Prolongation
de l’article paru dans LA CROIX :
Un premier
résumé ayant été donné ici par l'AEPN sur twitter.
Voici une
suite plus détaillée.
Précision
préliminaire : en aucun cas cette description ne prétend être exhaustive. Elle
ne cite donc pas, loin s’en faut, tous les dispositifs de contre-mesure de sécurité prévus
à cet effet.
Partons de
la conclusion : Les piscines sont bien suffisamment sécurisées, n’en
déplaise aux activistes qui cherchent à faire peur aux citoyens qui sont
sincères, mais peu au fait des stratégies de sécurité patiemment élaborées
durant 50 ans.
Argumentation :
Pour les attaques de petit et moyen calibre, les structures sont parfaitement
conçues pour résister.
Pour les
agressions à l’arme lourde, c’est une situation de guerre et les exploitants
sont protégés contre ce type de situation par la force armée. Est prévue toute
une armada de systèmes bien sûr confidentiels
Pour
l’intervention rapide, il existe dans chaque site une équipe de gendarmes
formés par le GIGN habilités à tirer, qui font des rondes permanentes et sont
alimentés par les renseignements de l’État.
Il faut
distinguer l'enceinte du bâtiment combustible et la piscine qui se trouve à
l'intérieur.
Beaucoup de
gens imaginent que le percement du mur d'enceinte visible de l’extérieur
conduit à un endommagement de la piscine. Or ce mur ne constitue pas la paroi
de la piscine. La piscine est construite à l’intérieur même du bâtiment du
combustible et elle est indépendante des parois de ce bâtiment. Il faudrait
donc percer simultanément deux parois de béton séparées par une certaine
distance pour arriver à faire un trou dans la paroi de la piscine.
Il y a des
possibilités d’étancher provisoirement une piscine et de la réalimenter avec de
l’eau à gros débit pour qu’elle ne se vide pas.
Si l'attaque
venait du toit, il faut savoir qu'il y a 12 mètres de hauteur d'eau au-dessus
des têtes d'assemblages. Qui plus est elles sont surmontées par les structures
des racks dans lesquels elles sont placées.
Si un objet
vient à être largué, il va y avoir une grosse vague mais l'amortissement par
l'eau serait important.
Le rôle des
exploitants consiste à maintenir les assemblages sous eau y compris en cas de
fuite. La FARN peut intervenir mais auparavant, il faut envoyer toute l'eau
possible y compris l'eau du circuit d'incendie.
La conduite
aura bien entendu arrêté le réacteur attaqué et l’aura mis en situation de
réfrigération à l'arrêt.
Si on écoute
les délires des antinucléaires, elles devraient être placées sous le niveau du
sol.
Cette
solution apporte plus d’inconvénients que d’avantages notamment pour la
manutention des combustibles usés et le passage du bâtiment réacteur vers le
bâtiment combustible lors des chargements déchargements des réacteurs. En outre
le système de drainage destiné à alerter les exploitants sur une toute petite
fuite aurait plus de difficulté à fonctionner. Enfin la surveillance en service
de la tenue des parois serait plus difficile.
Tant que les
piscines sont pleines d’eau, et même si la réfrigération est indisponible
pendant un certain temps comme sur Fukushima 4, il y a beaucoup de temps avant
d’arriver à une température élevée car les assemblages combustibles dégagent
moins de puissance. L’essentiel est donc de ramener de l’eau.
Rappel :
Le risque de divergence nucléaire n’existe pas dans une piscine grâce aux
racks de stockage qui sépare largement les assemblages. Enfin, une partie des
gaz de fission à durée de vie relativement courte comme l’iode 131 disparaisse
assez vite.
Les
antinucléaires, persuadés qu’ils défendent une cause juste, critiquent tout
sans justification valable. Mais il en reste toujours quelque chose et c’est
bien sûr leur but.
La gestion
des risques, suppose de les comprendre correctement pour les prévenir au
mieux et les minimiser.
Il est tout
aussi dangereux de surestimer les risques que de les sous-estimer, car cela
conduit à prendre de mauvaises décisions qui exposent à d’autres risques, bien
pires.
La preuve
que cela a été globalement plutôt bien fait (l’amélioration est continue dans
l’industrie nucléaire française) est qu’aucun réacteur à eau sous pression dans
le monde n’a eu de problème de dénoyage de sa piscine et encore moins de
divergence ou de rejets de radioactivité massifs au niveau de piscine de
stockage.
Quand à une chute d’avion, la
configuration des bâtiments est dissuasive mais même si un crash était réussi,
les dégâts seraient très locaux et le refroidissement tardif de colis toujours
possible.
En jouant à
se faire peur et à faire peur aux journalistes et aux décideurs, ils donnent
aux vrais terroristes des indications précises sur comment faire un attentat,
ce qui n’est pas très responsable pour des gens qui se présentent comme des
défenseurs des populations.
Plus ces ONG
montent en épingle des fausses peurs et des informations anxiogènes dans les
médias, plus la réaction d’un public désinformé sera forte. Plus les hommes
politiques seront sous pression sans raison valable.
Au vu de ces
éléments et des ressources nécessaires pour faire des dégâts modiques et
curables, les terroristes ont bien d’autres idées pour terroriser comme on le
voit malheureusement chaque année depuis quelques temps.
Et
incidemment ces ONG nous ramènent surtout tout droit au charbon, énergie du 19ème
et 20ème siècle, sale et polluante, alors que nous sommes au 21ème.
Un grand
bond de presque 200 ans en arrière !