dimanche 28 juin 2020

Communiqué commun aux quatre associations au sujet de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim



Communiqué de presse


Communiqué commun aux quatre associations
au sujet de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim


Les quatre associations soulignent l’urgence et l’importance, à la fois au niveau stratégique, écologique, économique, climatique et pour l’indépendance énergétique de la France, de ne pas fermer prématurément la centrale nucléaire de Fessenheim. Il s’agit d’une grave erreur de dimension historique.
Cette centrale est reconnue sûre par l’ASN. Elle pourrait rendre de bons et loyaux services, tout en rapportant de l’argent, pendant encore au moins 20 ans.
Elle évite le rejet de 10 millions de tonnes de CO2 par an dans l’atmosphère et est parfaitement apte à continuer à fonctionner, comme c’est le cas pour les réacteurs similaires autorisés à fonctionner jusqu’à l’âge de 60 ans par la NRC (Nuclear Regulatory Commission) aux Etats-Unis. Les deux réacteurs de 900 MW chacun de Fessenheim (1800 MW en tout) ont produit depuis 40 ans et pourraient continuer à produire durant encore 20 ans, une électricité abondante, propre, sûre, à moindre coût, rapportant à EDF et aux français 500 millions d’€ par an et 20 milliards d’€ en 40 ans. 
Par une requête et un mémoire en réplique, déposés au secrétariat du contentieux du Conseil d’Etat les 29 mai et 18 juin 2020, l’Association des écologistes pour le nucléaire (AEPN), l’association « Fessenheim notre Energie » (FNE), l’association « Initiatives pour le climat et l’énergie » (ICE) et l’Association de défense des actionnaires salariés d’EDF (ADAS) ont contesté cette fermeture prématurée, ainsi que le non-respect des règles administratives à cette occasion, et ont demandé au juge des référés du Conseil d’Etat, d’ordonner la suspension de l’exécution du décret n°2020-129 du 18 février 2020 portant abrogation de l’autorisation d’exploiter la centrale nucléaire de Fessenheim, jusqu’à ce que le Conseil d’Etat ait statué au fond concernant la requête en annulation formée par ces quatre associations contre ce décret. 
Elles prennent acte de la décision du juge des Référés du Conseil d’Etat en date du 19 juin 2020 ayant reconnu leur intérêt à agir mais rejeté leur requête en référé (demande de suspension du décret), et les 4 associations poursuivent donc avec détermination le combat juridique en préparant maintenant leurs arguments sur le fond de l’affaire. 
La centrale de Fessenheim est le socle de l’approvisionnement électrique de l’Est de la France. Elle apporte une contribution essentielle à l’économie alsacienne et préserve l’autonomie stratégique de la France, en assurant, à tout moment, dans la plus grande sécurité, l’équilibre entre l’offre et la demande en énergie électrique.
Le site de production d’électricité de Fessenheim est un moyen sûr, compétitif, non carboné, pilotable en fonction de la demande, capable de produire 1800 MW d’électricité, même en l’absence de vent et de soleil.
Les quatre associations soulignent l’absence de moyen de production non carboné permettant de s’y substituer. Une énergie intermittente et aléatoire ne peut en aucun cas remplacer une énergie pilotable.
Ce retrait d’exploitation va à l’encontre de la poursuite de l’objectif de l’équilibre des comptes des administrations publiques, du principe de précaution au regard de la sûreté du système électrique français, et de la lutte contre l’effet de serre climatique. 
Elles rappellent que la poursuite de l’exploitation de Fessenheim, dans l’attente du démarrage de Flamanville 3, aurait été parfaitement compatible avec la limite de 63,2 GW établie dans la Loi, de la puissance nucléaire installée, laquelle représente à ce jour seulement 46,6 % de la puissance électrique installée en France.  
Le programme nucléaire français, dont Fessenheim est un symbole, est une immense réussite française, jusqu’à présent admirée et respectée dans le monde entier.
La France va avoir besoin demain d’encore davantage d’électricité nucléaire, propre et respectueuse de l’environnement, pour alimenter les millions d’objets connectés et de voitures électriques, qui arrivent bientôt dans nos maisons et sur nos routes.


En résumé :

La fermeture prématurée en 2020 de la centrale nucléaire de Fessenheim est une grave erreur industrielle (contraire à la loi Florange qui interdit de fermer une usine rentable en état de poursuivre son exploitation), une erreur stratégique (fragilisation de notre indépendance énergétique, manque de vision et d’anticipation du développement de la mobilité électrique et des objets connectés), un gigantesque gaspillage économique dont la France pourrait se passer en pleine crise économique (20 milliards d’euros jetés par la fenêtre et aggravation du déséquilibre de la balance commerciale), ainsi qu’une erreur écologique qui augmentera de 10 millions de tonnes chaque année les émissions de CO2 en France), une erreur technique qui déstabilise le système électrique en France comme en Europe, et enfin une erreur politique qui se paiera, tôt ou tard, dans les urnes, les français pleins de bon sens comprenant bien qu’ils ont été bernés. Sans doute le comprendront-ils encore mieux lorsque, dès l’année prochaine, le prix de l’électricité augmentera et lorsque surviendront les prochaines coupures d’électricité.

Contacts presse :

AEPN
Président
Bruno Comby
06 11 84 88 00
aepn@ecolo.org

FNE
Secrétaire
Annick Waller
06 78 37 21 83
annick@waller.fr

ICE
Président
Jacques Maillard
06 85 25 32 27
jacquesmaillard@wanadoo.fr

ADAS
Président
Jean-Pierre Lettron
06 08 02 09 59
jplettron@orange.fr

Association des écologistes pour le nucléaire (AEPN)
Association «Fessenheim notre Energie » (FNE)
Association « Initiatives pour le climat et l’énergie » (ICE)
Association de défense des actionnaires salariés d’EDF (ADAS)


lundi 24 février 2020

Fessenheim 1 a rendu son dernier souffle

Chers amis du nucléaire propre et respectueux de l’environnement,

Merci à Yves, Françoise, Jean-Philippe, Sabrina, Patrick... et toute l’équipe d’avoir dignement représenté l’AEPN sur place au moment du dernier souffle de Fessenheim 1.

L’AEPN est intervenue à cette occasion sur trois chaînes de télévision :

- au JT de 20h sur TF1 le samedi 22 février 2020 (merci et bravo à Yves pour cette présentation de l’AEPN au JT) :


- au JT de 19h30 sur la RTBF le 21 février 2020 (télévision nationale belge, en effet nos amis belges sont très inquiets de l’arrêt de Fessenheim, car comme ils souhaitent arrêter eux aussi leurs centrales nucléaires pour motif idéologique, ils comptent sur les nôtres pour les approvisionner en courant électrique !) :


- sur CANAL+ dans l’émission L’INFO DU VRAI  d’Yves CALVI le mercredi 12 février 2020 (un grand merci à Jean-Philippe).

Bravo donc à toute l’équipe de l’AEPN pour ces interviews et cette présence sur place en Alsace et prochain RV en Alsace le 30 juin 2020 pour l’arrêt prévu (sauf surprise d’ici là) de la tranche 2.

L’AEPN a déposé au Parquet de Colmar (et de Paris et à la BRDA)  une plainte pénale pour dénoncer les délits et abus ayant conduit à cet arrêt injustifié et absurde d’une centrale nucléaire dans la force de l’âge, que l’ASN considère comme sûre et en parfait état de fonctionnement :


Nous aurons certainement des nouvelles de cette action juridique avant l’arrêt de la tranche 2.

Nous préparons également une autre action, ayant de bonnes chances d’aboutir, visant à obtenir dès que possible l’annulation du décret du 17 février 2020 (décret d’abrogation de l’autorisation d’exploiter la centrale de Fessenheim). En effet les règles juridiques prévues par la loi pour une abrogation d’autorisation d’exploiter n’ont absolument pas été respectées. 

Pour cela nous avons besoin de votre soutien actif notamment pour couvrir les frais d’avocats. 

Contribuez à notre cagnotte leetchi :


Adhérez et faites un don à l’AEPN :


Merci infiniment de votre soutien et bonne semaine à tous !

Bruno Comby

Président de l’AEPN
Association des Ecologistes Pour le Nucléaire 

dimanche 2 février 2020

Décryptage d’un article antinucléaire à propos d’une légère fuite de radioactivité à la centrale du Tricastin

Chers amis du nucléaire propre et respectueux de l’environnement,

Voici quelques commentaires concernant l’article de presse suivant décrivant une fuite « cachée par EDF » de radioactivité décrite comme « mortelle » et à des niveaux prétendument « faramineux » :

https://www.notre-planete.info/actualites/4225-fuite-radioactive-centrale-nucleaire-Tricastin

Voilà un torchon qui est un bon exemple de mauvais journalisme cherchant à amplifier au maximum la peur, cela mérite une petite analyse de texte. 

Le tritium est un bon élément pour faire peur au lecteur car son nom se termine en « ium » comme le « curium » ou « plutonium » ou « uranium ».

Mais c’est un élément naturellement présent dans la nature et tout à fait inoffensif aux doses que l’on peut rencontrer dans la nature, et même en cas de léger dépassement de la norme autorisée.

Tout d’abord, remarquons avant de rentrer dans une analyse plus détaillée que l’auteur de cet article est la coordination antinucléaire (on l’avait compris !) du Sud-Ouest.

L’info de base est vraie : un très léger dépassement (sans danger!) du rejet de tritium (élément naturel) déclaré (pas caché !) par EDF à la centrale nucléaire du Tricastin.

Ensuite tout est dans le choix des adjectifs et des superlatifs pour travestir la réalité et là le journaliste se surpasse  :

- Fuite « importante » -> le journaliste aurait dû écrire : « fuite minime » (1150 au lieu de 1000 bq/l autorisés = pas grand chose)

-  il est écrit fuite « mortelle » (pourtant personne n’est mort ni ne mourra ni même n’a été blessé et même pas exposé à cette radioactivité ...) -> le journaliste aurait dû écrire : « fuite inoffensive ».

- Le niveau « faramineux » de 5300 Bq/l : le journaliste aurait pu préciser que la radioactivité naturelle du corps humain c’est 8000 Bq soit 100 Bq/l variant facilement d’un facteur 10 et qu’on reste donc de l’ordre de grandeur approximatif de la radioactivité naturelle du corps humain, en tout cas bien loin de tout risque pour la santé (d’autant plus que personne ne boit l’eau dont il s’agit, donc le risque pour la santé publique est de ZÉRO). Enfin (même si cette eau était absorbée (ce qui n’est pas le cas) le tritium s’élimine très facilement (en urinant) et n’est donc pas dangereux car il ne s’accumule pas dans l’organisme et s’élimine naturellement spontanément. Il suffit de boire plus d’eau pour l’éliminer plus vite.

Le dépassement de délai pour la déclaration et le léger dépassement du rejet autorisé font que ce sera probablement classé comme un incident niveau 1 par l’ASN (anomalie car dépassement de la norme) ou peut-être niveau 2 (car légère augmentation de la radioactivité sur le site de la centrale bien que personne n’y est exposé et sans risque pour la santé ni des travailleurs ni du public). Bref, il s’agit d’un incident sans conséquence pour la santé du public et des travailleurs comme il s’en produit plusieurs dizaines par an en France, déclarés comme il se doit à l’ASN. Sans doute une erreur humaine (un robinet mal fermé ?). Mais qui n’a cependant tué ou blessé personne ! Quelle autre industrie déclare les incidents de ce type, une vanne mal fermée qui ne tue ni ne blesse personne ?

« sans que la moindre information au public et à la Commission Locale d'Information (Cligeet) ne soit donnée par EDF » -> le journaliste se contredit lui-même car cet article fait suite à un communiqué d’EDF... ! Laquelle note est présentée ailleurs comme une « note laconique » (n’ayant bien sûr que des défauts... trop laconique, trop ceci, trop cela)

Le journaliste aurait dû préciser que le tritium c’est naturel, il y en a partout dans l’eau, aussi bien dans l’eau douce que l’eau de mer : le tritium, en soi, c’est naturel !

En résumé : il y a certes eu une erreur (errare humanism est !), dûment déclarée par EDF, provoquant un léger rejet de tritium, sans conséquence pour la santé humaine. Pour l’environnement les conséquences sont extrêmement transitoires (pas éternelles) et de très faible ampleur, comparables au versement par erreur de quelques cm3 d’eau de javel dans la nappe phréatique (dans laquelle ne vit aucun poisson et dont précisons-le personne ne boit l’eau).

Cet article démontre surtout à quel point les antinucléaires déforment la réalité et sont prêts à raconter n’importe quoi pour tenter d’effrayer le public.

Voici maintenant la même histoire racontée cette fois correctement (mais il manque toujours la mise en perspective) :

https://www.francebleu.fr/amp/infos/environnement/une-fuite-de-tritium-a-la-centrale-de-tricastin-1579716152

Nous espérons que ce décryptage vous est utile pour mettre en perspective cette information.

Vous souhaitant une belle journée, bien cordialement,

Bruno Comby

Président de l’AEPN
Association des Ecologistes Pour le Nucléaire 

http://www.ecolo.org

Adhérez à l’association :
http://www.ecolo.org/subscri/subscrifr.htm