lundi 22 décembre 2014

"La transition énergétique, c’est plus de nucléaire"

"La transition énergétique, c’est plus de nucléaire"
Etant donné le problème majeur que constitue le réchauffement climatique, la seule transition énergétique dont le monde ait besoin est celle qui remplacerait les énergies fossiles, émettrices de gaz à effet de serre, par des énergies non carbonées, c’est-à-dire renouvelables ou, surtout,nucléaire, dont les émissions par kWh sont du même ordre que celles de l’éolien. [(Si un stockage de l'énergie est financé pour compenser l'intermittence EnR)].

James Hansen, l’ex-directeur à la Nasa qui alerta le monde du danger climatique par un discours devant le congrès américainen 1988, a précisé, en décembre 2008 dans une lettre à Michelle et Barack Obama, ce qu’il fallait faire :

1.
Fermer toutes les centrales à charbon des Etats-Unis (cela suffirait à limiter à 2° le réchauffement climatique à la fin du siècle),

2.
instaurer une taxe carbone mondiale,

3.
développer les réacteurs de 4e génération consommant 130 fois moins d’uranium qu’un réacteur actuel (la France avait Superphénix, mais il a été arrêté par legouvernement Jospin en 1997 !).

Le nucléaire est la solution et les déchets ne sont pas un problème. Les peurs cultivées par les mouvements antinucléaires existent encore, mais deux évènements ont apporté des réponses propres à les faire disparaitre assez rapidement :

- Tchernobyl a prouvé qu’un réacteur nucléaire n’explose pas comme une bombe, même si un incendie peut envoyer une grande quantité de radioactivité dans l’atmosphère, sans toutefois causer un surcroit important de cancers (des observations fiables peuvent être faites sur les liquidateurs baltes ayant opéré sur le réacteur accidenté),

- Fukushima a montré qu'un accident grave sur un réacteur avec enceinte de confinement même très mince (à peine 10 cm d'acier à Fukushima, cette enceinte est néanmoins restée intègre pendant 4 jours) n'a pratiquement aucune conséquence (aucun irradié grave, 
aucun décès par radiation). [il est à remarquer que les enceintes 
sur nos réacteurs en France sont bien plus épaisses  : 1 m de 
béton armé d'épaisseur, et même 2 fois 1 mètre sur les réacteurs 
les plus récents.]

Parmi les énergies non intermittentes le nucléaire est la moins dangereuse et la seule avec l’hydraulique à ne pas émettre de CO2.
De son côté, la Cour des compte a démenti les assertions fantaisistes sur les coûts cachés du nucléaire, ce qui confirme sa pertinence économique, déchets et démantèlement compris.
Rien n’interdit de développer sans subventions toutes sortes d’énergies renouvelables, si leur rentabilité économique le justifie. 

Mais leur avenir est de toute façon limité pour des raisons d’esthétique, de biodiversité (hydraulique, biomasse),de ressource (géothermie) et d’intermittence (un réseau ne peut être stable au-delà d’un certain pourcentage de production intermittente). 

Quant aux économies d’énergie, seule une augmentation forte du prix du pétrole incitera les assemblées générales de copropriété à entreprendre destravaux coûteux. A moins de 100 $ le baril, il ne se passera rien.
Alors qu’Internet et les voitures électriques se développent,seule une augmentation de la part du nucléaire répondra aux besoins d’une économie durable, stable, en protégeant l’environnement.

Yves Egal
Conférencier de l’AEPN
L’Association des Ecologistes Pour le Nucléaire – http://www.ecolo.org

L'article original est paru sur : http://ledrenche.fr/2014/12/transition-energetique-quelle-place-pour-le-nucleaire/ (à deux petites précisions près, ajoutées [...] sur le présent article)

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