mardi 13 novembre 2012

Contribution de l'ADEME pour 2030-2050 : une lettre à changer !


L'ADEME vient de rendre public hier (8 novembre 2012) un rapport intitulé
"Contribution de l’ADEME à l’élaboration de visions énergétiques 2030-2050 ".




Voici quelques commentaires que notre association tient à exprimer à la lecture de ce rapport.

Il y a de nombreuses choses intéressantes et que nous approuvons pleinement dans ces scénarios de l'ADEME, par exemple le programme d'isolation accélérée des logements  (plan ambitieux de construction et de rénovations thermiques) ou encore le développement (à notre avis insuffisant et trop peu ambitieux dans ce scénario) des véhicules électriques.

Mais on y trouve aussi des hypothèses irréalistes destinées semble-t-il à démontrer qu'on pourra, selon ce scénario, parvenir à 70% d'ENR dans notre mix énergétique en 2050 (en évitant soigneusement de rentrer dans les détails et surtout de parler du prix et des moyens de stockage de l'énergie).

Le public et les journalistes retiendront donc sans doute de ce rapport uniquement qu'il est possible selon l'ADEME de produire 70% de l'énergie en France avec des ENR en 2050 et que le nucléaire n'est donc plus nécessaire.

C'est facile de prévoir le paradis, toujours pour après demain... Mais il s'agirait d'une erreur, d'un espoir louable certes, mais au final d'un rêve qui ne pourra être que déçu.

Il est évident que cela ne marchera pas comme le prévoit ce scénario pour 2050.

En effet 70% d'ENR est tout simplement inatteignable.

En supposant que nous parvenions à construire les installations de production d'ENR pour parvenir à ce chiffre (ce qui est irréaliste) et que nous ayons l'argent pour les payer (ce qui l'est encore plus) le réseau électrique deviendrait alors totalement instable et ne pourrait pas fonctionner avec une telle proportion d'ENR ! Où alors je veux bien qu'on m'explique comment ? Et comment l'électricité sera stockée les jours sans vent et sans soleil ?

La construction d'une seule STEP marine, que propose l'ADEME pour un stockage intersaisonnier de l'énergie, n'est tout simplement pas crédible. Les 60 GW de solaire PV envisagés (si tant est qu'on y parvienne) produiraient environ 60 TWh/an d'électricité solaire, produite principalement l'été, dont une part importante, environ la moitié, soit 30 TWh (pic de production), devrait être stockée pour être restituée en hiver (pic de consommation). Mais il est hélas tout à fait impossible de stocker une telle quantité d'énergie dans une seule STEP, comme le propose (un peu vite) l'ADEME !

Même l'hypothèse intermédiaire "Vision ADEME 2030" avec 34% d'ENR est déjà très optimiste et sera bien difficile à atteindre, surtout avec une grosse crise économique qui ne fait que commencer.

Il suffit d'ouvrir les yeux pour s'en rendre compte : nous voyons déjà tout autour de nous que nos voisins (Espagne, Pays-Bas, Grande Bretagne ces derniers jours, Allemagne aussi), sont en train de réduire brutalement leurs subventions aux énergies renouvelables, provoquant la faillite en chaine des entreprises de production et d'installation solaires et éoliennes. En effet le coût économique de ces énergies (poids des subventions se chiffrant déjà en milliards d'euros par pays et par an) est tel que ce coût est dès aujourd'hui déjà insupportable pour nos économies et pour les consommateurs avant même que ces ENR représentent ne serait-ce que 5% seulement de l'énergie consommée. Il est donc totalement irréaliste d'envisager d'en faire 70% de notre production d'énergie en 2050 comme le propose l'ADEME ! D'autant qu'il n'y a toujours pas de solution pour le stockage à un prix raisonnable et dans les quantités requises de ces énergies intermittentes.

La principale erreur de ce scénario est donc son parti pris pro-ENR et anti-électricité par principe, par exemple on lit (page 3)  "les cumulus (chauffe-eau à effet joule) sont progressivement remplacés par des chauffe-eau thermodynamiques "  =>; l'effet Joule est l'ennemi à abattre, alors qu'au contraire ce sont plutôt les chauffe-eau gaz qu'il faudrait remplacer en priorité par des chauffe-eau électriques, si possible bien sûr avec pompe à chaleur ou solaire !

Le programme massif de rénovation des logements visant surtout les logements les plus anciens et les plus mal isolés que propose l'ADEME parait en revanche une très bonne chose, même si le prix que cela coûterait n'est pas mentionné, de même qu'un grand programme de relance de la construction neuve bien isolée, qui pourrait aider aussi à maintenir de l'activité et de l'emploi en période de crise économique. Pour cela il faudrait cependant que la population, les entreprises et les collectivités aient de l'argent pour payer la construction des logements en question (pas évident en période de crise financière, d'augmentation des défaillances d'entreprises et d'augmentation du chômage). Il faudrait aussi que les travaux de construction ne soient pas surtaxés et que les entreprises de construction ne soient pas trop matraquées fiscalement car sinon leurs coûts sont forcément répercutés au client et quand les prix sont plus chers, le nombre de clients capable de payer diminue (surtout en période de vaches maigres). Or le gouvernement vient d'annoncer que la TVA sur la construction et les travaux de rénovation va augmenter de 3 points et passera de 7% à 10%, ça commence mal !

Sur certains points nous pensons qu'on peut cependant faire mieux que le scénario proposé par l'ADEME, par exemple :
- construction de nouvelles STEP pour le stockage de l'énergie : l'ADEME propose d'en construire seulement une de plus, d'une capacité de 1,5 GW, nous pensons qu'il serait possible et que ce serait mieux d'en construire plusieurs, d'une capacité de 4 à 5 GW et que ce ne seraient sans doute pas (ou pas que) des STEP marines.
- dans le domaine des transports : l'essence et le gazole représentent dans le scénario ADEME toujours 91% de l'énergie consommée en 2030 et l'électricité seulement 5%.

Or nous pourrions parvenir assez facilement à un chiffre de 10% de véhicules électriques en 2020 (comme le prévoit RENAULT) puis 30% en 2030 (alors que le scénario de l'ADEME n'atteint ce chiffre qu'en 2050), cf les estimations de ventes de véhicules électriques de Renault et des autres constructeurs : http://www.france-mobilite-electrique.org/marche-et-statistiques-du-vehicule,880.html?lang=fr

Avec une crise pétrolière qui a des chances de survenir bien avant 2030 ce sont même rapidement non pas 20% mais à notre avis 30% des véhicules neufs vendus qui pourraient devenir purement électriques (le deuxième véhicule de chaque foyer, ainsi que 50% des véhicules des entreprises et collectivités, et la plupart des véhicules des étudiants et des personnes âgées qui ne font jamais de grand trajet). Avec 50% d'hybrides rechargeables (consommant moitié-moitié entre essence et électricité) et 20% seulement de véhicules à essence dès 2030, la répartition essence/électricité dans les transports en 2030 serait alors environ 45%/55% l'électricité devenant l'énergie principale dans les transports vers 2028 ou 2030. Ce serait nettement mieux que la répartition 95 % / 5 % en faveur de l'essence comme envisagé par l'ADEME en 2030. Cet immobilisme de l'ADEME est étonnant surtout si le pétrole devient rare et cher comme c'est probable. Cette mutation vers les véhicules électriques démarre pour l'instant doucement aujourd'hui et s'accélèrera brutalement. Elle ne sera pas linéaire et progressive : il y aura des changements rapides de comportement à l'occasion de crises pétrolières qui ne manqueront pas de survenir avant 2030 (et même à mon avis avant 2020).

La technologie des véhicules électriques et hybrides étant prête et disponible, il suffira de l'adopter le moment venu. Cela peut aller assez vite à la faveur d'une crise, par exemple si Israel bombardait comme c'est envisagé les installations d'enrichissement d'uranium (production de l'arme atomique) de l'Iran et qu'en réaction l'Iran bloquait le détroit d'Ormuz, ce qui pourrait même se produire avant l'été prochain selon les déclarations de ces deux pays.

L'urgence pour l'instant est que les principaux constructeurs automobiles aient des véhicules électriques à leur catalogue et des usines en capacité de les fabriquer assez vite en grand nombre si nécessaire, ce qui est en train de se mettre en place. Les choses vont (pour une fois) spontanément dans le bon sens à ce niveau.

Dans le bâtiment, l'urgence, avant même de lancer des programmes de construction ou de rénovation de logements, serait de changer les règles de la Réglementation technique actuelle (RT 2012) définissant les bâtiments BBC qui incite actuellement les promoteurs à se tourner systématiquement vers le gaz, en raison du calcul en énergie primaire conçu de manière à disqualifier l'électricité d'un facteur 2,58 complètement arbitraire, ce qui est totalement idiot, il faut changer cette règle et la dénoncer avec virulence, l'électricité française (avec ou sans pompe à chaleur, avec si possible, bien sûr) est un moyen de chauffage bien plus propre que le gaz, il faut la favoriser, pas en décourager l'utilisation !

La principale erreur de ces scénarios de l'ADEME c'est donc :
- d'avoir l'électricité un peu honteuse, l'électricité française est bien plus propre que le gaz pour le chauffage de logements et que l'essence pour les voitures !
- d'imposer un fort taux d'énergie renouvelables intermittentes, de manière irréaliste, en occultant les difficultés qui en limitent l'extension (leur caractère diffus, leur coût, leur intermittence, l'absence de solution pour le stockage intersaisonnier de l'énergie)
- ce qui leur permet alors (en théorie seulement) de réduire fortement le parc nucléaire (de 63 à 32 GW dès 2030) en fermant sans les remplacer plus de la moitié des réacteurs.

Il s'agit là d'erreurs d'appréciation résultant d'un présupposé de départ (tendance uniquement pro-ENR et anti-nucléaire) !

Remarquons enfin que ce scénario ne précise pas le coût en milliards d'euros de la transition énergétique qui nous est ainsi proposée : c'est fort dommage car nous verrions si c'était le cas que là encore que le coût économique exhorbitant des 70% d'ENR proposés en 2050 est irréaliste. La solution 70% EPR reviendra beaucoup moins cher (même en comptant les retards et surcoûts du chantier finlandais et français, lesquels ne sont pas une fatalité) .

Dans les grandes lignes ce scénario ADEME 2030 / 2050 est néanmoins très intéressant, notamment sur le plan de la mise en oeuvre des économies d'énergie, et grosso modo il suffirait de remplacer dans le scénario "ADEME 2050" les 70% d'ENR par 70% d'EPR (une seule lettre à changer !) pour obtenir alors un scénario parfaitement réaliste, tout à fait crédible et beaucoup moins onéreux !

Si on admet que l'électricité n'est pas honteuse et que le nucléaire est une énergie propre, ce qui est évidemment le cas, nous pouvons même parvenir à un résultat meilleur, plus rapidement et pour moins cher que le scénario qui nous est présenté ici par l'ADEME.

Soyons donc optimistes : OUI des solutions raisonnables existent (économies d'énergie+efficacité énergétique+un peu plus d'ENR en restant raisonnables+à peine plus de nucléaire en France en 2050 qu'aujourd'hui en 2012), OUI nous pouvons consommer moins et mieux comme le propose l'ADEME sur des bases somme toute assez raisonnables, OUI au programme de rénovation des logements. Et pour compléter utilement ce scénario : OUI au nucléaire propre et respectueux de l'environnement pour produire demain 70% d'énergie propre dès 2030 et assurer l'indépendance énergétique complète de la France en 2050 comme le propose l'ADEME.

En résumé : bravo à l'ADEME pour ce travail intéressant ...!
Il suffit dans ce document de remplacer "ENR" par "EPR" en 2050 pour obtenir le bon scénario, celui qui résoud l'équation énergétique de notre pays en assurant notre indépendance énergétique et une réduction de 75% de nos émissions de CO2 (facteur 4) en 2050 comme le propose l'ADEME !



Annexe : analyse critique des projections chiffrés


1) p. 13 et 14:  34 GW d'éolien on shore et 12GW de offshore et 33GW de PV.
Cela fait une production de 130-140TWh/an, un quart de notre production annuelle. Il est dit 29% d'ENR intermittente. Soit une puissance crête totale installée autour de 89GW. Difficile alors de parler de 50%, même en 2030.

2) Pour l'électricité: p. 15, tableau: 31.7 MTEP, et p 16, tableau: 38 MTEP d'électricité soit autour de 440TWh/an (42GJ/TEP)
C’est à dire une diminution de la production électrique de 20% (550TWh en ce moment)
sans parler de la croissance à venir et du remplacement urgent des énergies fossiles !
3) Répondre aux pointes et aleas ENR avec seulement +7 GW de turbines à gaz
Avec 89 GW installés de renouvelables, la puissance obtenue variera de 0 à 50 GW,
Impossible de gérer de telle sautes de puissance.

4) Sur le tableau p. 15, on arriverait à 15% d'hydroélectricité,
alors qu'on plafonne depuis 10 ans à 10-11%. Autant dire, très improbable.

5) Quant à l'énergie nucléaire, la puissance annoncée en
2030 (32GW) semble compatible avec une interprétation façon EELV de l'accord PS-EELV
de fermeture des centrales 900MW, et en 2050, l'énergie nucléaire n'existe même plus.

C'est se donner un bel air "scientifique" pour défendre sa chapelle verte.
Est-ce acceptable de la part d'un organisme d'état ? des intérêts partisans n'essayent-ils pas d'influencer une opinion vers des perspectives utopiques infondées et contre-productives pour l'environnement ?

Conclusion :

« Si le réseau de gaz est en 2050 le vecteur énergétique le plus carboné, sa flexibilité et son rôle pour le secteur des transports est central ».

L’ADEME montre bien par cette phrase que la lutte contre le changement climatique n’est pas sa priorité.

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Voir  aussi l'analyse proposée ici par SLC.

lundi 12 novembre 2012

Appel Roosevelt 2012 / Chap.11 sur le réchauffement climatique : à revoir !


Notons dans le Chapitre 11 que certains points méritent d'être revus sur le volet réchauffement climatique !

Alors que la plupart des éléments sont à saluer, on y trouve malheureusement un égarement passager : une somme de lieux communs qui ont été copiés / collés des thèses vertes plutot anti-nucléaires dogmatiques et éloignées des réalités écologistes : l'électricité et le chauffage non fossiles sont un atout essentiel contre le CO2...

Les quelques courts pics fossiles en France sont remplacés en Allemagne par des pics fossiles 100 fois plus fréquents... 
Le chauffage électrique n'est absolument pas une ineptie, au contraire. L'isolation doit être rapidement poursuivie, mais son absence ne justifie pas l'installation de chaudières au gaz. (CO2, importations ruineuses, peu de réserves stratégiques, aleas des prix supérieurs,...)

Idem sur l'emploi, le mix EnR utiles + nucléaire rapporte bien plus d'emplois que des filières exorbitantes et sur-subventionnées dans un pays déjà très endetté et à la recherche de valeur ajoutée.
 La compétitivité des couts de l'électricité est un facteur d'emploi essentiel. Le remplacement des centrales par celles de nouvelles générations maintiendra les prix 50% au dessous des prix des autres hypothèses de mix (business as usual=pic du petrole, ou EnR+gaz). C'est donc un gage d'efficacité sociale.

Accès au texte à récuser partiellement : http://www.roosevelt2012.fr/telecharger?fileid=45791264811-pr11-pdf


Arguments disponibles notamment sur :

Idée reçue n°15 : « Le chauffage électrique est une inepsie »


Idée reçue n°40 : « Les énergies renouvelables vont créer de nombreux emplois en France. »


Idée reçue n°33 : « Les pics en hiver de la consommation électrique (couverts par les énergies fossiles) sont liés au chauffage électrique »

 

 

A lire dans : “Contre le chomage : construisons une nouvelle société”
chapitre 11 : détails
Développer les énergies renouvelables

 

lundi 22 octobre 2012

Le nucléaire ? oui merci !

Et si c'était à refaire ? combien a rapporté le nucléaire depuis son adoption en France ?

On ne parle que des 121 milliards d'euros de dépenses cités par la cour des comptes...

Mais les revenus ont été considérables et rarement estimés !
probablement entre 500 et 1000 milliards d'euros tout compris au dépend du pétrole, du gaz et du charbon ? voir ici


On devrait saluer les acteurs du secteur qui ont permis notre prospérité  : voir ici
Et quelques repères ici.

Et quoi qu'on en dise, ils ne font pas peser tant de risques comparé aux autres sources d'énergie : les fossiles.

Déjà avant Fukushima la concurrence était rude, à la France d'oser la bonne stratégie !

lundi 15 octobre 2012

Le watt utile

un blog éclairant !!!

Bilan en Watt utile :

Prolongation EPR ou nucléaire actuel : 1,33€
Nucléaire actuel : 2 €
Nouvel EPR : 4,4 €
Isolation maximale : 4 à 9,5 €
Isolation raisonnée : 5 €
Éolien terrestre : 6,8 €
Éolien marin : 14 €
Centrale photovoltaïque : 60 €
Photovoltaïque individuel : 80 €


http://www.energie-gouv.fr/spip.php?article90

Ma vision du futur énergétique

Un peu de culture sur l'énergie nucléaire et son potentiel ne fait pas de mal :

www.ecolo.org/documents/documents_in_french/futur-energetique-nivot-2012.doc

vendredi 31 août 2012

“Nucléaire : qui a changé d’avis ?”

Bonjour

Pour information, voici un article en anglais (traduit ci dessous) qui fait le point sur les
écologistes pro-nucléaires ayant changé d'avis dans un sens ou dans
l'autre :

http://bravenewclimate.com/2011/04/15/who-has-changed-their-mind/

Cet article est intéressant et montre qu'en prenant un peu de recul et
en regardant les choses sur 10 ans, même après l'accident de Fukushima,
on ne trouve pas ou très peu de cas de personnalités ou de mouvements
pro-nucléaires dans le monde qui seraient devenus anti-nucléaires, à
l'exception peut-être d'Angela Merkel.

Tandis que dans le même temps plusieurs dizaines de personnalités
anciennement opposées sont devenues sont devenus favorables au
nucléaire - notamment pour des raisons écologiques et climatiques.

Ce sont donc bien les écologistes pour le nucléaire représentés par
l'AEPN qui ont le vent en poupe et non Greenpeace.

Le développement de l'écologie pro-nucléaire se poursuit en ayant été
peu affecté par l'accident de Fukushima.

Rappel historique : l'AEPN a été créée en 1996 après la publication en
1995 du livre "Un écologiste Pour le nucléaire". Ce livre a été republié
ensuite sous le titre "Le nucléaire avenir de l'écologie?" en 1996 puis
"Environmentalists For Nuclear Energy" avec une préface de James
Lovelock en 2000.

Il s'en est suivi une longue chaine de conversions d'anti-nucléaires
devenus pro-nucléaires, au premier rang desquels figure en 2004
l'archevêque de Birmingham Hugh Montefiore (également membre de l'AEPN,
décédé en 2005) qui fut l'une des principales figures historiques de
Friends of the Earth dans le monde. En 2005, l'AEPN fait alors basculer
Patrick Moore, cofondateur de Greenpeace en 1971 (dont il fut ensuite le
directeur international durant 9 ans), bientôt suivi par une chaine
(Stewart Brand, Stephen Tindale...) qui est assez bien décrite dans cet
article.

George Monbiot, journaliste et écologiste très médiatique en
Grande-Bretagne (comparable à Nicolas Hulot en France) a également
changé d'avis après plusieurs discussions et débats publics avec l'AEPN
au fil des années. Son basculement résulte notamment de plusieurs longues
discussions sur les antennes de la BBC à partir de 2004.

Certains hésitent encore à s'afficher clairement pro-nucléaires pour des
raisons médiatiques même lorsqu'ils le sont devenus à titre personnel
sur le fond (cas de Nicolas Hulot en France ou d'Eamon Ryan en Irlande),
tandis que d'autres n'hésitent plus à parler ouvertement des avantages
écologiques de l'énergie nucléaire comme Jean-Marc Jancovici, ou le Dr
Jean-Louis Etienne en France.

Ce qui est intéressant c'est que cette longue chaine des personnalités
autrefois anti-nucléaires devenues pro-nucléaires ne se retrouve pas
dans l'autre sens : on ne trouve pas ou peu d'exemples de personnalités
pro-nucléaires devenus anti-nucléaires.

Même après l'accident de Fukushima, en France comme à l'étranger, on ne
trouve en effet pas de liste équivalente de pro-nucléaires devenus
anti-nucléaires, hormis le cas d'Angela Merkel dont le changement d'avis
semble plus obéir à des impératifs politiques pour tenter d'éviter (en
vain) le basculement d'un lander allemand à un moment critique, plus
qu'à un véritable changement d'avis de l'intéressée sur le fond.

Bien amicalement, avec mes salutations les plus écologiques.

Bruno Comby
President de l'AEPN
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Complément en janvier 2013 : A noter la sortie de film  "Pandora's promise" par un converti : Robert Stone, commenté dans l'article ici 

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Complément en janvier 2016 - À noter :

"Brice Lalonde à Lille: «J’appelle les écologistes à tenir compte du nucléaire contre le charbon!»"


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Complément en décembre 2017:
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Complément en mars 2018 :
A noter le revirement complet de l'écologiste Brice Lalonde qui est passé de très sceptique à très pro-nucléaire car sinon c'est l'échec climatique assuré.

Complément en juin 2018

"Les Verts finlandais ne sont plus" dogmatiques "à propos de l'énergie nucléaire"

Complément en mars 2021

Francois de Rugy :

Complément en avril 2021 :
The Edge, guitariste du groupe de rock U2 :

Complément en septembre 2021 :
Philippe Val :

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http://bravenewclimate.com/2011/04/15/who-has-changed-their-mind/
Texte traduit par Google en Francais (une demande d'autorisation lui a été postée):
"Aujourd'hui, je parlais à un collègue à propos de Fukushima et ses conséquences sur les attitudes du public à propos du nucléaire comme un moyen d'atténuer les changements climatiques.
Quand je lui ai parlé du journaliste George Monbiot auteur d’une enquête récente sur les revendications anti-nucléaire, il a répondu en demandant : bon, bien sûr, c'est une seule personne, mais à l'inverse, combien d’écologistes pro nucléaires sont devenus antinucléaires suite à Fukushima?

George Monbiot – anti puis pro-nucléaire
Eh bien, c'est effectivement une bonne question, et je n’en connais vraiment pas la réponse. Vous pouvez peut-être m’aider ? (voir ci-dessous pour mon esquisse préliminaire). Ce que je voudrais faire c'est lister ce qui suit :
– Éminents défenseurs pro nucléaires qui sont par la suite devenus anti-nucléaire
– Personnalités antinucléaires qui ont changé d'idée et basculé en faveur de l'énergie nucléaire
Les deux ci-dessus sont des choix binaires, mais il existe d’autres changements d'attitude (plus tempérées) possibles qui seraient également utile d'envisager :
– Antinucléaires à neutre (ou neutre à anti-)
– Pro nucléaires à neutre (ou neutre à pro-) et finalement…
– Les gens qui autrefois ont déclaré « nous pouvons remplacer les combustibles fossiles par 100 % d'énergie renouvelable », mais qui par la suite ont changé d'idée après en avoir évalué la difficulté
Le plus grand groupe de personnes représente certainement ceux qui n'ont pas changé d’avis sur cette question (ou du moins pas depuis longtemps), et il n'existe probablement pas beaucoup de points le justifiant.
Voici quelques exemples évidents : Bruno Comby (un écologiste pro nucléaire) et Helen Caldicott (perpétuellement anti-nucléaire). De plus, de ce que j’en sais, aucun groupe écologiste important (les amis de la terre, Greenpeace, World Wildlife Fund, les écologistes pour l'énergie nucléaire, etc.) ne semble avoir changé de position, mais si vous en connaissez certains qui l’ont fait, alors ils devraient y figurer également.
OK, pour résoudre cette question , nous avons besoin de définir certaines limites, voici ce que je propose :
1. Les personnes concernées devraient être importantes et (relativement) indépendantes (p. ex., publics intellectuels et scientifiques, écologistes bien connus, hommes politiques, célébrités etc..). Par « indépendant », je veux dire ceux qui n’ont pas clairement un intérêt financier à prendre une quelconque position particulière (bien sûr, je reconnais que tout le monde a un intérêt quelque part).
2.Le changement de position doit être en quelque sorte vérifiable (par exemple, par un peu de recherche sur internet, avec des liens vers les éléments de preuve fournis). C'est pourquoi j'ai choisi de mettre l'accent sur des personnalités publiques — seule « série statistique » avec lequel un tel exercice est possible. Mon intention ici n’est pas de minimiser l'importance des décisions du grand public, ou ceux qui ont travaillé « en coulisse » sur les questions environnementales depuis de nombreuses années, Je suis tout simplement pragmatique sur ce qui peut ou non être démontré.

Angela Merkel - neutre à antinucléaire
3. Il convient d'établir le moment de ce changement d'attitude. La décision de changer a t elle été influencée par un événement particulier (comme la crise de Fukushima), ou ont-ils peut-être bougé progressivement. Il serait également intéressant de noter tout ceux qui ont fait un va et vient sur la question (p. ex., anti puis pro puis anti encore une fois, en réponse à des événements).
Si vous pensez que j'ai raté des cas importants , dites le moi.
Lançons nous dans cet exercice : je vais vous lister quelques personnes qui s'inscrivent dans certaines de ces catégories (Edit : la liste commence à être mis à jour grâce aux commentaires):
Pro-anti-: Ian Lowe (écologiste australien, revendications, il a fait ce changement dans les années 1970), Ted Taylor (concepteur d'armes nucléaires, 1966)
Neutre à anti-: Angela Merkel (politicien allemand, 2011) ; John Quiggin (économiste, 2011)
Anti-pro-: George Monbiot (journaliste environnementale, anti-neutre en 2009, pro-en 2011) ; Mark Lynas (auteur de « Six Degrees », 2008) ; Stewart Brand (auteur de « Whole Earth Catalog », 2005) ; Dick Smith (Entrepreneur australien, 2011) ; Ben Heard (éco-Conseiller, 2010) ; Patrick Moore (co-fondateur de Greenpeace, 2003) ; Stephen Tindale (ancien directeur de Greenpeace, 2009) ; Chris Smith (président de l'Agence de l'environnement, 2009) ; Chris Goodall (Militant du Parti vert et candidat potentiel aux parlementaire, 2009) ; Gwyneth Cravens (auteur, 2007) ; Hugh Montefiore (des fondateurs des amis de la terre, 2004) ; Chicco Testa (Politicien italien, 2008) ; Ian McEwan (auteur, 2010) ; Steve Kirsch (Entrepreneur de U.S., 2008) ; Tony Blair (UK ancien PM, 2006) ; Al Franken (Hôte sénateur démocrate et les médias, 2011)
Neutre à pro-: James Lovelock (théorie de Gaia, 2004) ; Bob Hawke (ancien premier ministre australien, 2008) ; Bob Carr (ancien NSW Premier, 2008) ; Jared Diamond (chercheur et auteur, 2005) ; Jesse Jenkins, Michael Shellenberger & Ted Nordhaus (2008-2010 Breakthrough Institut [était anti-, avant 2000, puis neutre de 2004 à 2008])
« Peuvent être considérés comme passé de 100 % énergies renouvelables » à « nucléaire nécessaire »: ; Jim Hansen (climatologue, 2008) ; Barry Brook (biologiste et modélisateur de risque, 2009), David Mackay (physicien,peut-être, 2008) ; Jeffrey Sachs (économiste, 2009)
Anti - neutre: Chris Huhne (Ministre de l'énergie de GB Lib Dem, 2010) ; Paul Ehrlich (biologiste de la conservation, 2010)
Versatile: Tim Flannery (écologiste et auteur, 2006-2011)
Bon, c’est à vous. Veuillez fournir vos exemples à ajouter à ma liste dans les commentaires ci-dessous (ou à corriger) et également essayez de remplir les autres catégories. Comme ces ralliements sont vérifiés, je vais mettre à jour ce post afin de refléter les nouvelles informations.
J'ajouterai également d’autres exemples ci-dessous, si j'ai le temps de les rechercher. Notez que la liste courte initiale que j'ai fourni plus haut n'est pas destiné (à ce stade) à « prouver » que plusieurs ont passé d'anti à pro plutot que l'inverse, ce sont des gens dont je suis (actuellement) plus familier.
Avec un peu d'effort, nous devrions être en mesure d’aboutir à un échantillon complet et représentatif. (Ce qui est peut-être suffisant pour faire quelques analyses intéressantes sur le sujet) Je me réjouis de ce que nous pourrons produire, ensemble. Pour moi, c'est une question très intéressante pour tenter de répondre, parce qu'elle fournira un aperçu de ce qui nfluence les attitudes des gens sur cette question très importante de l’énergie et du climat."