En ces temps de crise, de raréfaction des énergies fossiles, et de réchauffement climatique, la France ferait bien de retrouver la raison en analysant lucidement quel est l'intérêt de la planète !
En effet, pour qui se penche réellement sur le sujet, la réponse est claire (cf l'argumentation proposée par JM Jancovici ici)
Article dans Les Echos :
Grande-Bretagne : le programme nucléaire à la relance
L'inspecteur en charge de la sûreté nucléaire britannique a donné son feu vert au programme de relance du nucléaire, voté le mois dernier par les parlementaires britanniques. Un programme parmi les plus ambitieux d'Europe qui prévoit notamment la construction de 10 nouveaux réacteurs.
Le programme nucléaire britannique a franchi sa dernière étape. En remettant au ministre de l'Energie un rapport, "indiquant clairement que le dispositif de sécurité nucléaire au Royaume-Uni est l'un des meilleurs du monde, et que l'énergie nucléaire peut continuer à approvisionner l'industrie et les particuliers à travers le pays, tout en soutenant l'emploi", l'inspecteur en chef des installations nucléaires au Royaume-Uni, Mike Weightman, a donné un feu vert définitif à la relance du nucléaire civil outre-manche.Unanimité politique
En juillet, le Parlement britannique avait approuvé dans une quasi-unanimité le plan de politique énergétique du Premier ministre David Cameron, qui prévoyait notamment le renouvellement du parc nucléaire, les députés travaillistes (opposition) se ralliant massivement à la politique de relance du nucléaire.
La Grande-Bretagne compte actuellement 10 centrales nucléaires, abritant 19 réacteurs et produisant environ un cinquième de l'électricité produite dans le pays. Le plan de relance de David Cameron prévoit notamment la construction de dix nouveaux réacteurs à travers le Royaume-Uni d'ici 2025.
"Je suis convaincu que les installations nucléaires britanniques ne présentent pas de faiblesses fondamentales en matière de sécurité", a affirmé M. Weightman dans un communiqué, tout en assurant que "les leçons de Fukushima seront tirées" par les Britanniques.
Un choix à contre-courant de l'Allemagne
L'unanimité observée au Parlement britannique et l'absence de polémique autour de ce vaste plan de relance peut surprendre au regard de la nouvelle donne nucléaire post-Fukushima et de la décision de l'Allemagne de sortir progressivement du nucléaire. Toutefois, des raisons pratiques peuvent expliquer ces différences d'appréciation.
A la différence de l'Allemagne, l'Angleterre ne dispose pas de solutions alternatives pour assurer son "baseload" énergétique (production électrique de base) : compte tenu de la raréfaction de ses réserves pétrolières de la mer du Nord, le pays ne peut pas compter comme les Allemands sur d'importantes ressources en charbon, sur l'abondance du gaz russe... et plus encore sur les interconnectivités avec le réseau électrique français lors des pics de consommation.
Compte tenu de ces différences pratiques, il est plus facile de comprendre comment les Britanniques ont chassé en un peu plus de six mois les fantômes de Fukushima afin d'assurer leur indépendance énergétique.
Une aubaine pour le secteur nucléaire français ?
Plusieurs entreprises européennes et américaines se sont déjà positionnées pour un marché qui est estimé à plus de 35 milliards d'euros. Outre l'espagnol Iberdrola et les allemands EON et RWE, deux entreprises françaises semblent bien placées : EDF et GDF-Suez.
EDF, déjà très implanté en Grande-Bretagne avec EDF Energy, souhaite notamment proposer son EPR à la Grande-Bretagne et candidater pour la construction de 4 réacteurs, dont le premier pourrait entrer en service dès 2018.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire