mercredi 24 mai 2017

La ruineuse usine à gaz solaire de Ségolène Royal.

https://www.contrepoints.org/2017/05/24/290200-ruineuse-usine-a-gaz-solaire-de-mme-royal

Ségolène Royal a signé le 9 mai 2017 son dernier arrêté fixant les nouvelles conditions d’achat de l’électricité produite par des panneaux photovoltaïques. Ceci pourrait être un gouffre financier sans équivalent.

Par Bruno Comby et Michel Gay.

Avant de quitter le ministère de l’Énergie et de l’Écologie, Madame Ségolène Royal a travaillé jusqu’à la dernière minute pour mettre en place avant de partir un système tarifaire incitatif encourageant l’autoconsommation d’électricité solaire. Elle a signé le 9 mai 2017 son dernier arrêté fixant les nouvelles conditions d’achat de l’électricité produite par des panneaux photovoltaïques.

Il est à première vue sympathique et vertueux (au sens « vert » du terme), mais en apparence seulement, car comme souvent le diable se cache dans les détails.

La formulation alambiquée de ce texte est une véritable usine à gaz, parsemée de formules mathématiques époustouflantes et incompréhensibles pour le commun des mortels (parcourez l’arrêté, juste pour voir…).

DES DIZAINES DE MILLIARDS D’EUROS POUR LE CONTRIBUABLE

Ce qui est clair, après quelques calculs, c’est que son application va coûter des dizaines milliards d’euros qui s’imposeront aux successeurs de Ségolène et aux Français.

Le système est ouvert pour seulement 18 mois (jusqu’à fin 2018). Mais les consommateurs français d’électricité devront payer pendant 20 ans après fin 2018, donc jusqu’à fin 2038 !

La nouvelle prime à l’installation et le nouveau tarif d’achat pourrait coûter à la collectivité jusqu’à plus de 100 milliards d’euros ! (Voir en annexe : « petits calculs »)
Cet arrêté tarifaire s’applique aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises, pour des installations d’une puissance inférieure à 100 kilowatts crête (kWc). Il s’applique à la revente de la totalité de la production (comme jusqu’à présent), et aussi à l’autoconsommation (avec un petit bonus dans ce cas).

UNE IDÉE DES TARIFS

Pour une famille qui voudrait installer entre 20 et 60 m2 de capteurs solaires sur son toit (soit 3 à 9 kW crête), le tarif d’achat s’étale de 15,89 c€/kWh à 18,7 c€/kWh.

Ce prix d’achat est moins généreux que les 60 c€/kWh dont certains chanceux ont bénéficié en 2010, mais toujours bien supérieur au prix de production industriel de l’électricité d’environ 5 c€/kWh. Il varie légèrement en fonction de plusieurs paramètres, et avec le temps qui passe, pour un même abonné (avec des formules mathématiques compliquées).

– Pour une installation entre 9 et 36 kWc (plutôt pour des PME, ou le toit d’une piscine ou d’un magasin, par exemple)  = 12,07 c€/ kWh

– Pour une installation entre 36 et 100 kWc (environ 2400 à 6600 m2 de capteurs) = 11,5 c€/ kWh

Il existe aussi une prime pour l’intégration au bâti de 3 c€/kWh limitée aux 6 premiers trimestres.

Il sera désormais possible de bénéficier du tarif de rachat pour des panneaux PV posés sur un toit-terrasse, ou servant d’ombrière au dessus d’une terrasse ou d’un balcon par exemple. Les conditions pour bénéficier du tarif sont plus souples qu’auparavant.

DÉPÔT ET RECYCLAGE DES PANNEAUX OBLIGATOIRES

La dépose et le recyclage des panneaux en fin de vie dans une usine agréée à cet effet est dorénavant obligatoire. Elle est à la charge du producteur d’électricité (c’est-à-dire vous).
La définition de l’intégration au bâti change. Elle permet de ne plus enlever les anciennes tuiles, et de poser les panneaux solaires jusqu’à 20 millimètres au dessus d’un toit existant (les panneaux produisent alors davantage car, étant ventilés, ils chauffent moins).
En cas d’autoconsommation (le surplus est vendu), il y a une prime à l’installation (en plus du tarif de rachat) dont le montant est de l’ordre de 1200 € maximum pour 3 kWc (c’est proportionnel à la puissance mais avec des seuils et des tranches).

LES PRIMES DÉGRESSIVES

Cette prime dégressive est versée sur 5 années au « producteur » (vous, si vous installez des panneaux sur votre toit) par l’acheteur (ENEDIS). Elle est fixée à :

400 €/kWc pour une installation jusqu’à 3kWc

300 €/kWc pour une installation entre 3 et 9 kWc

200 €/kWc pour une installation entre 9 et 36 kWc

100 €/kWc pour une installation entre 36 et 100 kWc

La quantité d’électricité achetée au tarif de rachat est limitée à 1600 heures maximum d’équivalent de production pleine puissance par an (soit un facteur de charge de 18%).

C’est à peu près le rendement des meilleurs panneaux bien orientés plein sud. Il ne sera donc plus possible de tricher comme certains malins en Espagne qui revendaient de l’électricité prétendument solaire en éclairant les panneaux solaires la nuit avec des LEDS.

UN SYSTÈME TOUJOURS GÉNÉREUX

Il est possible de procéder à des installations multiples pour un même propriétaire (par exemple sur la résidence principale ET sur la résidence secondaire), mais avec un tarif de rachat éventuellement  légèrement inférieur (en fonction des seuils de puissance).

Ce système est donc toujours généreux. Il s’agit encore d’une énorme subvention ! Des milliards d’euros sont actuellement déjà jetés par la fenêtre (plus de 5 milliards d’euros par an, à quoi va s’ajouter ce nouveau  système).

L’électricité est toujours rachetée sur le site de production (chez vous) en petite quantité à un prix supérieur au prix de vente au détail qui inclut le transport et surtout les taxes pour la collectivité, ce qui n’est pas logique sur le plan social et commercial.

DERRIÈRE LES PROMESSES DES TECHNOCRATES…

Cependant, attention il s’agit peut-être d’un piège : car derrière les belles promesses d’une vie plus verte, il serait vicieux que les technocrates antinucléaires poussent massivement les Français à s’équiper de panneaux solaires d’ici fin 2018, pour ensuite annoncer en 2019 des taxes sur ces mêmes panneaux…

C’est déjà le cas en Espagne et en Allemagne où, après avoir été généreusement encouragés, les propriétaires de panneaux solaires sont maintenant surtaxés. Ils doivent payer une taxe de réseau, qui ne va pas tarder en France également.

Ce qui est d’ailleurs logique dès lors qu’on demande au réseau de reprendre l’électricité photovoltaïque à un moment où celui-ci n’en a pas besoin, ce qui induit des complications et des coûts élevés.
Ce nouveau système est donc une magnifique usine à gaz pondue par la technocratie verte qui va coûter une fortune.
Heureusement qu’il restera encore les réacteurs nucléaires pour produire l’électricité quand on en aura besoin…

ANNEXE « PETITS CALCULS »

Si 5 millions de foyers (sur plus de 23 millions) profitent de ce nouveau tarif en installant seulement 20 m2 de panneaux PV sur leur toit, soit 3 kW (12 panneaux de 250 Watts-crête = 20 m2), combien cela va-t-il coûter à la collectivité ?

(Rappel : il est possible d’en installer trois fois plus car le tarif reste intéressant pour les particuliers jusqu’à 9 kW).

Tarif de rachat : 18,7 c€/kWh

Prime d’intégration au bâti : 3 c€/kWh

Total rachat avec prime : 21,7 c€/kWh

Comme ce tarif va s’éroder avec les années qui passe, prenons un tarif moyen de rachat de 20 c€/kWh sur 20 ans (en tenant compte de la réindexation qui agit dans l’autre sens).

Production moyenne des panneaux (en région parisienne) : 3000 kWh par an (ajouter 15% à Nice).

3000 kWh par an x 20 ans x 20 c€/kWh = 12 000

S’y ajoute la prime d’installation : 1200 € (et d’éventuelles aides de la région, du département ou de la ville).

Soit un coût de 13 200 € à régler par la collectivité pour chaque foyer bénéficiaire x 5 millions de bénéficiaires = 66 milliards d’EUROS au total sur 20 ans (!)
Avons-nous besoin d’une telle hémorragie financière en période de disette budgétaire ?

Encore un gigantesque gaspillage d’argent public pour produire de l’électricité uniquement de jour, et principalement en été au moment où elle est largement inutile puisque nos réacteurs nucléaires freinent déjà leur production (surcapacité) tout en coûtant le même prix à exploiter qu’il y ait une production d’électricité solaire ou non.

En cas de succès de ce nouveau tarif de rachat pour l’autoconsommation, tripler et même quadrupler le prix de l’électricité pour tous les consommateurs est-il vraiment un objectif à atteindre ? Cela alors que 12 millions de Français (un sur cinq) sont déjà en situation de précarité énergétique…

Les seuls qui y gagneront sont les grands industriels fabricants de panneaux solaires chinois et américains (essentiellement).
Il est donc à espérer pour nos concitoyens que ce dispositif ne séduira pas des millions de Français, comme l’espère Madame Royal.

mercredi 17 mai 2017

Tuiles solaires Tesla

Chers amis de l'électricité nucléaire, propre et respectueuse de l'environnement,

Nouveauté dans le domaine du solaire ces jours-ci : les tuiles solaires TESLA !


Pour la première fois, on connait
maintenant le prix des nouvelles tuiles solaires (22 $ le pied carré soit environ 240 Euros/m2 de toit en moyenne avec une tuile solaire sur 3), pour les tuiles  seulement (pose non-incluse), 

voir :

http://www.leparisien.fr/high-tech/le-systeme-de-toit-solaire-de-tesla-disponible-en-france-en-precommande-11-05-2017-6941742.php

http://www.lesnumeriques.com/electromenager/toit-solaire-tesla-en-precommande-n62905.html

http://www.numerama.com/tech/256864-vous-pouvez-precommander-les-tuiles-solaires-tesla-en-france.html

il s’agit de tuiles de 184 mm x 365 mm, résistantes à l’impact, au vent et au feu, deux à trois fois plus légères, mais deux à trois fois plus solides et durables que des tuiles ordinaires. Elles sont garanties par Tesla pour «  toute la durée de vie de votre maison, sans limite dans le temps ». Leur puissance est garantie pendant 30 ans et elles peuvent s’installer sur un toit incliné de 14 à 90 degrés.

Pour équiper ainsi un pavillon ayant une toiture de 100 m2, avec un tiers de tuiles solaires et deux tiers de tuiles identiques visuellement mais non solaires, le coût moyen est de 22 dollars le pied carré (42 dollars pour les tuiles solaires et 12 dollars pour  les tuiles non solaires), il en
coutera de l'ordre de 24 000 Euros pour un toit Tesla au tarif actuel, avec 30% de tuiles solaires (en évitant le versant nord et les zones d'ombre).
Ce n'est pas donné, tarif Tesla !

Un tel toit d'une puissance maximale (tuiles plein sud avec 40° de pente de toit en plein soleil à midi) de 3 kWc devrait produire environ 3000 kWh/an (ordre de grandeur calculé par BC).
Soit 90 000 kWh en 30 ans (durée de la garantie de production Tesla) d'une valeur (en France à 15 ct/kWh) d'environ 13 000 
Euros, soit plus ou moins la moitié du prix du toit.

Mais cela va devenir encore plus intéressant demain, lorsque le 
kWh coutera plus cher et que les prix des tuiles solaires baisseront progressivement à mesure que la concurrence s'installera, car les principaux constructeurs de tuiles (Lafarge, Imerys, etc. en Europe) sont maintenant en train de préparer des 
produits similaires.

Fabriquer du verre trempé en grande série n'est pas très cher ni très compliqué (mais requiert de l'énergie...).

Les assiettes en verre trempé achetées en hypermarché, d'une taille comparable aux tuiles, coutent aux alentours de 1 euros achetées au détail en petites quantités (donc beaucoup moins en grandes quantités pour faire des toits). De même le prix de la cellule au silicium qui se trouve dans chaque tuile solaire (une cellule par tuile solaire) s'est effondré ces dernières années du fait de leur production par millions et coûte aux alentours de 1 dollar l'unité en grandes quantités (cf alibaba.com).

C'est ainsi que Tesla engrange une marge confortable en vendant les tuiles solaires à 42 dollars le pied carré (12 dollars pour la même tuile sans cellule solaire dedans), à comparer aux tuiles classiques en argile cuite type H14 d'une surface comparable qu'on trouve chez Castorama ou Leroy-Merlin à 1 ou 2 Euros l'unité au détail.

Les prix de ces tuiles solaires vont donc pouvoir baisser fortement d'ici quelques années lorsque la concurrence s'intensifiera, il y a de la marge pour baisser rapidement les tarifs (en quelques années d'un facteur 4 ou 5, avec un prix de fabrication qui tendrait vers 4 $ et un prix de vente vers 8$ la tuile ou le pied carré).

Le surcoût par rapport à une tuile ordinaire est cependant compensé (en totalité ou en partie) par d'une part la production d'électricité ainsi générée et d'autre part du fait de la plus grande longévité de ces tuiles garanties 30 ans, en verre trempé extrêmement fin et solide, plus propres et beaucoup plus durables (de l'ordre de deux fois plus) que des tuiles traditionnelles.

Tesla prendra en charge directement la désinstallation du toit existant, la conception du nouveau, l’obtention du permis de construire, l’installation du toit solaire puis sa maintenance. 
L’installation n’est pas plus longue que celle d’un toit 
conventionnel.

Un toit solaire est plutôt plus facile à poser qu'un toit classique : il y a certes deux petits fils à connecter derrière chaque tuile solaire, mais les tuiles solaires sont deux à trois plus légères, donc bien plus faciles à manipuler, et elles pèsent moins lourd pour la charpente. Ensuite, comme il y a besoin de refaire son toit deux fois moins souvent, ce n'est pas trop grave de payer
davantage initialement (on s'y retrouve à long terme).

Du point de vue économique, un toit solaire, c'est comme une voiture électrique : c'est nettement plus cher au début en investissement (presque deux fois plus cher actuellement), mais cet investissement n'est pas perdu, car on s'y retrouve ensuite à plus long terme, avec l'électricité produite et la durabilité plus grande du toit.

Et ensuite les prix vont baisser fortement et les rendements monter, donc le meilleur reste encore à venir !

Bien amicalement, nucléaro-solairement vôtre,

Bruno Comby

Président de l'AEPN
Association des Ecologistes Pour le Nucléaire

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http://www.ecolo.org