Oui à une sécurité accrue !
Confrontés à une opposition accrue à l'énergie nucléaire depuis la catastrophe survenue au Japon cette année, les dirigeants français ont annoncé lundi leur intention de promouvoir un durcissement des politiques nucléaires internationales, malgré l'avis contraire d'autres pays.
Le Premier ministre François Fillon a réitéré lundi son appel en faveur d'un groupe de travail international d'urgence qui se pencherait sur les incidents nucléaires. Il a également plaidé pour la création d'un centre international de formation pour l'ensemble des opérateurs de centrales nucléaires dans le monde. Le ministre de l'Energie Eric Besson avait auparavant annoncé qu'il proposerait lors de la prochaine réunion de l'Agence internationale de l'énergie atomique que des tests de résistance des centrales nucléaires soient réalisés au niveau mondial.
S'exprimant lors de la visite de la centrale nucléaire du Bugey, près de Lyon, F.Fillon a déclaré que la communauté internationale devait mettre en place un système d'intervention rapide, qui regrouperait des experts disposant d'équipements spécialisés pour pouvoir venir en aide aux pays confrontés à un accident nucléaire.
Depuis l'accident de Fukushima, le gouvernement français défend avec ferveur l'énergie nucléaire, qui représente environ 80% de l'électricité en France et est un secteur d'exportation important pour le pays. E.Besson devrait dévoiler les propositions de la France lors du sommet de l'Agence internationale de l'énergie atomique le 19 septembre. L'Allemagne, l'Italie et d'autres pays ont ralenti ou interrompu leurs programmes nucléaires après l'accident survenu au Japon, bien que certaines nouvelles constructions se poursuivent en Asie, au Moyen-Orient et dans certaines régions d'Europe.
Les responsables français ont reconnu qu'ils allaient probablement rencontrer une certaine opposition aux nouvelles mesures, basées sur une réglementation internationale accrue. De nombreux pays ne souhaitent pas abandonner la sûreté nucléaire à des organismes internationaux et contestent les efforts susceptibles de réduire leur souveraineté. La France est le deuxième opérateur mondial de centrales nucléaires, après les Etats-Unis et avant le Japon.
André-Claude Lacoste, le président de l'Autorité de sûreté nucléaire française, a déclaré que certains grands pays étaient réticents à l'idée d'une coopération renforcée dans le secteur nucléaire.
Une réglementation internationale plus stricte en matière de sécurité pourrait profiter à la technologie française, dont les entreprises du pays affirment qu'elle est la plus sûre au monde. Lors d'une récente réunion de représentants de pays ayant des centrales nucléaires en activité, la France a proposé un projet réglementaire mondial. Cependant, des tests à cette échelle seraient onéreux et on ignore encore qui superviserait le système ou aurait l'autorité de fermer une centrale jugée à risque.
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