mercredi 29 octobre 2008

"L'Europe pousse les recherches sur l'énergie "bas carbone" "

Comme le résume Le Monde, l'Europe passe la vitesse supérieure pour préparer l'après carbone :

"D'ici à 2020, réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre (par rapport à leur niveau de 1990), porter à 20 % la part des filières renouvelables dans sa consommation d'énergie totale, et réduire celle-ci de 20 %. Tels sont les objectifs que s'est fixés l'Union européenne, face à "l'urgence du défi climatique".

Pour y parvenir, la Commission de Bruxelles a élaboré, en novembre 2007, un "plan stratégique européen pour les technologies énergétiques", visant à fédérer autour de ces objectifs le plus grand nombre d'organismes scientifiques et technologiques, avec le monde industriel. Le coup d'envoi de ce programme a été donné mardi 28 octobre à Paris, dans le cadre de la présidence française du Conseil de l'Union européenne, à l'occasion d'une conférence réunissant quelque 300 chercheurs et industriels.

"L'Europe dispose d'excellentes compétences dans les technologies à faible émission de carbone. Mais ses efforts sont aujourd'hui dispersés et mal coordonnés. Il lui faut travailler plus efficacement", souligne Janez Potocnik, commissaire européen en charge de la science et de la recherche.

Dans un premier temps, douze établissements scientifiques et technologiques ont décidé d'unir leurs efforts, au sein d'une "Alliance européenne pour la recherche dans le domaine de l'énergie". Cette structure, dans laquelle sont représentés l'Allemagne, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France (à travers le Commissariat à l'énergie atomique), la Grèce, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni, a pour vocation de "soutenir une industrie européenne compétitive".

EN ATTENTE DE FINANCEMENT

Plusieurs axes de recherche et développement sont considérés comme prioritaires pour les dix années à venir. Sont mis en avant les biocarburants de deuxième génération, les technologies de piégeage, de transport et de stockage de CO2, les grandes éoliennnes, le photovoltaïque à grande échelle, les sources d'énergie renouvelables et décentralisées, ainsi que les équipements et systèmes destinés aux secteurs de la construction et des transports.

Les tenants du nucléaire sont eux aussi servis, puisque les réacteurs à fission de 4e génération (qui doivent succéder à l'EPR), ainsi que le réacteur à fusion ITER, font partie des "principaux défis technologiques à relever".

Rien n'est en revanche arrêté pour le financement de ces actions. La Commission prévoit de "présenter une communication" sur ce sujet en mars 2009, en examinant "toutes les pistes permettant de mobiliser des investissements privés, notamment sous forme de capital-risque, et de collecter des fonds supplémentaires". Janez Potocnik prévient : "Il serait irresponsable d'imaginer que l'Europe pourra atteindre ses objectifs en matière d'énergie bas carbone sans un effort financier accru."

dimanche 26 octobre 2008

La Suisse s'engage pour le démantèlement nucléaire militaire

La France vote contre une initiative pacifiste largement reprise dans le monde : Est-ce affaiblir la notre pays que de soutenir cette proposition : "Des temps de réaction plus longs augmenteraient quelque peu la sécurité dans le monde" ?



"Des milliers d'armes nucléaires circulent dans le monde, dangereusement disponibles. Il faut éviter qu'elles puissent être activées facilement. C'est ce que demandent la Suisse, le Chili, la Malaisie et la Suède et la Nouvelle-Zélande.

Les six pays ont présenté la semaine dernière un projet de nouvelle résolution à l'Assemblée générale de l'ONU. Ils n'en sont pas à leur coup d'essai.

En 2007, le Chili, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, le Nigeria, la Suède et la Suisse avaient déjà déposé un projet de résolution. Avec succès: 139 Etats l'avaient soutenu et 36 s'étaient abstenus. Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne s'y étaient opposés.

Les six pays tentent de gagner d'autres Etats à leur cause. Les discussions sont au cours au sein la commission compétente.

Selon l'ambassadeur Jürg Streuli, représentant permanent de la Suisse à la Conférence sur le désarmement à Genève, l'engagement suisse dans ce domaine est un «volet important de la politique de sécurité de notre pays».

Un monde sans armes nucléaires

«Notre objectif, notre vision, est un monde sans armes nucléaires. Au plus fort de la guerre froide, on a compté jusqu'à 60'000 explosifs nucléaires. Aujourd'hui, il y en a encore 27'000», détaille-t-il.

Malgré ce succès, il ne faut pas abandonner les efforts. On ne progresse que par petits pas, selon le diplomate.

La résolution des six Etats partenaires va dans cette direction. Elle propose plusieurs mesures pour entraver l'activation des missiles nucléaires. «Des temps de réaction plus longs augmenteraient quelque peu la sécurité dans le monde», note Jürg Streuli. Des erreurs ou des pannes peuvent avoir des conséquences catastrophiques.

Les discussions sur le désarmement au sein de l'ONU n'ont pas apporté beaucoup de résultats ces dernières années. La Suisse espère que cette nouvelle résolution suscitera une nouvelle prise de conscience chez les politiciens et dans l'opinion.

Traité à ratifier

«Si les Etats qui possèdent des armes nucléaires rendaient l'activation de ces armes plus difficile et plus lente, ils enverraient un signal fort dans la bonne direction», poursuit Jürg Streuli.

Le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires est un des textes importants de la lutte contre les armes nucléaires. Il n'est certes pas encore en vigueur, car un nombre insuffisant d'Etats l'ont ratifié jusqu'ici. Les Etats-Unis ne l'ont pas encore fait, par exemple.

L'accord le plus important est le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, ratifié par tous les Etats sauf l'Inde, Israël et le Pakistan. Quant au retrait de la Corée du Nord, annoncé avec fracas, il n'a en fait jamais été accepté officiellement, confie Jürg Streuli.

Le Traité prévoit trois axes d'action: le démantèlement des armes nucléaires, la non prolifération de ces armes et l'accès à une utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. En raison des événements en Corée du Nord et en Iran, c'est surtout le deuxième volet qui a mobilisé les discussions.

Critiques contre le traité

Le traité est souvent remis en question et critiqué pour son déséquilibre. Le diplomate suisse a une certaine compréhension pour ces reproches, mais se dit convaincu qu'il n'y a aucune autre voie. «Nous devons renforcer cet accord et le maintenir en vie.»

Selon Jürg Streuli, le traité, en vigueur depuis 1970, est même à considérer comme un succès. Un seul Etat est contrevenu aux principes qu'il contient, la Corée du Nord, avec le test mené en octobre 2006.

Quant à l'Iran, l'expert renvoie à la position officielle suisse: une solution ne sera possible que par le dialogue politique, dit-il.

Objectif: prochaine conférence

Toute tentative de désarmement nucléaire doit être saluée. «Nous sommes tous concernés par une éventuelle explosion nucléaire, rappelle Jürg Streuli. Nous avons donc tous la légitimité d'entreprendre quelque chose.» Pour réussir, la Suisse a besoin de partenaires.

La prochaine grande conférence d'examen du traité aura lieu en 2010. «Ce sera une rencontre très difficile, prévoit le diplomate. Pour stopper la prolifération, il faut absolument un signe clair des Etats possédant l'arme nucléaire, donc un pas volontaire en direction du démantèlement.»
La résolution déposée par la Suisse et ses partenaires doit aussi être comprise comme une étape de préparation du rendez-vous de 2010.

« Nous sommes tous concernés par une éventuelle explosion nucléaire. Nous avons donc tous la légitimité d'entreprendre quelque chose »Jürg Streuli, ambassadeur

Peu de progrès en dix ans

A Genève, où la Conférence du désarmement, l'organe de négociation de l'ONU dans ce domaine, a son siège, aucun progrès significatif n'a pu être fait depuis dix ans. La Suisse tente notamment de lancer des négociations qui aboutiraient à un Traité sur l'interdiction de la production de matières fissiles (FMCT).La Russie et les Etats-Unis sont aujourd'hui prêts à entrer en matière sur le principe. Le Pakistan y est opposé, l'Inde plutôt favorable. La position chinoise n'est pas claire.

Autre projet, celui de la Russie et de la Chine de démilitariser l'espace. Les Etats-Unis, qui ont une grande avance technologique dans ce domaine, sont opposés à des discussions dans ce domaine.

swissinfo, Rita Emch à New York(Traduction de l'allemand: Ariane Gigon)"

samedi 25 octobre 2008

"RWE veut lancer "3 à 5" projets de centrales nucléaires hors Allemagne"

La confirmation du revirement de l'Allemagne vers le nucléaire civil ?


FRANCFORT (Allemagne) - Le numéro deux allemand de l'énergie RWE veut participer à "3 à 5" projets de centrales nucléaires en dehors d'Allemagne, selon un entretien de son patron paru mercredi.

"RWE va participer à des projets en dehors d'Allemagne. (...) Cela dépend du financement et de quel partenaire nous avons. Mais je crois que trois à cinq (projets) vont certainement venir", a déclaré Jürgen Grossmann, au quotidien Süddeutsche Zeitung.

RWE appartient "à la petite poignée de fournisseurs d'énergie européens en Europe compétent pour les centrales nucléaires", a-t-il ajouté.

Le groupe allemand, fervent partisan de ce type d'énergie, a d'ailleurs remporté début octobre l'appel d'offres pour 49% du capital de la nouvelle centrale nucléaire bulgare de Béléné.
RWE

(©AFP / 22 octobre 2008 08h18)

ITER: le coût de la fusion nucléaire

La guerre d'Irak c'est 3 000 milliards de dollars, alors qu'est ce que c'est que 7 milliards si c'est pour trouver l'énergie de l'avenir ? reste à vérifier la faisabilité d'une énergie complexe et couteuse. Et ne pas servir les seuls intérêts du complexe militaro-industriel européen !



"ITER: le coût de la fusion nucléaire explose"






"Si la population de la planète double, la consommation d'énergie pourrait tripler. Pour parer à ces besoins énormes, il existera d'ici 2050 une énergie propre, sûre et abondante: la fusion nucléaire. C'est en tout cas ce que pensent les dizaines de scientifiques réunis du 13 au 18 octobre à Genève pour une conférence placée sous l'égide de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Un colloque qui sert aussi à fêter un anniversaire: «C'est à Genève, en 1958, que s'est tenue la Conférence internationale pour les applications pacifiques de l'énergie atomique», rappelle Minh Quang Tran, directeur général du Centre de recherche en physique des plasmas (CRPP) à l'EPFL.

L'une de ces applications pourrait être la fusion nucléaire. L'idée est de reproduire sur Terre, en milieu confiné, les processus qui ont lieu dans le Soleil, et d'en tirer de l'énergie sous forme de chaleur, puis d'électricité. Pour concrétiser cette vision, les présidents Mitterrand, Reagan et Gorbatchev ont jeté, en 1985 déjà, les bases d'ITER.


Ce gigantesque réacteur expérimental de fusion de type «tokamak» (lire ci-contre) doit apporter la preuve de la viabilité de cette technologie. Le projet, qui réunit sept partenaires (UE - à laquelle est associée la Suisse -, Etats-Unis, Russie, Japon, Chine, Inde, Corée du Sud) a été approuvé en 2006. Et la construction de l'installation pharaonique vient de commencer à Cadarache, dans le sud de la France.


En 2001, le budget avait été fixé à 5 milliards d'euros pour sa construction, et autant pour son exploitation. Or aujourd'hui, ce chiffre risque bien d'exploser. La raison? «Depuis sept ans, de nombreuses avancées ont été effectuées dans le domaine de la physique, de la technologie, des matériaux, explique Carlos Alejaldre, vice-directeur général d'ITER. Nous avons fait revoir le design du réacteur. Et voulons y inclure ces développements.» Pour quel surcoût? «C'est difficile à estimer...» Certains experts, dans les revues Nature et Science, évoquent un dépassement pouvant aller jusqu'à 30% du budget total. Des dépenses supplémentaires qui font déjà grincer les partenaires du projet.


Les modifications proposées sont multiples. La plus importante concerne le confinement du plasma, cette «soupe de particules» portée à 100 millions de degrés dans laquelle aura lieu la fusion nucléaire. Or récemment, les physiciens ont découvert que ce nuage de gaz pouvait, sur ses bords, émettre des «bulles», appelées instabilités. Et que ces «petites éruptions» chaotiques, au rythme d'une par seconde, pouvaient rapidement endommager le réacteur.


«C'est un gros problème, concède Ambrogio Fasoli, directeur exécutif du CRPP. Mais nous venons aussi de trouver la parade. Sans savoir toutefois ni comment ni pourquoi, elle fonctionne. Nous allons donc étudier ce phénomène à l'EPFL.» Le CRPP, qui emploie 160 personnes, dispose en effet depuis 1992 de son tokamak, le TCV, qui a coûté 52 millions. Il est ainsi devenu un des centres mondiaux qui valideront les technologies installées sur ITER. «Qui reste une machine avant tout expérimentale», tient à préciser Carlos Alejaldre.


«Obligation morale»


Certains physiciens continuent d'ailleurs à penser que la technologie de fusion est si complexe qu'elle ne pourra jamais être appliquée à large échelle. Et - pire - qu'ITER risque de finir comme le SSC, l'immense accélérateur de particules américain, devisé à 4,4 milliards de dollars, mais dont la construction a été stoppée après que son budget eut presque triplé. Carlos Alejaldre rejette cette idée: «Parmi les scientifiques, plus personne ne doute qu'ITER pourra remplir ses objectifs. Plus rien ne peut arrêter ITER. C'est même une obligation morale que de tenter de trouver des réponses au problème énergétique.» Et d'ajouter que le Conseil d'ITER prendra la décision d'accepter ou non ces modifications de design lors d'une de ses deux prochaines séances, en novembre ou en juin.


Une chose est sûre aujourd'hui déjà: la mise en service de ce colossal instrument de science interviendra en 2018 au plus tôt, avec deux ans de retard sur l'agenda prévu."

jeudi 23 octobre 2008

Farwind : la ruée vers l'Eolien


La libre parole à un spécialiste de l'éolien :

INTERVIEW - Marc Vergnet est le PdG et fondateur de VERGNET SA. Une société qui fabrique des éoliennes dans des zones difficiles d'accès et cycloniques. Il répond aux critiques sur le surcoût de l'éolien.

Lefigaro.fr/ jdf.com Comment est née la société Vergnet ?


J'ai commencé comme ingénieur au Burkina Faso. J'ai fait mes classes dans la fonction publique, au sein de l'Association Française pour la Maîtrise de l'Energie (AFME) devenue l'ADEME. Après 20 ans de bons et loyaux services, j'ai décidé de me lancer. J'ai donné ma démission et j'ai déposé deux brevets, celui de la première hydro pompe Vergnet et celui de la pompe solaire thermo dynamique. Les débuts ont été difficiles. On a commencé dans une loge de concierge, avec trois employés. En 1976, la première hydro-pompe Vergnet est lancée en Afrique.

A quoi tient le succès de la pompe Vergnet ?

Notre objectif premier était d'équiper les pays africains, comme le Sael de pompes à eau. Il y avait trois impératifs :
-que la pompe puisse être manipulée par des femmes, car ce sont elles qui portent l'eau dans ces pays, d'où l'idée d'une pompe hydraulique, qui ne nécessite pas d'effort, au contraire d'une pompe mécanique.
-que l'on puisse facilement assurer la maintenance des pompes et trouver des pièces détachées. Il a fallu mettre en place un service après vente digne de ce nom. 3000 mécaniciens sont présents sur le continent africain, et on trouve 350 magasins de pièces détachées. Aujourd'hui, il y a au moins un magasin dans chaque pays africain.
La fiabilité : il fallait que les machines soient robustes et capables de résister aux assauts du temps. On peut dire que l'objectif est réussi avec une durée de vie moyenne 16 ans pour nos pompes.
Le succès a été très vite au rendez-vous : aujourd'hui, nos 80000 hydro-pompes alimentent 40 millions de personnes dans les pays africains. Le succès est également financier, avec une croissance de 15% de croissance par an et un résultat d'exploitation très solide.

Quelles sont les autres activités du groupe ?

En plus d'être un pionnier dans le pompage hydraulique, le groupe Vergnet a lancé toute une série d'inventions, dans les châteaux d'eau, la chloration, et le dessalement éolien. Mais c'est surtout dans les solaire et l'éolien qu'il s'est illustré.
Le solaire, pour les pays en développement, c'est la mission de la société Photalia, une filiale crée en 2007. L'activité s'articule autour de trois domaines : le pompage solaire, l'électrification solaire et les applications professionnelles. Derrière ce terme générique ce sont surtout les relais téléphoniques qui sont visés.
L'éolien est devenu un domaine à part entière dans l'activité du groupe. C'est environ ¾ de l'activité. Il y a 20 ans ce n'était pas possible parce que le mot était encore tabou en France. Nous nous heurtions à l'hostilité des lobbys pétrolier et nucléaire. C'est pourquoi il a fallu sortir des frontières nationales pour trouver des marchés. Nous nous sommes concentrés sur les régions difficiles d'accès où l'électricité est produite à partir du pétrole, et les zones cycloniques.
Là encore, le succès est au rendez vous. Vergnet a déjà installé 500 éoliennes dans le monde entier, qui produisent chaque année plus de 150 000 MWh d'électricité verte.
Et les éoliennes de Vergnet ont fait leur preuve. A Cuba notamment, où nos structures ont résisté à des vents de plus de 350 km/h lors du passage des cyclones Gustav et Ike cet été. Ce sont des éoliennes conçues pour des conditions extrêmes.
Les hélices des éoliennes traditionnelles sont tripales avec un mat mono tube. Elles pèsent en général entre 700 et 1000 tonnes. Les éoliennes de Vergnet, elles, sont conçues sur une base bipale, et peuvent être rabattues en moins d'une heure en cas d'alerte cyclonique. Elles sont moins lourdes, moins sensibles à la hausse du prix des matières premières. En outre, elles ont un mat haubané. L'ancrage du mat se fait donc par des câbles attachés au sol. Il n'y a donc pas d'ancrage en béton et l'installation ne nécessite pas de grue. Elles sont tout à fait adaptées pour des zones dites de farwind.

Que signifie Farwind ?

Le Farwind, est un clin d'œil au Farwest. Il fait référence aux régions reculées du monde balayées par des vents violents, que la géographie contraignante, le manque d'infrastructure et de moyens logistiques rendent difficile d'accès. Cela recouvre 134 pays, 1,5 milliard de personnes et une demande potentielle de 2000 megawatts. Aujourd'hui, ce sont des régions comme l'Ethiopie, ou le Cap Vert. Il n'y a pas de route et l'électricité est le plus souvent produite à partir du pétrole. Dans ces endroits, l'électricité produite par le vent revient moins cher que celle produite à partir du nucléaire. Le vent y souffle à au moins 6,5 mètres secondes, et le prix de l'électricité revient à 5 ou 6 centimes le kilowattheure. Les éoliennes Vergnet sont spécialement conçues pour ces régions.

L'énergie éolienne ne fait pas l'unanimité. Un rapport de l'institut Montaigne notamment, a pointé du doigt l'intermittence du vent, par rapport à d'autres sources d'énergies comme le nucléaire. Il évalue le surcout de l'éolien à un milliard d'euros sur la période 2008-2020 et 2,5 milliards au-delà de 2020. Que répondez-vous à vos détracteurs ?

La principale critique du rapport Montaigne c'est l'intermittence du vent. Mais le Farwind correspond à des zones où les alizées soufflent constamment. Environ ¾ de l'éolien intervient en substitution du thermique. Comparer le nucléaire à l'éolien est une réflexion de nantis. Il y a un tabou en France. L'énergie éolienne a été hypothéquée parce qu'il n'y avait pas assez de fabricants, et que l'on n'a pas associé les ruraux au projet.
L'autre argument, c'est le tarif, soit disant élevé auquel EDF s'engage à racheter l'électricité.
Contrairement aux idées reçues, l'éolien ne coute pas cher. L'électricité est rachetée au prix de 8,3 centimes d'euros. Or il se négocie sur Powernext, entre 8 et 9 centimes. Et en 2010, son prix sera de 10 centimes. Cette année, l'électricité provenant de l'éolien a rapporté 60 centimes d'euros par abonnée et par an.

Les semestriels du groupe publiés ce mois- ci ont déçu la communauté financière. Comment expliquez-vous cette défiance ?

Les résultats sont en baisse, principalement en raison d'un effet de gamme. Toute la société s'est mobilisée autour des machines produisant 1 mégawatt. C'est pourquoi l'année 2008 sera une mauvaise année. Mais l'eau et le solaire restent des valeurs sûres.
Depuis son introduction, le 12 juillet à 16,39 euros, l'action a perdu 62%, contre 40% pour le Cac 40. On observe un décrochage depuis fin juillet (-60%). Pourquoi les investisseurs boudent le titre ?
L'entrée en bourse a permis d'accélérer le développement du groupe. 60 personnes ont été recrutées depuis, dont 29 en 2007. On a embauché un directeur technique, des ingénieurs, un responsable qualité. De nouveaux bâtiments ont été édifiés sur plus de 4000 m2 de surfaces, avec une usine à Ormes, et une autre à Saran.
Je comprends que pour un financier, 2008 n'apparaisse pas comme une année attractive; mais 2009 le sera. Les actionnaires qui m'ont fait confiance auront ce que je leur ai promis, à savoir 100 machines sur 3 ans fin 2009, avec une capacité de 1 mgwt et 60 machines de 60 mégawatt.

Un gros contrat a été signé en Ethiopie. Qu'est ce que cela va changer pour vous ?

Pour 2009, le groupe a signé avec EPco la livraison de 120 éoliennes en Ethiopie. Il s'agit du plus important contrat signé entre une entreprise française et une entreprise éthiopienne. Vergnet se prépare depuis plusieurs années à ce changement d'échelle. Les équipes, les capacités de production, ainsi que la structure de management ont été considérablement renforcées pour permettre au groupe de gérer la montée en puissance de l'activité liée à la GEV HP de 1 MW. L'Ethiopie concrétise l'aboutissement de 20 années d'efforts. Il démontre que la pertinence du Farwind comme modèle de développement.

Quelles sont vos perspectives de développement?

Dans le monde, le groupe est en plein essor. Il y a des marchés qui s'ouvrent dans les Caraïbes, le Pacifique, et bientôt le Japon. La demande est forte, et elle augmente tous les ans de 5 à 6%. Dans ces pays, qui ont une grande dépendance vis-à-vis du pétrole, l'éolien constitue un espoir. D'autres contrats sont en vue au Cap Vert et en Algérie. Ce marché est viable tant que le bail du pétrole reste au-dessus de 60$ dollars.

Livre : "LA TROISIEME REVOLUTION ENERGETIQUE"



Suite à son nouveau livre, Anne Lauvergeon, si on lit entre les ligne, parle explicitement de l'AEPN (en rouge ci dessous) :




"Dans "La Troisième Révolution énergétique" aux Éditions Plon, Anne Lauvergeon, la présidente du directoire du groupe nucléaire Areva estime qu'il va falloir "doubler la quantité d'énergie produite et faire deux fois moins de C0²" d'ici quarante ans. Pour cela, la voie qu'elle privilégie est celle du nucléaire. Invitée d'Europe 1 vendredi, elle a écarté les réticences liées à la production de déchets radioactifs qui représentent selon elle "pour tout le parc nucléaire, sur les trente ans de fonctionnement et les cinquante-huit réacteurs, la taille d'une piscine olympique".


Dans son livre, "La Troisième Révolution énergétique" aux Éditions Plon, elle défend le choix du nucléaire, une voie dans laquelle le gouvernement français, comme d'autres dirigeants de la planète, semble vouloir s'engager plus avant. Il s'agit de faire face aux demandes croissantes en énergie et à l'épuisement des ressources pétrolières. Anne Lauvergeon, la présidente du directoire du groupe nucléaire Areva, estime même qu'il va falloir "doubler la quantité d'énergie produite et faire deux fois moins de C0²" d'ici quarante ans. Invitée d'Europe 1 vendredi, elle a écarté les réticences liées à la production de déchets radioactifs.

"Les déchets radioactifs français, pour tout le parc nucléaire, sur les trente ans de fonctionnement et les cinquante-huit réacteurs, c'est la taille d'une piscine olympique. Et la taille de cette piscine olympique, tout le monde est d'accord pour dire - et la représentation nationale l'a voté en 2006 - son devenir, c'est un devenir géologique. C'est-à-dire : le mettre en profondeur, dans un coin qui ne bougera pas pour l'éternité", a assuré Anne Lauvergeon qui cite aussi le chiffre de "10 grammes par habitant et par an".

"Quand on dit le mot 'déchets', déjà c'est terrible. Mais 'déchets radioactifs'. Le mot 'radioactifs' fait peur à tout le monde", tempère Anne Lauvergeon. Et d'assurer que de nombreux "écologistes" sont également en train de faire le choix du nucléaire. Selon la présidente du directoire du groupe nucléaire Areva, il y a "un certain nombre d'entre eux qui disent 'pour lutter contre le changement climatique, je dois devenir pro-nucléaire'. Or, ces gens-là sont très amusants parce que, avec l'enthousiasme des Verts, ils deviennent beaucoup plus pro-nucléaires que moi".
Ecoutez le son Europe1"




Commentaire :

"Dérèglement climatique, tarissement des ressources, sécurité des approvisionnements : l'énergie constitue avec l'eau et l'alimentation l'un des grands défis que le XXIème siècle doit relever. Il ne pourra l'être sans apporter une réponse appropriée à la question suivante : comment produire à des coûts abordables et sans aggraver l'effet de serre l'électricité dont le monde a besoin? Une troisième révolution énergétique est à entreprendre. Les deux premières, celles du charbon puis du pétrole, conduisirent à la conquête de la Terre, de ses espaces, de ses richesses. Fondée sur l'impérieuse nécessité de protéger notre planète, la révolution à conduire d'urgence passe par des modes de production d'énergie favorisant une croissance, plus juste, plus responsable, plus durable. Ne diabolisons pas l'énergie nucléaire et n'oublions pas non plus les nouvelles énergies (solaires, éoliennes, biomasse...). La gravité du sujet, la complexité des enjeux humains économiques et environnementaux qu'il comporte, appellent à s'abstraire des dogmes comme des anathèmes au profit d'une réflexion où chaque source d'énergie doit trouver la place qui lui revient. Il en va ni plus ni moins de l'avenir de l'humanité. "




Présentation par l'éditeur
"En 2050, la Terre comptera 2 à 3 milliards d'habitants de plus qu'aujourd'hui. Face à cette croissance démographique, les besoins en eau, en nourriture et en énergie pourront-ils être satisfaits ? Avec un baril de pétrole autour de 100 dollars, tiraillé par de vives tensions internationales, ému par le spectacle des catastrophes climatiques à répétition, le monde prend peu à peu conscience de l'acuité des enjeux énergétiques.
Avenir des énergies renouvelables, Tchernobyl, déchets nucléaires, indépendance énergétique, relations avec les ONG, Anne Lauvergeon, présidente du directoire d'AREVA, le géant mondial du nucléaire et autres énergies sans CO2, aborde ces sujets sans langue de bois ni souci du politiquement correct. Pour elle, il n'y a d'autre choix que de mobiliser, sans ostracisme ni parti pris, toutes les sources d'énergie à notre disposition en favorisant, autant que faire se peut, celles qui n'émettent pas de gaz carbonique. C'est au nom d'une fibre écologique clairement revendiquée qu'Atomic Anne, comme la surnomme la presse américaine, explique le rôle décisif que le nucléaire est appelé à jouer dans la troisième révolution énergétique qui s'amorce."


lundi 13 octobre 2008

Voitures électrique : lachons les freins !


Même si les économies d'énergies sont trop timides, freiner la voiture électrique parce qu'elle ferait appel au nucléaire est irresponsable.
C'est pourtant ce que demande le RSN, en tout dogmatisme.
Toutes les énergies non carbonées doivent être mobilisées, et surtout celles qui ont fait leur preuve !

C'est pourtant la revendication affichée dans l'article ci-dessous :

Libération :

"Voitures électriques : les ONG mettent le frein"

L'association Greenpeace et le Réseau Sortir du nucléaire (RSN) estiment que le développement d'un parc de voitures électriques n'est acceptable que si l'électricité ne vient pas du nucléaire.

Après l’annonces du président Nicolas Sarkozy en faveur des «voitures propres», l’association Greenpeace et le Réseau Sortir du nucléaire (RSN) estiment que le développement d’un parc de voitures électriques n’est acceptable que s’il exclut le nucléaire.
En France, l’électricité provient à 80% des centrales nucléaires, rappelle RSN dans un communiqué: «rechargée sur le secteur, la voiture électrique est responsable de la production de déchets radioactifs, légués aux générations futures et de rejets dans l’environnement».
De son côté, Greenpeace estime que «le développement d’un parc de voitures électriques ne sera une solution acceptable pour l’environnement qu’à partir du moment où l’électricité sera produite à partir de sources renouvelables, ce qui exclut le nucléaire».
Greenpeace dénonce par ailleurs le «double discours» du chef de l’Etat qui vante les voitures propres au Mondial de l’auto et «défend à Bruxelles des objectifs au rabais» de limitation des émissions polluantes.
L’association rappelle que dans le cadre des négociations sur le paquet européen énergie-climat, le chef de l’Etat a proposé à ses partenaires un compromis sur la réglementation CO2 des voitures: les véhicules neufs vendus en Europe seraient autorisés à émettre en moyenne 161 g de CO2/km en 2012 (contre les 130 g initialement prévus).
Puisqu’en 2007, cette moyenne s’établissait à 158 g de CO2/km, rappelle Greenpeace, «autant ne pas légiférer du tout».