lundi 7 décembre 2009

EDF finalise son implantation dans le nucléaire aux États-Unis : 49,99% dans Constellation


A l'heure de la mondialisation, EDF parie sur la croissance du nucléaire. Un choix ambitieux, gage d'un rapprochement politique avec les USA cf. la stratégie énergétique liée à notre nouvelle alliance dans l'OTAN.




Le Figaro : Le partenariat avec le groupe Constellation est bouclé. Mais il devra être validé par Henri Proglio.


EDF opérateur nucléaire aux États-Unis, c'est désormais bel et bien une réalité. Près d'un an après avoir noué un accord avec l'électricien américain Constellation - pour prendre 49,99% de ses actifs nucléaires -, le groupe français arrive au terme du processus.




En fin de semaine dernière, c'est la commission des services publics du Maryland qui donnait son feu vert à ce rapprochement, moyennant un certain nombre de conditions financières.



Ce lundi, c'est au tour d'EDF d'avoir annoncé qu'il s'apprêtait à boucler l'opération, pour laquelle il a déboursé 4,5 milliards de dollars (environ 3 milliards d'euros). Cette opération aboutit après de nombreux rebondissements et notamment une bataille homérique avec le milliardaire américain Warren Buffett. Celui-ci avait finalement fini par s'incliner. Mais il avait quand poussé EDF à renchérir de manière sensible sur son offre initiale.



À travers Constellation, EDF n'a pas seulement l'ambition d'être un exploitant incontournable aux États-Unis : premier électricien nucléaire outre-Atlantique, Constellation affiche en effet quelque 4 000 mégawatts de capacités installées.





Technologie critiquée



Le groupe français fait aussi clairement le pari que l'énergie nucléaire va connaître un retour en grâce outre-Atlantique. Les deux partenaires ont déjà créé une société commune portant sur la propriété et l'exploitation de quatre futures centrales EPR (le réacteur de troisième génération). Cette technologie, aujourd'hui critiquée en Europe par les autorités de sûreté a été validée par l'autorité de sûreté nucléaire américaine. Les procédures étant actuellement en cours.



À cet égard, si tout se déroule comme prévu, le premier EPR américain pourrait être opérationnel à l'horizon de 2016, sur le site de Calvert Cliffs. Là même où une centrale nucléaire a déjà été construite en 1975. Sa capacité, deux tranches de 900 mégawatts (MW) chacune, en fait l'équivalent de Fessenheim, la plus vieille centrale française en activité, qui aura quarante ans en 2017. Les deux sites ont à peu près le même âge.





Nouvelle équipe



Il reste cependant une incertitude de taille à l'opération Constellation qui a été lancée par Pierre Gadonneix, le président sortant d'EDF. Quand bien même elle est sur le point d'être bouclée, sera-t-elle définitivement validée par Henri Proglio, le nouveau président d'EDF, qui doit prendre le 23 novembre la place de Pierre Gadonneix. Si ce dernier a toujours considéré cet investissement américain comme une composante majeure de sa stratégie, Henri Proglio s'est toujours montré réservé. En sa qualité d'administrateur d'EDF, il put observer cette offensive américaine avec plus de circonspection. Selon des députés qui l'ont auditionné la semaine dernière devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, Henri Proglio aurait émis des doutes sur l'intérêt de l'opération. Il aurait affirmé qu'il ne voyait pas « l'intérêt de cette acquisition » avait alors indiqué un député à l'AFP. Pourrait-il remettre en cause ce projet désormais bien engagé une fois en place ? Il devra se prononcer dans quelques semaines

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