.

dimanche 9 mars 2008

"La spéculation bat son plein sur les mines d'uranium depuis le début de l'année"


Ci dessous deux articles sur la stratégie boursière à adopter en matière d'Uranium.
Mais pour éviter la hausse des cours, et du coût de la vie :
- Vivement une baisse de la consommation électrique incitée par des investissements dans les économies d'énergie
- et vivement de nouvelles générations de centrales, économes en matières premières !

1) "A quand le retour de l'uranium ?"

par Sylvain Mathon Jeudi 06 mars 2008

"Durant la décennie ptrécédente, le nucléaire n'avait pas le vent en poupe. Les populations d'Europe gardaient un souvenir traumatisé de la catastrophe de Tchernobyl (1986) -- et face à des cours pétroliers assez bas (10 $ le baril !), les gouvernements ne voyaient pas l'opportunité d'investir lourdement dans cette technologie. L'Italie a carrément arrêté ses programmes en cours ; l'Allemagne et la Suisse ont gelé leurs projets de développement ; la France et le Japon ont poursuivi les leurs, mais à petits pas. A l'inverse, les pays émergents comme la Chine ont commencé à s'y intéresser de près.

Tout change au début des années 2000

D'un côté, les cours pétroliers s'envolent à nouveau -- et l'on se remet à parler de l'inévitable épuisement de nos ressources en hydrocarbures... De l'autre, la mondialisation donne un véritable coup d'accélérateur au décollage des pays émergents, Chine en tête.

Pour ces nations dont l'appétit énergétique ne connaît pas de bornes, les questions de pollution deviennent tout à coup cruciales : selon une récente enquête, 60% des grandes villes chinoises vivent au-dessous du seuil minimum de qualité de l'air. Et pour cause : l'énergie du pays est fournie à 90% par le charbon.

La vapeur d'eau que rejette un réacteur est nettement préférable aux émissions d'une centrale au fuel ou au charbon et son taux d'émission de CO2 très bas.

Les grands leaders émergents n'ont pas le choix.

Parmi les énergies de production massive, seul l'hydraulique peut rivaliser avec lui. Compte tenu de l'augmentation du prix des hydrocarbures, le coût du nucléaire devient très compétitif pour les gros volumes (les choses se gâtent s'il faut moduler la production); et les progrès technologiques ont permis non seulement d'abaisser les frais de construction (30% d'économie entre les centrales de première et de troisième génération), mais encore de renforcer la régularité et la sûreté des sites.

De toute façon, les grands leaders émergents n'ont pas le choix. Face à des besoins énergétiques de dimension industrielle, et à des défis écologiques sans précédent dans l'histoire de l'humanité, ils devront faire feu de tout bois (et de tout atome !) pour parvenir à contenir leur dépendance.

Preuves à l'appui !

Quelques chiffres devraient vous aider à y voir plus clair (Sources : Agence pour l'Énergie nucléaire, 2007 et Australian Uranium Association, 2007).

Il existait, en mai 2007, 437 réacteurs nucléaires en activité dans le monde. La part de ces réacteurs dans la production électrique mondiale est de 16%. (Dans le cas français, 78% de l'électricité produite sur notre territoire sont dus au nucléaire.)

Toujours en mai dernier, il y avait 30 réacteurs en chantier -- dont 4 en Inde, 5 en Russie et 6 en Chine.74 étaient en développement, dont 23 rien que pour la Chine, 4 en Inde, 11 au Japon et 7 en Corée du Sud.... Et 182 projets étaient à l'examen : 54 pour la Chine, 15 pour l'Inde, 18 pour la Russie, 20 pour l'Ukraine et 21 pour les USA !

La capacité de production nucléaire va s'envoler

La capacité globale des installations nucléaires existantes est à ce jour de 370 000 MW. J'ai fait le calcul pour vous : si l'on ajoute les réacteurs en chantier ou en développement -- en oubliant les projets -- cela nous donne une capacité de 474 000 MW d'ici à quinze ou vingt ans, soit une augmentation de 28%... Bien sûr, des sites vieillissants peuvent fermer dans l'intervalle, ce qui rend ce calcul hypothétique. Mais ces fermetures n'auront pas lieu dans les pays émergents -- et ce sont eux qui tirent l'essentiel de la hausse.

Voyez comment va se répartir la contribution des leaders dans la production nucléaire mondiale :

(voir le schema dans l'article.)

Tous les pays développés -- y compris les USA et le Japon, qui ambitionnent d'étendre leur parc -- voient leur part stagner ou diminuer. En revanche, l'Inde va doubler sa contribution au palmarès... Et la Chine, la quadrupler !

(Voir le schema dans l'article)

Deux nouveaux réacteurs par an en Chine !On estime qu'en 2015, la capacité totale de production électrique de la Chine aura rejoint celle de l'UE aujourd'hui. L'Empire du Milieu a pour objectif de tirer 4% de son énergie du nucléaire d'ici à une douzaine d'années. Pour y parvenir, il faudra ouvrir deux nouveaux réacteurs par an. Le pays compte mettre sur la table 50 milliards de dollars pour construire environ 30 nouveaux réacteurs d'ici à 2020 : la capacité électrique ainsi produite (40 GW) pourrait en gros alimenter toute l'Espagne !

Du yellowcake à la centrale nucléaire

Bref, si nous cherchons un pure player "emergings" dans le secteur des matières premières, nous pouvons difficilement faire mieux qu'avec le nucléaire. Ce qui nous mène tout droit au combustible de base de cette industrie : l'uranium.

Extrait de la mine, l'uranium naturel est d'abord concentré et converti en poudre jaune, que l'on appelle le "yellowcake" ; il faut ensuite l'enrichir en isotopes pour faciliter sa fission. Le yellowcake enrichi formera le combustible de la réaction en chaîne : la chaleur dégagée fera tourner, via des turbines, de gigantesques alternateurs. N'oubliez pas que tout au bout de cette chaîne technologique complexe, il y a l'équivalent d'une banale dynamo de bicyclette -- avec une déperdition d'énergie impressionnante.


Le boom des cours de l'uranium

Le prix au comptant du combustible nucléaire a explosé depuis deux ans, passant de 20$ la livre environ -- seuil autour duquel il se maintenait depuis les années 1990 -- à plus de 130$ cet été ! J'aimerais vous signaler quelques détails sur ce produit pas comme les autres.

L'établissement des cours "spot" (au comptant) reste malaisé : il faut se mettre d'accord sur la qualité du produit -- c'est-à-dire sa concentration en isotopes, qui le rend plus ou moins fissile. En général, le yellowcake est évalué en "équivalent U3O8" (oxyde d'urane), sa forme privilégiée pour le stockage. Comme les nouveaux produits financiers sur l'uranium sont d'invention récente, pour suivre les cours, on dispose surtout d'indices élaborés par des sociétés privées qui s'efforcent de tracer, partout dans le monde, l'évolution des prix de vente. Tel est le cas de Ux Consulting qui publie, depuis vingt ans, l'une des références mondiales sur le cours de l'uranium enrichi : l'indice UX U3O8.

Voici l'évolution de cet indice depuis 1995

A partir de 2004, l'U3O8 a connu une vive envolée -- qui correspond à la sortie par le haut d'un ample range sur le pétrole. Ce pic a culminé à près de 140 $. Depuis, une correction s'est mise en place, divisant le prix pratiquement par deux. Un rebond est actuellement en cours... J'y vois surtout la conséquence d'excès spéculatifs. Rappelez-vous qu'on en était encore à 20 $ la livre au début des années 2000... Face à une telle accélération, un repli n'a rien d'exceptionnel. Reste qu'au plan technique, le cours de l'uranium est difficile à analyser. Si je me réfère à mon anticipation sur le prix du brut -- qui a, je vous le rappelle, une influence sur l'ensemble des prix des énergétiques -- je pencherais pour la poursuite de la correction jusqu'à l'ancien sommet de la fin des années 70 atteint lors du deuxième choc pétrolier, autour de 40/50 $ (non visible sur ce graphique : "Cours de l'U3O8 en US dollar la livre").

L'offre ne suit plus la demande !

A vrai dire, c'est le mouvement que j'attendais depuis des mois pour nous permettre d'entrer sur le marché. Sur le long terme, les arguments fondamentaux ne manquent pas en faveur de la hausse. La demande, comme je vous l'ai dit, est en accélération... Et l'offre a du mal à suivre.

Notez que l'uranium n'est pas rare : c'est ce qui rend son marché volatil. On en trouve un peu partout dans l'écorce terrestre, ainsi que dans l'eau... Sans parler des têtes nucléaires. Ces dernières livrent un combustible déjà enrichi, très fissile, de haute qualité. (Si haute, en fait, qu'il faut le diluer : un kilo de cet uranium militaire peut donner jusqu'à 30 kg de combustible...) Le recyclage des arsenaux stratégiques en combustible civil a ainsi constitué une manne pour les USA et l'ex-bloc soviétique.

Néanmoins l'industrie a besoin de gisements où la concentration soit assez élevée pour rendre viables les coûts d'extraction. A ce jour, l'Australie, le Canada et le Kazakhstan disposent des réserves exploitables les plus importantes. Or selon une étude récente de l'Australian Uranium Association, la production des mines ne couvre guère plus de 55% des besoins annuels de l'industrie -- évalués à 66 500 tonnes pour 2007.

Pour pallier une pénurie imminente, il devient urgent que le secteur minier augmente sa production.

Quant aux apports de la démilitarisation, ils se tarissent. Les USA et la Russie ont recyclé une partie de leur uranium militaire et doivent convertir chacun, d'ici à 2014, 34 tonnes de plutonium en carburant de type MOX. Mais dans le contexte géostratégique actuel, il y a peu de chance pour qu'on voie se renforcer ces initiatives de dénucléarisation. La Russie est déjà revenue sur une partie de ses engagements...

L'uranium se négocie pour l'essentiel par contrats à long terme... Et l'embellie foudroyante du nucléaire semble bien avoir pris une partie du marché par surprise. Pour pallier une pénurie imminente, il devient urgent que le secteur minier augmente sa production"


2) "La spéculation bat son plein sur les mines d'uranium depuis le début de l'année"


par Sylvain MathonVendredi 07 mars 2008

"Hier [NDLR : ci dessus], je faisais un point avec vous sur le secteur de l'uranium, ses fondamentaux et ses potentiels. Aujourd'hui, je veux vous parler des minières et des supports d'investissement.

"La spéculation bat son plein sur les mines d'uranium depuis le début de l'année

Le prix du combustible nucléaire tient pour les trois quarts dans son enrichissement : divisez-le par quatre pour obtenir le prix maximum au sortir de la mine. Malgré cela, l'augmentation des cours du yellowcake offre nombre d'opportunités aux extracteurs...

Pas étonnant que la spéculation batte son plein sur les mines d'uranium depuis le début de l'année ! Longtemps à l'abandon, les sites du Canada ou de l'Ouest américain repoussent à nouveau comme des champignons... On assiste au même phénomène que dans l'industrie aurifère ou pétrolifère : les particuliers -- mais aussi les grands groupes -- se battent pour entrer au capital de juniors agressives, dopées par la flambée des cours, et misant tout sur la prospection. Un pari risqué, mais sacrément payant pour les vainqueurs. Voilà pourquoi la Canadienne STRATHMORE MINERALS, par exemple, a choisi de dissocier sa prospection uranifère du reste de ses actifs, par l'intermédiaire d'un spin-off appelé Fission Energy. L'objectif est de créer un pure player des mines d'uranium... Et d'attirer le plus de capitaux possibles.

L'afflux de capitaux a transformé le secteur en véritable Far West

Je vous ai déjà décrit ce type de répartition des tâches (concernant l'or, notamment) : d'un côté, de petites "têtes chercheuses" font le pari de la prospection ; de l'autre, les majors, réticentes face au risque, se tiennent à l'affût, prêtes à rafler la mise en cas de trouvaille -- mais au prix fort.Seulement, des juniors, il y en a légion : plus de 50 cotées en Amérique du Nord en 2007 ! Depuis que le nucléaire est revenu au premier plan, l'afflux des capitaux a transformé le secteur en véritable Far West... Ces start-ups sont fragiles : elles attirent des capitaux spéculatifs prompts à se désengager, surtout dans le contexte actuel. Et les gros prédateurs sont aux aguets...


Enrichissement : rares sont ceux qui maîtrise la technologie

Enrichir de l'uranium -- l'étape où se concentre l'essentiel du prix du combustible --, cela suppose des moyens et un savoir-faire qui ne sont à la portée que d'une poignée de leaders : le Français Areva, le MINATOM russe ou encore, l'Américain USEC (US90333e1082 -- USU), que je suis avec attention.

Bref, dès que l'on passe l'étape du yellowcake, ce sont à nouveau les majors qui mènent le bal. Les petits poissons ne peuvent tenir face à ces Léviathans. Les secousses actuelles des marchés actions découragent les amateurs de profits rapides et les privent de financement. Sans parler de la chute des cours, qui va contraindre plus d'une junior à mettre la clé sous la porte.

La consolidation sectorielle est inévitable

Tout cela sur un marché qui, je le répète, reste une véritable aubaine. Les gros acteurs de l'uranium jouent sur du velours. La consolidation sectorielle était inévitable -- et il semble bien qu'elle ait commencé. Les explorateurs voudront grossir pour obtenir la taille critique, afin de pouvoir négocier leurs tarifs avec les transformateurs. Quant à ces derniers, ils voudront garantir leurs sources d'approvisionnement.

C'est exactement ce qui s'est passé le 15 juin dernier, quand le Français Areva s'est payé le producteur canadien UraMin, n°3 mondial, pour près de 2 milliards d'euros, ce qui devrait lui permettre d'augmenter sa production de 10%. Le Canadien CAMECO CORP (ca13321l1085), n°1 mondial de la production d'uranium, a renforcé lui aussi ses partenariats au Kazakhstan pour la même raison.

C'est cela que j'appelle le "second souffle" du boom de l'uranium. A l'euphorie des années précédentes va maintenant succéder une phase de défiance, dont les plus avisés, ceux qui ont les reins les plus solides, profiteront pour se renforcer à bon compte.

Les nouveaux véhicules servent de catalyseur

L'envolée des cours depuis deux ans a suscité des convoitises : et l'on a vu émerger en 2007 une série de nouveaux produits financiers sur le marché de l'uranium. En mai dernier, le NYMEX de New York, en partenariat avec Ux Consulting, a ainsi lancé les premiers contrats de futures "uranium", cotés en équivalent U3O8 pour une quantité minimum de 250 livres. Pour plus de détail sur la mécanique de ces marchés, je vous renvoie à la présentation que j'en donnais dans Matières à Profits N°5, à propos du CBOT.

Par ailleurs, les premiers quasi-ETF ont fait leur apparition. Un fonds "Market Vectors -- Nuclear Energy" a été lancé cet automne aux USA ; il réplique les performances d'un nouvel indice publié par la Deutsche Börse, le DAXglobal Nuclear Energy Index. Attention, il ne suit pas l'évolution de l'Uranium à proprement parler mais d'un panier d'actions du secteur.

Dans le domaine plus restrictif de l'uranium, le Toronto Stock Exchange propose depuis quelques mois un quasi-ETF appelé URANIUM PARTICIPATION CORP. Son titre a beaucoup corrigé et se maintient aujourd'hui au contact d'une solide zone de support. Enfin, à Londres, la société NUFCOR URANIUM (GB00B16L0B41) s'est spécialisée dans les investissements pure play.

Les fondamentaux restent solides comme le roc

Tous ces véhicules, arrivés un peu tard, subissent en ce moment le regain de défiance des spéculateurs : c'est un phénomène classique. Néanmoins ils sont là, vont contribuer à fluidifier les échanges et servir de catalyseur au second souffle de la filière mondiale du nucléaire. Pour éclaircir le rapport des forces en présence, rien de tel que la perspective d'effets de levier fabuleux. Lancées en mai dernier, les "futures uranium" ont déjà fait et défait quelques millionnaires...

La consolidation n'est pas achevée : nous allons guetter le bon moment pour placer nos billes dans le secteur. Mais les temps sont mûrs pour que nous tournions à nouveau nos antennes radar vers le secteur du nucléaire. Ne vous y trompez pas : même si les cours de l'U3O8 ont enregistré une correction impressionnante, les fondamentaux restent solides comme le roc... L'uranium à 20$ la livre ne devrait pas revenir de sitôt."

samedi 8 mars 2008

"Nouveau record en matière de production d'énergie nucléaire en 2007"

Enquête de Platts : les réacteurs américains établissent un nouveau record en matière de production d'énergie nucléaire en 2007 tandis que la production mondiale chute.

WASHINGTON, March 7 /PRNewswire/ --

"La production mondiale d'énergie générée par les réacteurs nucléaires a chuté d'environ 3,6 % en 2007 après avoir atteint 2,8 milliards de mégawattheures (MWh) en 2006, selon les données publiées par Nucleonics Week, une publication de Platts, important fournisseur international de renseignements sur l'énergie et les métaux.

Malgré la baisse générale enregistrée en 2007, les réacteurs américains ont établi un record en matière de production d'énergie nucléaire en réussissant à générer 843 millions de MWh bruts et à utiliser en moyenne 91 % de leur capacité.

<<>>, explique Margaret Ryan, directrice de la rédaction chargée du nucléaire chez Platts.

Le rendement mondial a été dicté par deux réacteurs américains. En termes de production, le réacteur South Texas-1 du South Texas Project, à Bay City (Texas), a généré 12,36 millions de MWh, soit plus que tout autre réacteur dans le monde. Parmi les 15 réacteurs les plus productifs en 2007, trois provenaient des Etats-Unis, huit de l'Allemagne et quatre de la France. Quant au facteur de capacité, qui mesure le rendement d'une centrale par rapport au niveau de production promis par le fabricant, le réacteur Calvert Cliffs-1 de Constellation Energy, dans le sud d'Annapolis (Maryland), a été le meilleur au monde en réussissant à excéder sa capacité nominale tout au long de l'année. Des 15 réacteurs les plus performants sur le plan de la capacité en 2007, 11 provenaient des États-Unis et quatre du Japon.

Le ralentissement dans la production mondiale d'énergie nucléaire a été en grande partie attribuable à des événements allant d'un tremblement de terre au Japon au vieillissement progressif des installations au Royaume-Uni, en passant par les interruptions de service non prévues en Allemagne. Partout ailleurs, la production d'électricité par énergie nucléaire s'est maintenue à un niveau appréciable ou a varié légèrement - à la hausse ou à la baisse.

En termes de capacité mondiale de production des centrales nucléaires, le taux médian d'utilisation a atteint 84,2 %, le quart des réacteurs affichant une capacité supérieure à 91,5 %. Ces données semblent indiquer que bon nombre de réacteurs ont fonctionné presque à plein régime en 2007. Toutefois, avec une capacité d'exploitation nominale totale de 395 gigawatts bruts, les 439 réacteurs nucléaires existants auraient pu générer quelque 400 millions de MWh supplémentaires que ce qu'ils ont généré en 2007, et ainsi répondre à la demande croissante d'électricité, s'ils avaient fonctionné à un taux moyen d'utilisation de 85 %. Cette capacité approvisionnerait l'ensemble des États-Unis, le plus grand consommateur d'électricité au monde, durant 40 jours moyens.

Perspectives

L'année 2007 s'est amorcée de mauvaise façon pour l'énergie nucléaire avec la fermeture de sept réacteurs le 31 décembre 2006. Les arrêts de Kozloduy-3 et Kozloduy-4 (Bulgarie), Bohunice-1 (Slovaquie) ainsi que Dungeness A-1, Dungeness A-2, Sizewell A-1 et Sizewell A-2 (Royaume-Uni) ont eu pour effet d'abaisser la production d'électricité de 2 540 MW bruts.

En fait, seulement quatre groupes réacteurs se sont ajoutés aux unités de production mondiales en 2007 : le Kaiga-3 de 220 MW de la Nuclear Power Corporation (Inde), le Tianwan-2 VVER de 1 000 MW (Chine) et le Cernavoda-2 Candu de 706 MW (Roumanie). Aux Etats-Unis, la Tennessee Valley Authority a ramené en service son réacteur Browns Ferry-1 de 1 155 MW après un arrêt de 22 ans. Ainsi, un peu moins de 3 100 MW ont donc été ajoutés à la capacité totale.

Malgré tout, 2007 a enregistré le plus grand nombre de mises en chantier de réacteurs nucléaires des dernières années. Cinq réacteurs ont en effet été lancés officiellement : le Qinshan II-4 de 650 MW et le Hongyanhe-1 de 1 000 MW (Chine), le Shin Kori-2 et le Shin Wolsong-1 de 1 000 MW (Corée du Sud), et le Flamanville-3 de 1 650 MW (France). En comparaison, quatre réacteurs avaient été mis en chantier en 2006, trois en 2005 et seulement deux en 2004, selon les données de l'Agence internationale de l'énergie atomique."


L'article ici.

dimanche 2 mars 2008

"Comment «Atomic Anne» a imposé Areva"

L'épopée d'Anne Lauvergeon chez Areva, un vrai roman !


"Le modèle Areva ? C'est le meilleur, assure Anne Lauvergeon. La preuve : tout le monde l'imite ! «General Electric se dote d'une structure comparable à la nôtre, les Russes aussi, constate la patronne d'Areva C'est Vladimir Poutine en personne qui l'a annoncé. Mais nous avons cinq ans d'avance.» Avec 11,9 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2007, près de 40 milliards de commandes et 61000 collaborateurs dans le monde, Areva n'est peut-être pas un géant à l'échelle des grands groupes industriels mondiaux. Mais l'idée qui a présidé à sa création est limpide. Le magazine américain Forbes a trouvé la formule qui la résume le mieux en parodiant l'enseigne d'une célèbre chaîne de magasins de jouets : «NukesR Us» («le nucléaire, c'est nous»).
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Concrètement, cela signifie que le groupe public français est à ce jour le seul du secteur à abriter sous son toit tout le «cycle du combustible» : de la mine au retraitement en passant par l'enrichissement de l'uranium, la production du combustible, la construction de réacteurs - et leur entretien, très rentable. A quoi s'est ajouté un pôle «transmission et distribution» racheté à Alstom en 2004, devenu lui aussi très profitable. «Anne Lauvergeon a construit un groupe que le monde entier nous envie», s'enthousiasme l'analyste de HPC, André Chassagnol.Ce n'était pas gagné d'avance. «Même dans nos rêves les plus fous, nous ne pensions pas en arriver là», raconte un participant de cette aventure. Lorsque, en 2001, Anne Lauvergeon fait le pari de créer Topco, nom de code du futur Areva, Lionel Jospin lui donne son feu vert, mais bien peu parient sur ses chances de succès. Le contexte n'est pas porteur, car le marché du nucléaire est loin d'avoir le vent en poupe, et il faut avoir une bonne dose de culot pour parier sur sa reprise. Quant aux protagonistes qu'il s'agit de regrouper, ce sont des durs à cuire qui n'ont pas la moindre intention de se laisser faire. De l'extérieur, les pontes du nucléaire, dont l'austère Jean Syrota, prédécesseur d'Anne Lauvergeon à la Cogema, se démènent pour faire capoter le projet.Car Topco apour objectif de rapprocher des entreprises réputées impossibles à fusionner. Outre le spécialiste de l'uranium Cogema et les intérêts industriels du Commissariat à l'énergie atomique, il s'agit d'intégrer le constructeur de chaudières nucléaires Framatome. Repris par Alcatel après la faillite de Creusot-Loire, dont il était une filiale, Framatome a toujours défendu son indépendance bec et ongles, et ses dirigeants sont de redoutables lobbyistes. Cerise sur le gâteau, Cogema et Framatome se sont battus comme des chiffonniers, quelques années plus tôt, pour prendre le contrôle du britannique BNFL. Et bien entendu, ce n'est ni l'une ni l'autre qui l'a emporté, mais... l'américain Westing house. Ambiance garantie au moment de procéder à l'inventaire.

Casser les baronnies

Et pourtant, l'ancienne conseillère de François Mitterrand, qui sort tout juste de deux expériences professionnelles peu concluantes à la banque Lazard et dans le groupe de télécommunications Alcatel, va vite montrer qui est la patronne. A la Cogema, qu'elle dirige depuis 1999, elle a déjà manifesté sa capacité à prendre le pouvoir en cassant les trois grandes baronnies - recyclage, mines, services - et en les remplaçant par une douzaine de business units, comme chez n'importe quel producteur de yaourts. Elle a aussi fait partir quelques caciques et recruté largement à l'extérieur. Avec Framatome, dont le joyau est le projet de réacteur européen EPR, codéveloppé avec l'allemand Siemens, elle parachève son entreprise.«Nous n'aurons pas le nucléaire honteux», annonce aux salariés médusés celle qui a décidé d'endosser aux yeux du monde entier le costume de «Miss Nukes». A partir de ce 3 septembre 2001, date de la création d'Areva, Anne Lauvergeon va communiquer sur sa propre image, celle d'une jeune femme élégante, détendue, souriante. Décomplexée, surtout, comme elle en donne l'image sur les plateaux télévisés, où elle s'oppose sans agressivité aux écolos de service. Car il lui faut sortir de l'image désastreuse forgée par ses prédécesseurs, obsédés parle secret, pour deux raisons majeures : elle veut internationaliser le groupe et attirer plus de jeunes talents - en 2007, celui-là a recruté pas moins de 8000 personnes.Certains, au début, se moquent de la crèche et de la conciergerie qu'elle fait installer au siège de l'entreprise, du Défi Areva qui prend en 2003 le départ de la Coupe de l'America, ou du spot télévisé qui passe en boucle à certaines périodes sur l'air entêtant de Funky Town, un tube des années 1980. Mais finalement, Areva devient la quatrième entreprise préférée des ingénieurs des grandes écoles. Et le style Lauvergeon s'impose au moment même où le nucléaire renaît un peu partout dans le monde.

Etendre son territoire

«Nous avons construit ce groupe sur une idée stratégique simple, qui était de mettre fin aux guerres picrocholines franco-françaises. En faisant cela en 2001, nous étions dans le bon calendrier. Nous sommes devenus les numéros un mondiaux et les principaux promoteurs du nucléaire», se réjouit Anne Lauvergeon. Depuis la fusion, elle a étendu le domaine minier du groupe, notamment au Canada, développé ses ventes de combustibles aux Etats-Unis et marqué des points pour le lancement de l'EPR, malgré les difficultés rencontrées sur le chantier d'installation de son tout premier exemplaire, en Finlande. Après la Chine, qui en a acheté deux, Abu Dhabi, le Royaume-Uni, l'Afrique du Sud et même les Etats-Unis s'intéressent au réacteur européen de troisième génération.Mais pour continuer, c'est-à-dire investir les 10 milliards d'euros annoncés en quatre ans, réaliser des acquisitions, et poursuivre son internationalisation, Areva a besoin de moyens qui lui font actuellement défaut. «Notre plan stratégique 20082012 prévoit une augmentation de capital», souligne Anne Lauvergeon. Depuis le premier jour, elle milite pour une introduction en Bourse de l'entreprise nucléaire française, dont l'Etat, bien entendu, resterait non seulement actionnaire, mais majoritaire. Plusieurs ministres des Finances lui ont déjà dit oui, mais n'ont pas eu la chance de rester suffisamment longtemps en poste pour faire aboutir le projet : Laurent Fabius, Nicolas Sarkozy et Hervé Gaymard. Thierry Breton, prenant la succession de ce dernier à Bercy, avait, lui, décrété qu'on ne privatise pas... la bombe nucléaire ! Faisant semblant d'oublier qu'«Atomic Anne», malgré son surnom, n'a rien avoir avec le force de dissuasion.Le gouvernement actuel donnera-t-il satisfaction à Anne Lauvergeon ? L'un des anciens ministres qui lui avait promis l'introduction en Bourse est désormais installé à l'Elysée. Mais le décor a changé. D'abord, la conjoncture s'est encore dégradée depuis l'entrée en Bourse d'EDF. Ensuite, un schéma industriel alternatif est sur la table du président de la République. A vrai dire, il n'est pas vraiment nouveau, puisqu'il s'agit de rapprocher Areva d'Alstom, qui construit des centrales électriques classiques et fournit la partie conventionnelle des centrales nucléaires. «Cela fait vingt ans que nous devrions être ensemble, plaide Patrick Kron, le PDG d'Alstom. Nous servons les mêmes clients, nous les servirons mieux ensemble.» Objectif : créer le numéro un mondial de la génération d'électricité face à General Electric, Toshiba-Westinghouse, ou... Siemens, le partenaire d'Areva, qu'il faudrait alors faire sortir en douceur. Tout en faisant revenir certaines activités, particulièrement stratégiques, dans le giron du CEA, voire d'EDF. Le rapprochement d'Areva et d'Alstom signerait la fin du «Nukes R Us» imaginé par Anne Lauvergeon. La solution la moins dérangeante serait bien sûr... de ne rien décider dans l'immédiat et de laisser les choses en l'état. Après tout, ni Areva ni Alstom ne se sont jamais mieux portés !

La diplomatie de l'atome

Areva, entreprise contrôlée par l'Etat, c'est un peu la France. Et sa présidente, Anne Lauvergeon, en est l'un des ambassadeurs. Un statut qui colle parfaitement à l'ancienne «sherpa» de François Mitterrand, dont la mission était de lui préparer le terrain avant les grands sommets internationaux. En janvier, la présidente du directoire d'Areva est directement intervenue dans la libération des deux journalistes français emprisonnés au Niger, Pierre Creisson et Thomas Dandois. Il est vrai que si les deux reporters ont été retenus près d'un mois dans ce pays, c'était sans doute pour peser sur les négociations avec Areva sur l'uranium, comme l'a écrit la presse locale.Areva, qui a repris l'héritage de la Cogema, exploite en effet des mines dans le nord du pays depuis quarante ans. Or le cours de l'uranium s'est envolé : il a doublé depuis fin 2006, et en cinq ans son prix a été multiplié par quatorze ! A l'issue de négociations ardues, la présidente d'Areva s'est rendue le 13 janvier à Niamey pour rencontrer le président, Mamadou Tandja, et signer un accord prévoyant une hausse de 50% du prix de l'uranium acheté par Areva, pour 2008 et 2009. L'accord prévoit aussi que le groupe français investira 1 milliard d'euros pour développer le site d'Imouraren, dont l'exploitation pourrait permettre au Niger de devenir le deuxième fournisseur mondial d'uranium derrière le Canada. Le 18 janvier, les deux journalistes étaient libérés sous caution."


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Afrique du sud : une capacité de production à renforcer d'urgence

C’est qu’il y a des gros contrats à la clé… Pour sa première visite d’Etat dans un pays africain anglophone, ce jeudi, Nicolas Sarkozy se déplace au Cap accompagné –outre de son épouse- de 40 capitaines d’industrie français. Tous se rendront le lendemain à un forum d’affaires spécialement organisé. Parmi eux, une patronne est particulièrement attendue: celle d’Areva, Anne Lauvergeon.

De fait, le géant français du nucléaire est pressenti pour résoudre à long terme la crise énergétique qui frappe l'Afrique du Sud depuis le 10 janvier. Ce jour-là, l’entreprise publique Eskom, dépassée par la demande, a commencé à infliger des délestages d’électricité quotidiens. La crise est devenue une «urgence nationale» quand les principales mines du pays ont dû stopper leur production pendant cinq jours…

Construire une industrie nucléaire nationale

Et symboliquement, ce sont les mêmes mines qui envisagent cette semaine les premiers licenciements à grande échelle liés aux délestages: selon GoldFields, 6.900 de ses 53.000 mineurs pourraient bientôt être touchés… «L’automobile, la distribution, les télécommunications… tous les secteurs sont concernés, et les PME en premier lieu, qui devraient licencier cette année», résume un analyste de l’Idasa (Institut pour la démocratie en Afrique du Sud).

Même si les tractations ont commencé dès 2006, Areva tombe à pic. Comme l’américain Westinghouse Electric, le groupe français, à la tête d’un consortium incluant Bouygues et EDF, propose tout bonnement de construire une industrie nucléaire nationale. Une solution qui séduit Eskom et un gouvernement sud-africain déjà obligé de revoir ses objectifs de croissance à la baisse (3,5% en 2008, contre environ 5% jadis)…

Construction de dix centrales nucléaires

Le plan prévoirait, dans un premier temps (livraison en 2016), la construction de deux centrales de type EPR de troisième génération fournissant 3.200 MW. Quant la capacité actuelle de production d'Eskom s'élève à 38.500 MW pour une conosmmation de 36.500 MW.

Dans un second temps, surtout, Areva propose la mise sur pied de dix autres centrales, pour un coût global de 63 milliards d’euros. A terme, la flotte nucléaire atteindrait 20.000 MW d’ici à 2025, alors que l’Afrique du Sud ne compte aujourd’hui qu’une seule centrale nucléaire, à Koeberg (au nord du Cap) – dont les deux réacteurs, construits par Areva, fournissent 5% de l’énergie nationale.

Réduire sa dépendance au charbon

Le nom du contractant, y compris pour le premier appel d’offre, ne sera pas annoncé cette semaine. Pas même avant l’été. Mais parce que le pays veut réduire sa dépendance au charbon, le dossier énergétique sera abondamment traité ces deux jours, avec Nicolas Sarkozy dans un rôle de super VRP du nucléaire.

Anne Lauvergeon se montre confiante, elle qui annonçait ce mardi une hausse de 14,5% des bénéfices nets de l’entreprise en 2007 et un objectif de ventes en hausse en 2008. Avec l'aide du sud-africain Eskom, qui entend dépenser près de 130 milliards d’euros dans les 20 ans à venir…

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"Le nucléaire : une solution aux Etats-Unis pour satisfaire la demande en électricité ?"

Le plus gros consommateur d'énergie va-t-il dépasser les 20% d'énergie electrique d'origine nucléaire ?

"D’après de nombreux responsables industriels, le nucléaire serait un bon moyen pour les Etats-Unis de satisfaire la demande croissante en électricité du pays. C’est d’ailleurs la position de G.W. Bush et du Groupe Intergouvernemental d’Experts des Nations Unies sur l’Evolution du Climat.
Les quelques centrales nucléaires des Etats-Unis sont de plus en plus proches de leur fin de vie, et les directeurs de plusieurs compagnies disent que le pays ne peut pas exclure d’en construire de nouvelles s’il veut satisfaire sa demande en électricité.

« Si nous voulons pouvoir parler de la capacité en énergie et de l’environnement dans le même paragraphe, nous devons parler du nucléaire » a déclaré John Rice, vice-président de la compagnie General Electric Co, qui dirige le secteur de l’infrastructure du conglomérat.


Les défenseurs du nucléaire affirment que les centrales nucléaires ne produisent pas les gaz à effet de serre générés par la combustion d’énergies fossiles telles que le charbon, qui représente actuellement la moitié de l’électricité produite par la nation. Les opposants au nucléaire s’inquiètent des questions de sécurité et rappellent que des questions subsistent à propos de la façon dont on peut stocker les déchets radioactifs laissés par le processus de fission.

Même si General Electric fournit des réacteurs nucléaires aussi bien que les turbines qu’ils utilisent pour générer de l’électricité, John Rice a déclaré que le futur de la compagnie n’était pas lié à ce secteur, qu’il qualifie de « partie relativement petite » de ses activités.

General Electric, la deuxième plus grande compagnie électrique américaine en terme de valeur sur le marché derrière Exxon Mobil Corp, fabrique également des turbines utilisées dans les centrales électriques alimentées au gaz ou au charbon, ainsi que pour les sources d’énergie écologique.

Dans les faits, John Rice a déclaré que General Electric prévoyait de produire six fois plus de revenus cette année avec ses turbines éoliennes qu’avec le secteur nucléaire.
« Nous serions heureux de vendre plus de turbines éoliennes mais on ne peut toutefois par remplacer le nucléaire avec le vent » a déclaré John Rice.

James Griffith, directeur exécutif du fabricant d’acier Timken Co, a déclaré qu’une économie américaine robuste dépendrait de toutes les formes d’énergie.
« Nous devons nous mettre à l’énergie solaire, nous devons penser à la conservation et nous devons absolument nous mettre au nucléaire comme source d’électricité » a-t-il déclaré. « Etude après étude nous voyons que les lumières s’éteindront un jour si nous ne faisons pas cela ».

John Rice et James Griffith ne sont pas seuls. Le Président George W. Bush a declaré l’année dernière que de nouvelles centrales nucléaires seraient la clé permettant de satisfaire la demande croissante en électricité du pays, alors que le Groupe Intergouvernemental d’Experts des Nations Unies sur l’Evolution du Climat (GIEC) a indiqué que la source nucléaire pourrait être introduite dans l’arsenal d’outils de lutte contre le changement climatique.

L’énergie nucléaire représente actuellement environ 20% des approvisionnement en électricité des Etats-Unis."


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"Technologie : vers une coopération planétaire"

1+1=3 : coopérons !




"Début février, la National Academy of Engineering américaine (NAE) a publié une étude sur « les plus grands défis technologiques du XXIe siècle ». Elle veut attirer l'attention sur les potentialités de la technologie susceptibles d'aider le monde à remédier au problème de la pauvreté et aux menaces environnementales. Sa liste comprend des avancées potentielles comme l'énergie solaire à bas prix, un rejet sécurisé du CO2 des centrales électriques, la fusion nucléaire, de nouvelles technologies d'enseignement et le contrôle des effets des engrais azotés sur l'environnement. Cette étude montre que la promotion de technologies de pointe pour un développement durable est une nouvelle priorité mondiale.

Nous sommes accoutumés à penser en termes de coopération mondiale dans la politique monétaire, le contrôle des maladies ou la non-prolifération des armes nucléaires. Beaucoup moins pour promouvoir de nouvelles technologies comme une énergie propre, un vaccin contre le paludisme ou des cultures résistant à la sécheresse. Nous considérons les nouvelles technologies comme un élément que les entreprises développent pour les mettre sur le marché, et non comme des opportunités de résoudre des problèmes mondiaux. Pourtant, étant donné les énormes pressions mondiales, notamment la très grande inégalité de revenus et les importants dégâts infligés à l'environnement, il nous faut trouver de nouvelles solutions technologiques. Impossible, par exemple, de continuer à augmenter la consommation mondiale d'énergie en toute sécurité, à moins de modifier de façon drastique notre manière de produire de l'électricité, d'alimenter les automobiles et de chauffer ou de refroidir nos bâtiments.

La NAE a identifié plusieurs pistes. Nous pouvons exploiter une énergie nucléaire sûre, faire baisser les coûts de l'énergie solaire, ou capturer et stocker sans danger le CO2 produit par la combustion des carburants fossiles. Pourtant, les technologies ne sont pas encore prêtes, et nous ne pouvons pas nous contenter d'attendre que le marché nous les livre, parce qu'elles demandent des changements compliqués de politique pour s'assurer qu'elles sont sûres, fiables, et acceptables par le public. Et, il n'existe pas d'incitation commerciale qui motiverait des entreprises privées à investir pour les développer.

Prenons le cas de la capture et du stockage du carbone. L'idée est que les centrales électriques et d'autres grands utilisateurs de carburants fossiles capturent leur CO2 et le pompent dans des sites de stockage souterrains permanents, comme d'anciens puits de pétrole. Cela coûterait, disons, 30 dollars la tonne de CO2 ; les entreprises auraient donc besoin d'être incitées à le faire. Les politiques publiques devront motiver les efforts et les améliorations à apporter à cette technologie, surtout si elle est utilisée à grande échelle. De plus, ce genre de technologie ne sera utile que si elle est largement utilisée, notamment en Chine et en Inde. Si les pays riches monopolisent les nouvelles technologies, l'objectif d'une utilisation mondiale visant à résoudre des problèmes mondiaux sera tenu en échec. Ces développements technologiques devront impliquer une collaboration internationale dès le départ.

Cela demandera une nouvelle approche mondiale de la résolution de problèmes, dans la fixation des objectifs, l'établissement des procédures scientifiques, techniques et politiques, les incitations budgétaires. Il sera aussi nécessaire d'orienter les grandes entreprises vers une nouvelle voie, en leur accordant assez d'incitations, sans pour autant les laisser en monopole sur les technologies à succès qui devront être adoptées à grande échelle.

Ce nouveau type de partenariat public-privé constituera un enjeu majeur. Il est essentiel que les pays riches financent à grande échelle les efforts, qui doivent être mis en place en collaboration avec les pays pauvres et le secteur privé. Des avancées technologiques efficaces peuvent apporter des bénéfices incroyables à l'humanité. Quelle époque exaltante vivront alors les scientifiques ou les ingénieurs confrontés aux défis du développement durable !

JEFFREY D. SACHS est professeur et directeur de l'Institut de la Terre à l'université de Columbia (New York)."


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"La pierre philosophale des centrales nucléaires"

Une nouvelle piste de progrès : la TRANSMUTATION.
Il faut bien commencer les recherches . Quand Volta découvrit l'électricité, il devait penser qu'une centrale nucléaire était inimaginable... et pourtant elle marche moins d'un siècle plus tard...


"Une centrale nucléaire qui «brûle» une partie de ses déchets, sur le papier, c'est possible. Mais de la physique théorique à l'application industrielle, les obstacles à franchir sont immenses.
La lutte contre les émissions de CO2 a relancé l'intérêt pour cette technologie, dite de «transmutation». En Suisse, l'Institut Paul Scherrer est engagé dans une expérience internationale de longue haleine.

Il y juste un an, le PSI, installé à Villigen, près de Zurich annonçait la fin de la première étape de l'expérience Megapie (pour Megawatt Pilot Experiment), un projet de 50 millions d'euros, qui réunit 170 chercheurs et des financements du monde entier.

Le but: produire, ou plutôt extraire des neutrons de haute énergie en bombardant une cible de métal liquide avec un faisceau de protons d'une puissance d'un mégawatt - un petit peu moins en réalité, même si l'accélérateur du PSI qui «lance» ces protons est celui au monde qui permet d'atteindre les plus hautes intensités.

Et pourquoi extraire des neutrons? Pour en bombarder des éléments radioactifs et ainsi les transmuter, soit en combustible fissile (directement réutilisable), soit en éléments à durée de vie courte, qui poseraient nettement moins de problèmes de stockage que les déchets nucléaires actuels, dont certains resteront dangereux pour des millions d'années.

Le «soufflé» de Carlo Rubbia

L'idée n'est pas nouvelle. Les réactions qui se produisent au cœur des centrales atomiques sont déjà des transmutations. Les physiciens ont ainsi accédé au vieux rêve des alchimistes. Sauf que leur pierre philosophale ne mue pas les métaux en or, mais en substances peu sympathiques comme le neptunium, le plutonium et autres éléments plus lourds que l'uranium, tous radioactifs.

En 1993, le physicien Carlo Rubbia, Prix Nobel et directeur du CERN, fait sensation en annonçant directement à la presse le prochain avènement d'une génération de centrales nucléaires qui brûlera ses déchets au fur et à mesure, grâce à la transmutation.

Baptisé «rubbiatron», le soufflé retombe aussi vite qu'il était monté face à la somme énorme de difficultés pratiques auxquelles se heurterait la construction d'une telle machine.

«Cela démontre qu'un grand physicien n'est pas forcément un grand expert en ingénierie nucléaire», commente Mycle Schneider, consultant indépendant pour les questions énergétiques, qui travaille pour plusieurs gouvernements et agences internationales.

«Comment on fait?»

Mais l'idée n'est pas morte pour autant. Du moment qu'un réacteur nucléaire libère des neutrons, pourquoi ne pas les utiliser pour transmuter des éléments? Et pour arriver à une efficacité suffisante, on y ajouterait des neutrons produits selon la technique testée par Megapie.

«Les centrales que l'on construit actuellement sont dites de 3e génération, explique Jean-Marc Cavedon, chef du Département énergie nucléaire du PSI. La 4e génération est dans les cartons à dessin. Le projet de brûleur de déchets le plus avancé est en Belgique et s'il voit le jour, ce sera une sorte de rubbiatron».

Optimiste (il avance la date de 2040) le physicien du PSI n'en est pas moins conscient des obstacles. Notamment du fait que pour réaliser des transmutations en quantités significatives, il faudra une machine à extraire les neutrons 100 à 500 fois plus puissante que celle dont on dispose actuellement.

«Je fais partie des gens qui disent 'yaka' et à qui les ingénieurs répondent 'comment on fait?' D'ailleurs, si vous connaissez quelqu'un qui sait comment on fait, je l'engage tout de suite !, note, non sans humour, Jean-Marc Cavedon. Dans n'importe quel domaine technique, multiplier la puissance par 10 c'est juste difficile, mais si on veut multiplier par 100, les gens s'arrachent les cheveux».

«N'importe quoi!»

Pour Mycle Schneider, la cause est entendue. Selon une étude commandée il y a dix ans par le Conseil national américain de la recherche à deux sommités en matière d'ingénierie nucléaire, la maîtrise des différentes technologies nécessaires à la transmutation pourrait prendre plusieurs siècles et coûterait des dizaines, voire des centaines de milliards de dollars.

«Après la fusion, la transmutation est le plus gros programme d'embauche pour physiciens au chômage. C'est n'importe quoi!», s'emporte le consultant .

«Ce qu'on oublie trop souvent, c'est que pour transmuter, il faut commencer par séparer les matières. Et c'est à la fois très difficile, très sale et très dangereux, poursuit Mycle Schneider. Alors bien sûr, en théorie, tout cela fonctionne, mais en pratique, on est encore à des années-lumière du but.»

Sans compter qu'une centrale qui transmute produit tout de même une certaine quantité des déchets, à durée de vie assez courte, il est vrai (quelques centaines d'années tout de même). «Dans une centrale à fission, on casse des noyaux d'atomes, rappelle Jean-Marc Cavedon. Et les deux produits de la fission vont nous rester sur les bras. C'est le minimum qu'on saura jamais faire.»

Quant à transmuter les déchets déjà existants, que l'industrie nucléaire accumule depuis des décennies, même le physicien du PSI n'ose pas y croire. «parler de perspective futuriste serait encore un mot trop faible», admet-t-il.

Recherche fondamentale

En attendant, Jean-Marc Cavedon tient à rappeler que les travaux menés au PSI sont d'abord au service de la recherche fondamentale en physique des neutrons. Laquelle avance à son rythme...

Depuis la fin de la première phase de Megapie la cible qui a été bombardée de neutrons est en train de «refroidir», ou plutôt de perdre une partie de sa radioactivité. Et il faudra encore un à deux ans pour la découper, extraire des échantillons et analyser les résultats."


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"CRISE ENERGETIQUE : Le nucléaire, solution de rechange pour l’Afrique ?"

L'afrique interessée par le nucléaire : un espoir pour son développement ?


"Le pétrole se fait de plus en plus rare et cher. Cette tendance handicape sérieusement les pays africains qui n’en produisent pas. Le temps est sans doute venu, pour le continent, d’investir davantage la piste du nucléaire. Concomitamment à celle des énergies renouvelables...
Le cours du pétrole fait du yo-yo autour de la barre psychologique des 100 dollars le baril. Passé en dessous quelques semaines plus tôt en raison du ralentissement de l’économie américaine et plus largement mondiale, il est remonté, ces derniers jours, à son plus haut, poussé par la spéculation sur les risques pesant sur le marché.
La constante du prix du brut reste sa tendance haussière, car la demande continuera de s’accroître beaucoup plus fortement que la production. Les projections les plus optimistes laissent croire qu’il ne reste au monde pas plus de 40 années de disponibilités en pétrole. Certains experts raccourcissent même ce délai d’une dizaine d’années, en raison de la pression exponentielle de la consommation.
Le monde ne manquera sans doute jamais d’énergie. Mais faut-il qu’il s’attelle plus intensivement au développement des alternatives au pétrole, dans le même temps que les réserves de celui-ci courent inexorablement à leur épuisement. Selon la société britannique, « New Energy Finance », une référence dans la mesure des investissements consentis dans les nouvelles énergies, l’année dernière, les investissements mondiaux dans l’éolien, le solaire, les biocarburants et la biomasse, ont progressé de 41%, pour atteindre 117 milliards de dollars US. La tendance est sans doute bonne. Mais elle fait une part trop belle aux biocarburants.
L’on nourrit, à cet égard, le projet de faire de l’Afrique un espace largement dévolu à la production d’énergie verte.
Ce dessein n’est pas mauvais en soi, puisque l’Afrique est le continent qui souffre le plus de la crise du pétrole. Toujours est-il que les biocarburants sont loin d’être la panacée pour elle. Leur production consomme beaucoup de terre, d’eau et d’énergie et risque de se faire au détriment des autres cultures vivrières. Plus de terres et de céréales seront consacrées à la production de biocarburants, plus la nourriture se fera rare et chère. Le juste équilibre entre énergie et nourriture est assurément à trouver. C’est ainsi que de plus en plus d’experts africains sont convaincus qu’il est temps pour l’Afrique d’investir la piste du nucléaire, concomitamment à celle des énergies renouvelables.
Applications positives dans l’agriculture et la santé
En fait, l’Afrique n’a pas à ce jour, été totalement exclue du bénéfice des apports positifs du nucléaire. L’Accord régional de Coopération pour l’Afrique pour la recherche, le développement et la formation liés aux sciences et techniques nucléaires (AFRA) permet aux 26 pays signataires de tirer partie d’infrastructures et d’expertise en la matière, sous l’égide de l’Association Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). L’appui que leur apporte l’AIEA a, jusque-là, trait à la formation aux sciences et technologies nucléaires, à leur application dans l’agriculture pour l’amélioration des semences et la production de nouvelles variétés de sésame en Egypte, de manioc au Ghana, de banane au Soudan ou encore de coton en Zambie. Et dans la santé, notamment dans la lutte contre le cancer et la maladie du sommeil.
L’ère de l’énergie électrique d’essence atomique
Certes, l’intensification et l’élargissement de l’usage de ces différentes applications du nucléaire civil contribueraient considérablement à la réduction de la pauvreté et de la maladie en Afrique. Mais il convient en outre, de franchir le Rubicon et permettre à ce continent de prendre résolument pied dans l’ère de l’énergie électrique d’origine atomique. Présentement, sur les 442 centrales nucléaires qui produisent 359 GW d’électricité à travers le monde, pour l’Europe et les Etats-Unis principalement, seule une fonctionne sur le continent, précisément en Afrique du Sud. Et sa production est encore bien en deçà des besoins énergétiques de ce pays accrus par la crise du pétrole.
Membre de l’Agence internationale pour l’énergie atomique et signataire du Traité de non-prolifération nucléaire, Pretoria a démantelé son armement atomique au début des années 1990, durant la transition du régime d’apartheid à la démocratie arc-en-ciel. Il entend aujourd’hui renforcer son parc de centrales nucléaires à partir de son propre uranium - et non plus seulement avec le minerai enrichi importé de France - afin de répondre à ses besoins croissants et de sécuriser l’approvisionnement énergétique d’un pays récemment touché par d’énormes pannes d’électricité.
A l’instar de l’Afrique Sud, de plus en plus de pays africains considèrent, avec raison, que l’utilisation de l’énergie nucléaire pour produire de l’électricité est un choix stratégique qui ne doit plus seulement être l’apanage des grandes puissances ou de quelques pays asiatiques émergents. A plus ou moins long terme, c’est une alternative qui s’imposera incontestablement à tous les pays, aussi bien à ceux qui ont encore des réserves d’énergie fossile que ceux qui n’en ont pas dans leur sous-sol. C’est fort de cela que l’Algérie, l’Egypte, le Nigeria et le Sénégal ont exprimé leur volonté de développer chez eux, le nucléaire à des fins énergétiques.
Utopique ? Pour Christian Sina Diatta, ministre sénégalais des biocarburants, des énergies renouvelables et de la recherche scientifique et spécialiste en la matière : « Ceux qui pensent que le nucléaire est un rêve se trompent ». S’expliquant sur la question dans la presse, il déclarait en substance : « Nous ne partons pas de zéro. Nous disposons d’ingénieurs en génie nucléaire qui sont à l’étranger dans certains laboratoires de renommée internationale.
Réponse positive de la Russie à des prétentions africaines
Avec l’AIEA, nous avons une longue histoire d’interaction. Nous sommes à même de réunir les conditions pour que des promoteurs et des pays amis puissent installer des centrales nucléaires au Sénégal, produire en toute sécurité de l’électricité à bien moindre coût, sans que l’Etat n’ait à débourser un sou ».
L’on appréciera à cet égard la réponse positive de la Russie qui a récemment fait part de sa disponibilité à aider le Sénégal à mettre en place une centrale nucléaire. Cette assurance a été donnée par le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Ravrov, quelque temps après la signature avec son homologue égyptien un accord de coopération pour l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. Prête à soutenir le développement du nucléaire à des fins économiques sur le sol africain, Moscou est la grande puissance qui a le plus fait montre de dispositions pour le partage de moyens et technologies à ce dessein, jusqu’à être en porte-à-faux avec les Etats-Unis, dans ses relations avec l’Iran.
Côté occidental, les réticences se lèvent peu à peu sur la perspective du nucléaire africain. La France a des visées sur l’Algérie, la Libye et l’Afrique du Sud, par le canal d’AREVA. Il en est de même des Etats-Unis sur le Maroc qui serait près de lancer son premier réacteur nucléaire de recherche et d’expérimentation. Cet intérêt pluriel est bien évidemment à la mesure de l’important marché que pourraient représenter les filières nucléaires en Afrique, dans les conditions optimales de sécurité et de contrôle de son développement.
L’obstacle majeur à surmonter est d’ordre sécuritaire, sur un continent où nombre de paramètres de l’industrie classique ne sont pas encore maîtrisés. L’Afrique a dans tous les cas, donné ses meilleurs gages de confiance avec l’adhésion de la majorité de ses Etats au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), et l’acceptation de la soumission de toute installation nucléaire aux garanties de l’AIEA.
La contrepartie de cet engagement résolu en faveur de la non-nucléarisation militaire, la promotion de la paix et de la sécurité internationales, ne saurait être que le respect du droit légitime du continent d’accéder à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, pour son développement.
La dénucléarisation pour une énergie de développement
Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) entré en vigueur en mars 1970, vise le désarmement nucléaire de grandes puissances et le verrouillage de l’accès aux armes atomiques aux pays qui n’en possèdent pas. En échange de leur renonciation à la bombe atomique, ces derniers ont droit à la technologie requise pour une utilisation pacifique de l’énergie nucléaire conformément aux garanties l’AIEA.
À l’heure actuelle, Israël, le Pakistan et l’Inde sont les seuls pays officiellement détenteurs de l’arme nucléaire qui n’ont pas ratifié le traité. Craignant pour sa propre sécurité par rapport aux Américains et son voisin méridional, la Corée du Nord à eu à s’en retirer, afin de se tailler librement un bouclier nucléaire. Avant d’accepter un compromis négocié avec les Etats-Unis, en 2007. L’on accuse l’Iran d’Ahmedinijad de chercher à développer l’arme atomique pour « détruire » ou faire contrepoids à Israël qui serait doté d’une solide capacité nucléaire. Des informations récemment rendues publiques par les services secrets américains semblent infirmer ces accusations qui ont valu à l’Iran des condamnations successives de la part des Nations Unies, à l’instigation des Etats-Unis.
Quoi qu’il en soit, Israël, le Pakistan, l’Inde, l’Iran et la Corée du Nord présentent chacun des défis distincts pour le renforcement du régime de non-prolifération. Les enjeux qui motivent ces pays à se doter d’armes nucléaires doivent être considérés dans le contexte plus large de leur sécurité nationale. Israël s’est doté de l’arme nucléaire pour garantir sa sécurité nationale envers les États arabes voisins dont certains, l’Iran actuel principalement, refusent de reconnaître son droit à l’existence. L’Iran est inversement en situation de tenter d’obtenir une puissance analogue ou supérieure.
Des garanties positives de la part du Conseil de sécurité, notamment une déclaration conjointe des États-Unis et de la Russie établissant clairement le droit à l’existence d’Israël à l’intérieur de frontières préétablies, pourraient inciter l’État hébreu à renoncer à sa capacité nucléaire. Lorsque les États arabes voisins auront l’assurance qu’Israël ne possède plus d’armes nucléaires, ils pourraient ne plus s’intéresser au nucléaire qu’à des fins exclusivement économiques, conscients qu’ils sont que leurs réserves de pétrole tirent à leur fin. La paix au Moyen-Orient ne pourra être obtenue uniquement parce qu’Israël aura renoncé à l’arme atomique.
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies doivent être des chefs de file dans la recherche de solutions aux conflits, non seulement au Moyen-Orient, mais également en Asie du sud-est et dans la péninsule coréenne. Avec eux, la communauté internationale doit intensifier les efforts en vue de la dénucléarisation militaire de la planète, sans exclusive. La première étape serait la relance immédiate d’un dialogue sérieux pour la création d’une zone définitivement exempte d’armes nucléaires couvrant tout le Moyen-Orient.
Les puissances nucléaires, pour être crédibles à cet égard, doivent donner l’exemple, manifester un engagement plus ferme pour le démantèlement de leurs propres arsenaux atomiques. Sinon, c’est la viabilité du régime de non-prolifération qui sera remise en question. Et l’élargissement de l’utilisation du nucléaire à des fins pacifiques, économiques, pour le développement, compromis un peu partout, sous les latitudes où on en a le plus besoin."

L'artcile ici.