dimanche 23 décembre 2007

"Lasse des pannes de courant, l'Afrique du Sud se tourne vers le soleil "






L'afrique du sud, face au choix d'une nouvelle stratégie énergétique.






"JOHANNESBURG - Plongée de plus en plus souvent dans l'obscurité, en raison de l'insuffisance de ses infrastructures électriques, l'Afrique du Sud se tourne peu à peu vers les énergies alternatives.



Dans ce pays à l'ensoleillement exceptionnel et aux milliers de kilomètres de littoral venté, la compagnie nationale d'électricité Eskom estime cependant que l'énergie solaire et les éoliennes ne peuvent satisfaire qu'une partie de la demande.



Mais les défenseurs de l'environnement militent pour les énergies alternatives, plutôt que le nucléaire.



"D'un point de vue environnemental, l'utilisation des énergies fossiles et de l'uranium est néfaste", estime Richard Worthington, porte-parole de l'association Earthlife Africa.
"Continuer à recourir à l'électricité pour chauffer de l'eau, alors que nos maisons sont sous la chaleur naturelle du soleil, est tout simplement insensé."



Eskom a récemment admis que coupures de courant et délestages continueraient d'handicaper le développement du pays durant les sept années à venir, mais a affirmé qu'elle faisait en sorte d'y remédier.



Le directeur de la compagnie nationale, Brian Dames, a déclaré qu'Eskom était prête à recourir aux énergies renouvelables, tout en soulignant qu'elles devraient être relayées par le nucléaire ou le charbon.



"Les énergies renouvelables sont chères. Tout le monde le sait. Nous sommes un pays modérément venté, aussi nous allons exploiter le vent car c'est une technologie éprouvée, et aussi le soleil", a-t-il dit.




Eskom envisage d'installer des éoliennes sur la côte Atlantique, mais Brian Dames a souligné qu'elles ne génèreraient que 100 mégawatts et ne fonctionneraient que 26% du temps.



"En Afrique du Sud, nous avons besoin d'une énergie disponible toute l'année", a-t-il souligné, en référence au boum de la croissance économique de ces dernières années.
Un projet pilote d'énergie solaire dans la province du Northern Cape (Ouest) est aussi dans les tuyaux.



"Notre principale motivation est que nous devons baisser nos émissions de CO2", a expliqué le directeur d'Eskom.



Selon Maya Aberman, coordinatrice des campagnes d'Earthlife Africa, une étude récente sur les énergies renouvelables en Afrique du Sud montre que le potentiel est énorme: "Il serait possible de produire entre 13 et 20% des besoins en électricité d'ici à 2020 et environ 70% d'ici à 2050".



La première économie du continent produit 88% de son énergie à partir du charbon, chiffre qu'Eskom entend réduire à 70% dans les vingt prochaines années.



Le nucléaire étant considéré par certains comme moins polluant que les énergies fossiles, l'Afrique du Sud entend développer ce secteur, en dépit de l'opposition massive des défenseurs de l'environnement.



Eskom doit soumettre l'an prochain à son conseil d'administration un projet de construction d'une deuxième centrale nucléaire, assorti d'études d'impact sur l'environnement et d'enquêtes publiques.



La seule centrale existante, située à Koeberg, près du Cap (Sud-Ouest), produit environ 6% de l'électricité du pays.



Maya Aberman estime que le développement du nucléaire est une perte de temps et d'argent, qu'il vaudrait mieux consacrer aux énergies renouvelables.



"Nous allons gaspiller des milliards pour construire des centrales qui ne seront pas pleinement opérationnelles avant dix ans. Et dans cinquante ans, il n'y aura plus assez d'uranium."



Mais Brian Dames souligne que le charbon et le pétrole sont tout autant en voie d'épuisement, et qu'une infime quantité d'uranium est nécessaire pour produire la même quantité d'énergie.






Pour lui, "les réserves d'uranium sud-africaines sont sûrement plus que suffisantes pour alimenter une capacité nucléaire importante."



(©AFP / 23 décembre 2007 13h24)



"Outre-Rhin, la fin de l’embellie verte"


Oyez ! Voila qu'apparaissent les limites de l'utopie actuelle des anti-nucléaires en Allemagne !

- Parce que le surcoût des alternatives au nucléaire sera vite insoutenable,
- parce que notre société occidentale n'a pas la volonté de remettre en cause pour l'instant ses principes consuméristes,
- parce que l'Allemagne enrage de voir lui échapper les 30% du marché du futur parc nucléaire qu'Areva souhaite capter, et ceci après que, si j'ai bien compris, Sarkozy ait enjoint l'Allemagne de retirer Siemens de son capital, au profit de son bon ami Bouygues, si elle continue à ramer en sens inverse,

voila pourquoi l'Allemagne va prochainement reprendre sa politique pro-nucléaire.

Les premiers signes, ci dessous :



LIBERATION: "Avec 500 suppressions d’emploi annoncées mi-décembre, Conergy, le numéro 1 allemand des panneaux solaires, poursuit sa chute (le titre a perdu les deux tiers de sa valeur boursière en deux mois). En octobre, l’entreprise avait fortement revu à la baisse ses prévisions de résultats pour cette année. L’ancien chouchou des investisseurs (752 millions d’euros de chiffre d’affaires) terminera l’année dans le rouge (150 à 200 millions d’euros de pertes).

Et son cas n’est pas isolé. Deux fabricants de biocarburants viennent aussi de présenter des résultats décevants : Petrotec (biodiesel) a cessé sa production jusqu’à fin 2007, mettant ses salariés à temps partiel pour réduire ses coûts ; Envitec (biogaz) a vu son titre chuter de 18 % pour non réalisation des objectifs fixés. L’Allemagne, présentée en modèle, risque-t-elle une crise de ses énergies propres et la Bourse l’éclatement de la bulle verte ?

«Fantasmes». Les analystes appellent à la prudence, après l’euphorie des dernières années. Le TecDax (l’indice des valeurs technologique de Francfort rebaptisé SunDax en raison du poids prépondérant des entreprises liées au solaire), créé en mars 2003, et l’EcoDax (indice des entreprises vertes), qui date du printemps, ont connu une progression fulgurante (le TecDax a triplé sa valeur) avant de stagner, voire de reculer ces derniers mois sous l’influence d’annonces décevantes.

Le secteur traverse une crise de croissance. «La dépendance aux subventions est un défi majeur pour la branche», estime Josef Auer, analyste à la Deutsche Bank. Les renouvelables sont soutenues en Allemagne depuis 1991, avec les premières lois fixant le prix d’achat légal du kWh propre. Le courant vert est subventionné à hauteur de 8,19 centimes d’euros le kilowatt. Mais ces aides doivent peu à peu disparaître. Les subventions au solaire devraient baisser en 2009 de 8% au lieu des 5 % prévus. Idem pour les biocarburants, exemptés de taxes depuis 2004 et imposés à hauteur de 9 centimes d’euros depuis 2006. L’impôt passera à 15 centimes en janvier pour atteindre 45 centimes le litre en 2012, presque autant que les énergies fossiles.

La pénurie de silicium, la hausse du prix des céréales, la difficulté à trouver des terrains libres, notamment pour les éoliennes, renforcent les difficultés d’un secteur qui devra miser davantage sur les exportations. «Les entreprises d’énergies renouvelables suscitent beaucoup de fantasmes en Bourse, note Sebastian Zank, analyste à la WestLB. Certaines hausses de cours sont irrationnelles. Dans l’ensemble, le secteur est surévalué. Mais contrairement à la high-tech en 2000-2001, les entreprises présentes dans les renouvelables ont une vraie substance.» «Je ne m’attends pas à une correction généralisée, ajoute Sven Diermeier, de Independant Research. Il ne faut pas sous-estimer le potentiel de ces entreprises, alors que la dépendance aux énergies fossiles va devenir problématique.»


Exportations. L’Allemagne continue d’ailleurs à croire aux énergies vertes. Elle réalise 20 % du chiffre d’affaires mondial des technologies liées à l’environnement, dit-on au ministère de l’Environnement. A l’heure actuelle, 70 % des exportations liées à l’énergie éolienne et 75 % aux installations photovoltaïques sont d’origine allemande. Au total, 1,5 million de personnes travaillent outre-Rhin pour les techniques de l’environnement ; 400 000 créations d’emploi sont prévues d’ici à 2020."





En conclusion:



Privilégier la filière gaz, en quoi est-ce du développement durable ?




Privilégier l'éolien, n'est-ce pas plein d'inconvénients ? Et où les mettre ?









Privilégier les divers biocarburants ne comporte-t-il pas des risques pires que les maux qu'ils sont censés combattre, n'en déplaise à une vision purement économique ?

N'est ce pas éviter de ses poser les bonnes questions et maintenir la croissance de la consommation ?

Toujours plus de pollution ?













mercredi 19 décembre 2007

"La Tunisie sur la piste de l’uranium"






L'interdépendance des industries électriques mondiales va-t-elle être source de tension, voir de chantage, ou contraire de paix, tant chacun a beaucoup à perdre ?

Par Abou SARRA

"Le ministre de l’Industrie, de l’Energie et des PME, M. Afif Chelbi, a annoncé, mardi 11 décembre, devant le sénat, à l’occasion des délibérations budgétaires pour l’exercice 2008, «la possibilité de mener une étude sur l’extraction d’uranium à partir du phosphate».

Pour mémoire, l’uranium, ce métal gris, peut être extrait en tant que minerai seul ou en tant que co- ou sous-produit de l’extraction d’or, du cuivre et du phosphate. La Tunisie, 3ème producteur du monde de phosphate avec une moyenne de production de 8 millions de tonnes par an, pourrait recourir à l’uranium aux fins de réduire sa facture pétrolière, de satisfaire les besoins en uranium de sa future centrale nucléaire civile et d’en exporter une partie.

Selon un rapport publié le 1er juin 2006, par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), l’uranium ne manque pas, estimant que les réserves d’uranium dépassent largement 85 ans de consommation au rythme actuel, sans compter l’uranium contenu dans les phosphates, qui porterait les réserves à 675 ans.



Plusieurs facteurs militent en faveur du développement de l’extraction de l’uranium à partir du phosphate. Il y a tout d’abord le prix de l’énergie : la flambée des prix des hydrocarbures (100 dollars le baril contre 10 dollars en 2001) et de l’uranium (40 dollars la livre en 2006 contre 10 dollars en 2003). Du coup, l’uranium se trouve revalorisé et son extraction fort rémunératrice.

Vient suite la sécurité nucléaire qui a fait beaucoup de progrès et s’est nettement améliorée. Le nucléaire a amélioré son image auprès des opinions publiques, longtemps traumatisées par l’accident de la centrale ukrainienne de Tchernobyl, en 1986.

Enfin, la mode est, aujourd’hui, aux centrales de petite et moyenne taille, un filon que les multinationales comptent exploiter et le mettre au service des petits pays émergents. A l’instar du Japon, de la Chine, du Canada, d’Egypte et du Maroc, la Tunisie a fait le choix de s’engager dans l’énergie électronucléaire à des fins civiles.

Elle a programmé pour 2020 la réalisation d’une centrale civile d’une capacité moyenne de 900 mégawatts.

Le groupe français Areva, numéro un mondial du nucléaire civil, serait approché pour un package qui comprendrait l’extraction de l’uranium du phosphate et la construction de la centrale nucléaire tunisienne.

Un atout plaide en faveur du groupe français. Il est le seul à contrôler l’ensemble de la filière nucléaire (mines, exploitation de centrales, distribution d’électricité, retraitement des déchets nucléaires).

D’ailleurs, six mois après l’annonce (novembre 2006) par le PDG de la Société Tunisienne d’Electricité et de Gaz (STEG), Ahmed Arfa, un conseiller de la présidente du groupe français Areva, en l’occurrence Zéphirin Diabré, a cité la Tunisie, le Nigeria ou le Mozambique, comme les pays africains les plus préparés pour utiliser le nucléaire à des fins civiles, ces pays étant assez organisés et disposant déjà d’ingénieurs de qualité.

C’est retenu, l’Histoire vérifiera et confirmera le reste…"

lundi 17 décembre 2007

Nouveau record de consommation électrique en France




Record à nouveau battu.




Cela veut-il dire que l'on peut consommer sans limite ?




Doit-on autolimiter notre consommation ?




Ce pic est-il absorbé par des centrales aux énergies fossiles ? L'information est-elle transparente à ce sujet ?








"PARIS (AFP) — La France a battu un record de consommation d'électricité ce lundi avec un pic de 88.960 mégawatts à 19H00 (18H00 GMT), en raison de la vague de froid, a annoncé le Réseau de Transport d'Electricité (RTE) dans un communiqué.
Le précédent record de consommation datait du 27 janvier 2006, avec 86.280 MW.
"Cette forte demande d'électricité est due à la vague de froid observée depuis quelques jours. Les températures enregistrées aujourd'hui sont inférieures de 6°C aux normales saisonnières", a expliqué le RTE.
Selon le gestionnaire du réseau électrique français, une baisse de la température de 1°C en cette saison "entraîne une augmentation de la consommation d'électricité d'environ 1.700 MW, soit l'équivalent du double de la consommation de la ville de Marseille".
Le RTE a également précisé qu'à 19H00, la France exportait de l'électricité vers l'Angleterre, la Belgique, l'Italie et l'Espagne, à hauteur de 3.500 MW, soit 4% de la consommation.
Les importations s'élevaient à 5.100 MW, en provenance d'Allemagne et de Suisse. "Le solde des échanges avec les pays voisins était donc importateur à hauteur de 1.600 MW, soit moins de 2% de la consommation enregistrée", a noté le RTE.
"Ce pic de consommation doit appeler l'attention des Français sur l'importance que représente la maîtrise de la consommation d'électricité", a conclu le RTE."

Importance d'autant plus grande que l'humanité n'a pas fini de croitre !



Cf. les chiffres en temps réels : cliquez ici !

dimanche 9 décembre 2007

"Nucléaire : la croisade arabe de Sarkozy"



La bombe arabe est-elle un processus inéluctable ? Surtout depuis qu'il est prouvé qu'Israel s'en est doté en toute illégalité.
Le nucléaire civil débouchera-t-il forcément à son pendant militaire ?

La sortie de la crise des valeurs vécue dans ces pays arabes passe par un accès aux responsabilités. Y compris dans le domaine de l'atome civil.

Mais la terrible dépendance occidentale au pétrole et notre fringale de croissance ne doit pas précipiter cette étape et faire omettre les critères de capacité technique et politique quant à la maîtrise de ces technologies.


L'article du monde résume bien la problématique qui se pose :






"Qui a peur d'un monde arabe doté de l'énergie nucléaire ? Nicolas Sarkozy n'est pas de ceux-là et mène depuis quelques mois une véritable croisade. La visite d'Etat que le président de la République vient d'effectuer en Algérie a donné lieu à la signature d'un accord ouvrant la voie à une large coopération dans tous les domaines de l'atome civil : recherche, formation, production d'électricité, prospection de gisements d'uranium, sûreté et transferts de technologie.


C'est le troisième - et plus important - protocole nucléaire passé avec un pays arabe : fin octobre, M. Sarkozy avait déjà paraphé un partenariat avec le Maroc, qui souhaite aussi construire des centrales ; en juillet, au moment de la libération des infirmières bulgares, il avait lancé avec le guide de la Jamahiriya libyenne, Mouammar Kadhafi, une "coopération dans le domaine des applications pacifiques de l'énergie nucléaire". D'autres accords pourraient suivre avec des pays arabes...


Il y a encore quelques années, la question de l'accès de ces nations à l'atome civil ne se posait pas, même si plusieurs d'entre eux ont, dans le passé, développé des réacteurs de recherche (Maroc, Algérie...), voire un programme militaire (Egypte). La donne a changé, à la fois en termes économiques (produire l'énergie nécessaire au développement économique) et environnementaux (réduire les émissions de CO2). En pleine crise internationale sur le programme iranien, M. Sarkozy n'a pas hésité à y ajouter des considérations politiques.

L'ouverture nucléaire en direction des pays méditerranéens et du golfe Persique est légitime, pourvu qu'ils respectent le traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et se cantonnent à des applications civiles sous le contrôle des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), assure M. Sarkozy. Mais il ne fait là que reprendre les principes du TNP, dont le préambule précise que "les applications pacifiques de la technologie nucléaire (...) devraient être accessibles à toutes les parties du traité".


M. Sarkozy dramatise l'enjeu pour répondre par avance à ceux qui craignent de voir ces Etats s'ajouter à la liste des 31 nations disposant de centrales. Pire même, qu'ils rejoignent le club très fermé des neuf pays détenteurs du feu nucléaire. "Si on ne donne pas l'énergie du futur aux pays du sud de la Méditerranée, comment vont-ils se développer ?, s'interrogeait-il, fin juillet, en Libye. Et s'ils ne se développent pas, comment va-t-on lutter contre le terrorisme et le fanatisme ?" En priver les pays arabes, et plus généralement le monde musulman, risque d'entraîner une "guerre des civilisations".


Pour l'heure, cette pétition de principe tient lieu de doctrine. Ce sont visiblement les enjeux industriels et commerciaux qui justifient l'activisme de M. Sarkozy. Il y a deux ans, nul ne pensait que le monde arabe serait un marché prometteur pour les fabricants de combustible et de centrales, note un dirigeant d'Areva, même si les premiers réacteurs ne fonctionneront pas avant 2020. Avec le Commissariat à l'énergie atomique, Areva et EDF, la France dispose d'une expertise scientifique et d'une expérience industrielle exceptionnelles. Elle veut faire la course en tête. M. Sarkozy n'a aucune honte à être lui aussi le "VRP" de la filière française, alors que la renaissance du nucléaire entraîne un réveil de tous les concurrents.


Le président russe, Vladimir Poutine, n'hésite pas à vendre la technologie russe aux pays émergents (notamment arabes), comme son homologue américain George W. Bush, favorable aux programmes égyptien et indien. L'exemple chinois a montré que la compétition sera féroce entre les Français, les Américains (General Electric), les Japonais (Toshiba-Westinghouse) et les Russes (Atomenergoprom). Les pays candidats se multiplient. Hosni Moubarak, le raïs égyptien, vient d'annoncer une relance du nucléaire "pacifique" dans son pays et planifie la construction de quatre réacteurs. Qatar, Dubaï ou Abu Dhabi, gros consommateurs d'énergie (désalinisation de l'eau de mer...), veulent disposer de réacteurs à l'horizon 2020. Ils ont des ressources financières considérables et veulent aller vite. "Trop vite", au gré d'un haut responsable français du nucléaire rappelant qu'ils n'ont ni culture de sûreté ni compétences techniques, tandis qu'un autre doute de l'intérêt pour la Libye de disposer d'une centrale atomique.


Pour les dirigeants arabes, il y a une bonne part de calcul économique dans la volonté de maîtriser l'atome civil. Les pays dépourvus d'hydrocarbures cherchent à réduire leur facture et leur dépendance énergétiques. Paradoxalement, ceux qui en regorgent et engrangent des dizaines de milliards de pétrodollars se convertissent aussi à cette nouvelle source d'énergie. Le paradoxe n'est qu'apparent : les Etats pétroliers - y compris l'Iran - préfèrent produire leur électricité à partir de l'atome et exporter pétrole et gaz, qui leur assurent une rente pour plusieurs décennies.







Il entre aussi dans leur démarche une bonne dose d'orgueil national. Et sans doute quelques arrière-pensées. Ce n'est pas un hasard si l'appétit pour le nucléaire s'est réveillé dans les capitales arabes au moment où elles ont acquis - à tort ou à raison - la certitude que Téhéran développait un programme à vocation militaire. Le risque de prolifération est réel. Si l'Iran, perse et chiite, se dote de l'arme nucléaire, de grands pays arabes et sunnites comme l'Egypte ou l'Algérie se poseront à leur tour la question, analyse Bruno Tertrais, enseignant à la Fondation pour la recherche stratégique (Iran, la prochaine guerre, aux Editions Le Cherche Midi). Sous le couvert d'un programme civil, des Etats risquent d'engager une course-poursuite pour détenir la première bombe atomique arabe.


La réduction sinon l'élimination de cette menace implique un strict contrôle du cycle du combustible (uranium faiblement enrichi) des centrales. Et, de fait, une dépendance des nouveaux membres du "club nucléaire" à l'égard de leurs fournisseurs étrangers. L'Iran s'y refuse en affirmant que le droit à l'enrichissement de l'uranium est inscrit dans le TNP, alors que seul le droit à l'énergie nucléaire y figure. Pour l'heure, ces pays sont prêts à dépendre d'entreprises étrangères ou de consortiums internationaux - proposés par la Russie, les Etats-Unis et l'Union européenne. Ces centres enrichiraient l'uranium, récupéreraient les combustibles usés et les recycleraient en conservant les parties susceptibles d'être utilisées à des fins militaires (uranium et plutonium). Ainsi voit-on apparaître un scénario rose de rééquilibrage des forces : votre pétrole et votre gaz contre notre nucléaire. Mais sur ce monde merveilleux d'interdépendance énergétique plane l'ombre noire d'une prolifération incontrôlée sous le couvert de l'"atome à des fins pacifiques"."


L'article ici.

Nota : Quid d'une vision globale du développement énergétique de ces pays ? Il ne faudrait pas oublier d'associer dans ces pays ensoleillés un ambitieux programme photovoltaïque, gage d'indépendance nationale et locale.

mercredi 5 décembre 2007

"Accord de coopération nucléaire entre Paris et Alger"






On ne peut attendre que tous les pays soient des démocraties pour freiner leur consommation de pétrole et de gaz. On prend donc un risque calculé à ouvrir ces nouveaux marchés.

Mais pour éviter la solution de facilité, il faut impérativement vendre dans le package une politique d'économie énergétique !


"ALGER (Reuters) - La France et l'Algérie ont paraphé mardi un accord de coopération dans le domaine du nucléaire civil, en marge du voyage en Algérie du président Nicolas Sarkozy.

Selon l'Elysée, cet accord porte sur la recherche fondamentale et la recherche appliquée, la formation, la production d'électricité à partir de centrales électronucléaires, le développement d'applications de l'énergie nucléaire dans l'agriculture, la biologie et les ressources en eau.

Sont également concernés par ce texte la prospection, l'exploration et l'exploitation en partenariat de gisements d'uranium, la sûreté nucléaire, la radioprotection, la protection de l'environnement, le transfert de technologie, etc.

"L'Algérie est le premier pays arabo-musulman avec lequel la France paraphe un tel accord", souligne l'Elysée.

Grand pays exportateur de pétrole, l'Algérie cherche néanmoins à se doter de l'énergie nucléaire et pourrait, dans les dix années à venir, commencer la construction d'une centrale, avait indiqué le mois dernier le ministre de l'Energie Chakib Khelil.

Selon une source diplomatique française, la signature en bonne et due forme de l'accord entre Paris et Alger pourrait intervenir "dans un mois".

D'ici là, l'accord doit être soumis à Bruxelles, qui devra vérifier sa conformité avec le traité Euratom, dont le but est de permettre le développement de l'énergie nucléaire tout en assurant la protection de la population contre les effets nocifs des rayonnements ionisants."

L'article ici.