dimanche 8 février 2009

"Nouvel EPR : un choix de politique industrielle"



Le Figaro commente :



"En choisissant Penly pour son nouveau réacteur de troisième génération, la France réaffirme sa politique d’indépendance énergétique et renforce un peu plus GDF Suez dans le nucléaire.

La filière nucléaire française est décidément en première ligne. Alors que les scénarios se multiplient autour de l’avenir d’Areva (depuis l’annonce du retrait de l’allemand Siemens de leur filiale commune), voilà qu’EDF reprend la main après l’annonce de l’Élysée de lui confier la construction du deuxième EPR, le réacteur de nouvelle génération, sur le sol français. Le site sélectionné a été dévoilé : il s’agit de Penly, en Seine-Maritime, qui abrite déjà une centrale.

Une très bonne nouvelle pour EDF, mais aussi pour GDF Suez qui sera associé au projet. Certes, le groupe franco-belge sera minoritaire dans le tour de table, mais il exercera des responsabilités opérationnelles. Une petite révolution, car, jusqu’à présent, EDF, qui exploite 100 % des réacteurs en France (58 unités en tout), régnait seul en maître dans l’atome civil. En réalité, GDF Suez entre de plain-pied dans le nucléaire français. L’Élysée a très explicitement ouvert la voie à la construction d’un troisième EPR, dont le pilotage devrait cette fois être directement confié au concurrent d’EDF.

Cette stratégie de relance du nucléaire en France a été officialisée jeudi soir par la présidence de la République. Un peu plus tôt, le site Internet du Figaro en avait donné les principaux éléments. Derrière EDF et GDF Suez se profile dans ce dossier l’ombre d’un troisième géant de l’énergie : il s’agit de Total, qui, dans la perspective de l’après-pétrole, s’intéresse de plus en plus au nucléaire : la « major » fait déjà partie d’un consortium avec Areva et GDF Suez pour vendre deux EPR à Abu Dhabi.

Un marché d’avenir

Le lancement d’un deuxième, puis rapidement celui d’un troisième réacteur nucléaire de nouvelle génération sont des signes forts de la volonté de la France de poursuivre sa politique d’indépendance énergétique. Un enjeu déterminant, aujourd’hui, et plus encore pour les années à venir. Les tensions régulières autour de l’acheminement du gaz russe en sont la meilleure illustration. La production d’électricité en Italie et en Allemagne est très dépendante des gazoducs de Gazprom. Ce n’est pas le cas de la France, dont près de 90 % de la production de l’électricité est d’origine nucléaire et hydro­électrique.

Le choix immodéré pour le nucléaire rend également l’Hexagone moins sensible à la hausse attendue des prix des hydrocarbures dans les prochaines décennies. Une menace qui fait indiscutablement réfléchir nos voisins. À son retour au pouvoir, Silvio Berlusconi a annoncé sa volonté de relancer le nucléaire civil en Italie. La Grande-Bretagne est beaucoup plus avancée. Gordon Brown a donné le coup d’envoi au renouvellement du parc nucléaire (huit réacteurs vont être construits, dont quatre par EDF). Des voix laissent aussi entendre que l’Allemagne, qui a programmé sa sortie du nucléaire, pourrait faire marche arrière. Au-delà de la seule réaffirmation de l’indépendance énergétique de la France, le choix de Penly est aussi une décision de politique industrielle. Le marché de l’atome civil est promis à un très fort développement dans le monde entier, et son enjeu économique est considérable.

Un seul EPR représente un investissement supérieur à 4 milliards d’euros. Or, avec Penly, la France va consolider ses excellentes positions sur ce marché. En y associant GDF Suez, le chef de l’État offre au groupe franco-belge une formidable légitimité pour décrocher des contrats dans les prochaines années. Areva, EDF, GDF Suez, Alstom et bientôt Total… L’industrie énergétique française a fière allure."



Et Le Monde met en avant perfidement l'alarmisme pessimiste de Greenpeace :


"Selon Greenpeace, l'EPR produira des déchets 7 fois plus radioactifs"


[...]


"Areva, qui a développé l'EPR avec le groupe allemand Siemens, juge pour sa part ces affirmations "très exagérées". "La radioactivité peut être plus importante en raison d'une combustion plus longue, mais elle peut être estimée à 10 ou 15 % en plus, en aucun cas à sept fois plus", estime Patricia Marie, responsable du service de presse du groupe nucléaire. Et d'ajouter : "Surtout, l'EPR permet de générer 30 % de déchets en moins". "



"La Suède lève son moratoire sur la construction de centrales nucléaires"


A l'heure de la crise, le monde ne peut se payer le luxe de solutions aventureuses et incertaines, faisant peser un risque sur la continuité de la production.
Le nucléaire, qui progresse technologiquement, permet d'attendre des solutions renouvelables sans laisser les énergies carbonées gagner un terrain couteux en vies, en ressources, et en pollutions.


Le monde en parle.

a Suède a annoncé, jeudi 5 février, qu'elle levait son moratoire sur la construction de nouvelles centrales nucléaires. Alors que le pays avait été jusqu'à présent à l'avant-garde du démantèlement de son parc nucléaire, le gouvernement de centre-droit a opéré un brusque retournement de position : il a décidé d'en autoriser la construction, mais uniquement pour remplacer les anciennes. Le plan suédois prévoit aussi de miser sur les énergies renouvelables, éolienne surtout.

Il s'agit d'un "accord historique", a annoncé le premier ministre conservateur Fredrik Reinfeldt, en ajoutant que les quatre partis de la coalition de centre-droit s'étaient mis d'accord pour lever le moratoire. "Un sabotage", a rétorqué Peter Eriksson, porte-parole des Verts, qui constate que cet accord remet en question "les projets d'investissements qui existent dans les énergies renouvelables".
La question nucléaire pèse depuis longtemps dans le débat suédois. A l'issue d'un référendum disputé en 1980, organisé après l'accident de la centrale nucléaire Three Mile Island aux Etats-Unis en 1979, la construction des centrales nucléaires avait été tolérée à condition qu'elles soient démantelées, au plus tard, en 2010, date fixée par le Parlement, c'est-à-dire à l'issue de la durée de vie des réacteurs que l'on estimait alors à vingt-cinq ans. Douze réacteurs ont été construits dans quatre centrales. Mais le débat n'a jamais cessé, sous la pression des partis pro-nucléaires, et la durée de vie des réacteurs a été revue à la hausse. Selon Jan Björklund, actuel responsable du Parti libéral, le plus fervent militant de l'atome, le plus ancien des réacteurs en activité peut être opérationnel jusqu'en 2020.
Au cours de la décennie passée, la Suède, alors dirigée par un gouvernement social-démocrate, avait toutefois commencé à respecter son engagement. Premiers sur la liste, car situés juste en face de Copenhague, la capitale du Danemark, opposée au nucléaire, les deux réacteurs de la centrale de Barsebäck ont été fermés en 1999 et 2005. Depuis, plus rien.
Mais la discussion allait toujours bon train. L'idée était que les réacteurs suivants devaient être démantelés à un rythme tel que leur production d'électricité soit compensée par de nouvelles sources d'énergie. Mais en dépit de sa réputation de nation écologiste, la Suède a peu développé les énergies renouvelables.
Aujourd'hui, 46 % de l'électricité provient de la production hydroélectrique mise en place depuis longtemps déjà et 42 % de l'industrie nucléaire. La part de l'éolien demeure marginale. Dans l'accord négocié entre les quatre partis de droite, au pouvoir de puis l'automne 2006, il est aussi prévu de développer la construction d'éoliennes.
La Suède prendra en juillet la présidence de l'Union européenne (UE) pour six mois, période durant laquelle se tiendra la conférence de l'après-Kyoto au Danemark. Elle espère ainsi "montrer la voie" à l'ensemble de l'UE, a indiqué le premier ministre suédois.
"Avec cet accord, nous allons avoir l'objectif climatique et énergétique le plus ambitieux d'Europe, et même du monde", a estimé Maud Olofsson, ministre de l'économie, présidente du Parti du centre, et la plus enthousiaste, sans doute parce que c'est elle aussi qui a le plus à perdre. Son parti avait été jusque-là la caution verte du gouvernement de centre-droit et s'était historiquement toujours opposé au nucléaire. Son retournement est très critiqué dans son parti.
"Le nucléaire appartient au passé, mais nous n'avons pas besoin de nous précipiter pour démanteler les réacteurs restants", a déclaré Lars Ohly, président du Parti de gauche, dans l'opposition. Certains demandent un nouveau référendum."

Courrier International aussi.

jeudi 5 février 2009

"Areva décroche un contrat pour livrer deux à six EPR à l'Inde"


Mieux que le rafale : les EPR !

Le début d'une vente de masse à l'export ?

On a pas (plus) de pétrole, mais on a des idées, y compris renouvelables !

A quand l'export aussi de solaire ?