vendredi 30 novembre 2007

"Le nucléaire, pétrole de la France" par Alexandre Adler






Alexandre Adler, prompt à susciter la polémique, est aussi talentueux pour synthétiser les enjeux d'un domaine; on a ici un avis pertinent sur l'avenir énergétique francais.




"LE FIGARO - La chronique d’Alexandre Adler du 13 octobre 2007.

Nous vivons une redistribution sans précédent des cartes dans le domaine énergétique. Alors que la conscience de la nocivité et du caractère limité des hydrocarbures devient un sens commun à l’échelle de la planète, de nouvelles sources d’énergie sont certainement en train de créer les nouveaux pôles de richesse du XXIe siècle.

C’est ainsi que, compte tenu des besoins céréaliers de la planète, qui limitent sévèrement la fabrication d’éthanol à partir des céréales, on peut d’ores et déjà déterminer le rôle stratégique de la production d’éthanol à partir de la canne à sucre, par ailleurs bien plus efficace et bien moins polluante. Le Brésil et peut-être même quelques îles Caraïbes - pourquoi pas Cuba ? - ont donc devant eux l’avenir radieux que la découverte de la betterave à sucre leur avait fait perdre.

Dans cette redistribution des cartes, la France est aujourd’hui le Brésil du monde développé : grâce à son programme électronucléaire. L’énergie nucléaire civile a en effet pâti à l’échelle mondiale de la mauvaise image bien compréhensible de sa parente militaire. Pour cette seule raison, l’Allemagne est demeurée longtemps très hostile. Les États-Unis, en proie au syndrome postvietnamien, ont fini, à la fin des années 1970, par emboîter le pas à ce courant antinucléaire. De sorte que la France s’est retrouvée absolument seule à miser tout son développement énergétique sur ses centrales nucléaires, constamment améliorées par la recherche fondamentale du CEA, et le savoir grandissant d’EDF, qui assure la construction des centrales et leur gestion.


Ce nucléaire est aujourd’hui notre pétrole, et la richesse épargnée ou directement générée par cette industrie vaut largement la rente dont Norvège et Angleterre ont longtemps bénéficié avec le pétrole de la mer du Nord. Pourquoi ce miracle français ? Parce que l’énergie nucléaire militaire mise en place par le général de Gaulle fut associée d’emblée à un retour à une indépendance stratégique foncièrement pacifiste ; parce que le souvenir amer de la guerre d’Algérie rendait décideurs et opinions craintifs à une dépendance accrue vis-à-vis du monde arabe ; parce qu’enfin, au coeur d’EDF, étaient tapis, et bien tapis, un Parti communiste et une CGT qui, associés aux oeuvres sociales de l’entreprise et discrètement admiratifs de la science soviétique à l’époque très pronucléraire, verrouillaient l’opinion de gauche.

Cette conjonction presque miraculeuse nous a donné le pétrole français, c’est-à-dire un savoir-faire aujourd’hui techniquement indépassé en matière nucléaire qui, dans l’état actuel du marché mondial de l’énergie, est sollicité de toutes parts. Au coeur du système, établi par la sagacité de Laurent Fabius lorsqu’il eut à traiter du dossier à Bercy, le diamant de l’industrie française Areva, dont la présidente fondatrice, Anne Lauvergeon, vient d’être consacrée meilleur manager féminin de l’année.


Mais c’est là aussi que se situe pour la politique étrangère de la France le danger le plus grand, dans sa relation fondamentale, aujourd’hui très claudicante, avec son principal allié, l’Allemagne. L’avance scientifique et le savoir-faire technologique de cette société, qui résulte de la fusion du CEA et de la société de gestion du combustible nucléaire, la Cogema, rendent indispensable son intervention - en Allemagne, Angleterre, Italie, par exemple, mais aussi en Finlande, Suède et peut-être Turquie - partout, en somme, où la relance de l’énergie nucléaire est envisagée.

Ici s’ouvre le casse-tête Siemens. La grande société d’ingénierie allemande est entrée dans le capital d’Areva pour demeurer associée à sa technologie dans l’attente d’une reprise du programme nucléaire en Allemagne. La proposition actuelle du groupe Bouygues, associé à Alstom de Patrick Kron, aurait beaucoup de sens sur le plan industriel si elle n’aboutissait pas, sous la forme actuellement envisagée, à l’expulsion pure et simple de Siemens du nouveau groupe. Elle fait d’ailleurs également planer des incertitudes sur la recherche en amont du CEA, jusqu’à évoquer l’hypothèse d’un retour à la case départ avec absorption économique de la Cogema, et rejet de la recherche fondamentale non rentable du CEA du côté de l’État.

La décision repose entre les mains du président Sarkozy. À certains égards, elle est aussi décisive pour l’avenir de la France et de l’Europe que ne l’a été, pour François Mitterrand, en son temps, le choix de soutenir Helmut Kohl et Ronald Reagan dans la querelle des euromissiles face à l’Union soviétique. Rappelons que contre tous les procommunistes de l’époque, les Roland Dumas et autres Pierre Joxe, Mitterrand avait choisi l’union franco-allemande. Ici, même si les ambitions du groupe Bouygues sont tout à fait légitimes, le maintien envers et contre tout d’une option allemande, qui devrait d’ailleurs être élargie à d’autres partenaires européens, serait seul de nature à préserver notre alliance fondamentale avec Berlin. Tout le reste n’est que stratégie d’entreprise, et le général de Gaulle nous l’a pourtant appris : la politique de la France ne se fait pas à la corbeille."


L'article complet ici.

"La flambée du pétrole pousse à économiser l'énergie ou... acheter du charbon"



"PARIS - La flambée des prix du pétrole encourage les pays développés à économiser l'énergie, à développer les énergies renouvelables ou le nucléaire, mais elle pousse aussi l'Inde et la Chine à recourir plus que jamais au charbon, moins cher mais fortement émetteur de dioxyde de carbone.

Les prix élevés du pétrole (ils ont frôlé ces jours-ci les 100 dollars le baril) poussent "à plus d'efficacité" énergétique "et incitent les pays consommateurs à investir davantage dans des sources d'énergie alternatives au pétrole", estime l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
L'Europe est à cet égard la région du monde la plus performante pour réduire la consommation d'énergie dans sa production de richesses, selon une récente étude de l'Agence française de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.

Son intensité énergétique est inférieure de 30% à celle des Etats-Unis, de 40% à celle de la Chine et jusqu'à trois fois inférieure à celle des pays de l'ex-URSS et du Moyen-Orient.
Les pays européens se sont par ailleurs fixés pour objectif de porter d'ici à 2020 à 20% la part des énergies renouvelables dans l'énergie consommée, et de réduire de 20% leurs émissions de gaz à effet de serre.

Quant à l'énergie nucléaire, elle suscite un regain d'intérêt dans beaucoup de pays, Etats-Unis en tête, car elle émet très peu de CO2.
..."

L'article complet ici.
Pour en savoir plus sur le charbon :
- Combustible complexe dont la fabrication souvent tue les hommes , mais aussi les fait vivre, pourra-t-il jamais être "propre" ?

"Construire ou ne pas construire un deuxième EPR"

On est ici face au choix crucial après le Grenelle : la facilité (construire) ou le fatalisme (ne pas construire)


"EDF est contre la mise en chantier d’un nouveau réacteur nucléaire dernier cri avant 2020. Suez soutient au contraire que les besoins énergétiques le rendront nécessaire à partir de 2017.

Le nucléaire a le vent en poupe, chacun en profite pour placer ses cartes. EDF et Suez n’échappent pas à la règle et s’écharpent sur leur marché national. Selon les Echos ce matin, l’électricien historique assure qu’il n’y a «pas de place pour du nucléaire supplémentaire avant 2020». Il rejette donc l’idée de créer un deuxième EPR, semblable à celui qu’il construit actuellement dans la Manche. Suez en revanche prédit qu’il faudra donner un petit frère à la centrale dernier cri de Flamanville pour faire face à la croissance de la demande dans les prochaines années, peut-être dès 2017.

Le cœur de leur désaccord réside dans la capacité de production d’EDF. Celui-ci assure qu’il est en mesure de doper sa production d’électricité de 6 ou 7 % par an. Poussée au maximum de leurs capacités, les centrales devraient générer 15 TeraWattheures de plus chaque année. En ajoutant ce chiffre aux 13 TWh produits par l’EPR de Flamanville, et aux 5 TWh générés grâce à une meilleure utilisation du carburant, EDF se dit donc en mesure de fournir 30 TWh de plus par an d’ici à la fin de la prochaine décennie. Et cette addition rapide suffit, selon l’électricien, à démontrer qu’une centrale supplémentaire n’est pas nécessaire.

L’Etat devra trancher

Mais la justesse des hypothèses de base de ce calcul est remise en cause par Suez. Il indique que la capacité de production d’EDF n’a pas augmenté cette année, mais qu’elle a au contraire reculé de 2 points. Suez soutient donc l’installation d’un nouveau réacteur, «au moins», pour répondre à l’augmentation de la demande au cours des prochaines années. Le groupe de Gérard Mestrallet, qui doit fusionner avec GDF l’an prochain, n’a pas encore clarifié ses intentions dans le nucléaire, mais il s’immisce déjà dans le débat.

EDF rétorque que la demande ne devrait progresser que faiblement, du fait des mesures d’économie de l’énergie. L’Etat devra trancher en faveur de l’un ou de l’autre.
..."


Si l'état tranche en faveur de la construction, c'est que Hulot a eu tord de ne pas se présenter aux élections et de rejoindre le PS et les verts au second tour.

Vu les intérêts de Bouygues dans Areva, devinez ce que Sarkozy va choisir ...?"


L'article complet ici.

samedi 24 novembre 2007

"Carbone contre uranium : une approche supplémentaire des ressources en uranium ?"

La question des réserves d'uranium est une question clé.
Et sur ce thème, le coût en carbone pour son extraction pose la question de sa crédibilité environnementale. On sera donc vigilent à veiller à ce que le bilan carbone soit raisonnable et que les progrès technologiques soient rapides...


"Nous avons vu dans une note précédente (cf. l’uranium combien de divisions ?) que la question de l’appréciation des ressources en uranium était une question très politique. En effet, derrière le travail technique d’inventaire conduit par les sociétés de prospection et d’exploration minière se cache une question : la renaissance de l’énergie nucléaire est-elle soutenable et durable dans le temps ?

Etant donné que l’uranium est le combustible clef du cycle nucléaire, tout le monde conviendra que du niveau des réserves uranifères dépendra l’avenir – plus ou moins radieux – de la renaissance nucléaire...

Ainsi, fleurissent sur la Toile de multiples études - scientifiques ou non - sur la capacité des ressources actuelles en uranium à soutenir la croissance du besoin en énergie nucléaire dans les cinquante prochaines années.

Je vais me servir ici à titre démonstratif d’un diagramme issu d’une étude publiée en juillet 2006 par l’Oxford Research Group et intitulée « Energy security and uranium reserves » qui me semble poser un certain nombre de questions intéressantes et utiles à la réflexion de ce blog.


Voyons d’abord les bases conceptuelles du diagramme ci-dessous (pour agrandir, cliquez ici décroissance_réserves_U.jpg)medium_décroissance_réserves_U.jpg

=> ce graphique suppose qu’aucun nouveau gisement (important et riche en teneur – pourcentage d’uranium par tonne de minerai) ne sera découvert dans les prochaines décades ;

=> il suppose aussi que la capacité nucléaire installée au niveau mondial reste au niveau de 2005 ;

=> enfin, il se base sur une ressource mondiale en uranium de 4,2 millions de tonnes d’uranium (incluant les gisements à faible teneur que les chiffres de l’OCDE excluent).


Commne se lit le graphique ? Nous avons en abscisse l’échelle du temps de 2006 à 2076 et en ordonnée la teneur en uranium des ressources (pourcentage U3O8). Chaque barre de ce graphique représente un groupe de ressources en uranium d’une certaine teneur. La longueur de cette barre représente la durée pendant lesquelles ces ressources (à une teneur donnée) seront disponibles dans le temps. Enfin, la hauteur de chaque barre représente la teneur de ces ressources.

Le raisonnement du Oxford Research Group est le suivant : en 2005, le parc électro-nucléaire mondiale a consommé approximativement 68 000 tonnes d’uranium, en provenance principalement des mines. A la fin de 2005, les ressources connues accessibles s’élevaient à environ 3,6 millions de tonnes. Ces ressources sont sujettes à de grandes variations, tant en terme de teneur en minerai qu’en terme d’accessibilité. Comprendre ces variations est essentiel pour évaluer la sécurité énergétique dans le domaine nucléaire.

En effet, le minerai d’uranium n’est une ressource énergétique qu’à condition que sa teneur en U3O8 soit suffisamment élevée. Au-dessous de 0.02 %, plus d’énergie – donc plus d’émission de CO2 - est requise pour produire et exploiter le minerai d’uranium qui est consommé dans les centrales nucléaires. La baisse de la teneur des gisements d’uranium exploités conduit donc à des émissions en CO2 plus importante de la part du cycle du combustible nucléaire.

Le graphique montre qu’à partir de 2016 la teneur moyenne en uranium des gisements connus devrait fortement baisser et plus encore à partir de 2034.

Ainsi, selon cette étude brièvement résumée ici, le système électro-nucléaire mondial consommera dans 60 ans plus d’énergie qu’il n’en générera : les ressources en uranium ne permettent donc pas une croissance soutenue et durable de l’énergie nucléaire à terme, énergie qui pourrait devenir émettrice nette de CO2 au fur et à mesure de l’appauvrissement des gisements d’uranium : CQFD ?


Réflexion intéressante à laquelle on peut apporter quelques bémols quand même :

=> le fait de baser tout le raisonnement sur la « finitude » et la connaissance exhaustive des ressources uranifères de la Terre peut apparaître contestable : en effet, quid de la reprise des activités d’exploration minière que l’on voit repartir ici ou là (je m’en ferais l’écho dans de prochaines notes) ?

=> nous avons vu dans la précédente note que l’exploitation de l’uranium est certes soumise aux contraintes géologiques (ie la teneur en uranium des gisements) mais elle est aussi contrainte par les coûts d’exploitation. Or, avec un prix de l’uranium s’élevant à 130 dollars depuis maintenant plus d’un an (certains voient ce prix monter jusqu’à 150 dollars), des gisements qui n’étaient pas exploités jusqu’ici – contrainte économique – se voir offrir une nouvelle jeunesse ou naissance...

=> enfin, l’étude fait fi des avancées technologiques dans le domaine de la technologie des réacteurs nucléaires qui devraient - entre autres - faire baisser la consommation en uranium : réacteurs de 4ième génération, réacteur de 5ième génération (ITER à cadarache) ou réacteurs à neutrons rapides (qui produisent plus d’uranium qu’ils n’en consomment) ou nouveaux combustible nucléaire (MOX, mélange uranium – plutonium ou Thorium).


Par contre, l’idée d’ajouter une nouvelle variable - quantité de CO2 émis par kilo d’uranium extrait - à l’évaluation d’un gisement, à côté du coût économique d’exploitation et de sa richesse en uranium (ie teneur) est intéressante.

Caractériser le coût d’exploitation en terme d’émissions de CO2 sur toute la durée du cycle du combustible offrirait une donnée supplémentaire dans l’évaluation des futurs « cocktails énergétiques » dont le nucléaire fera nécessairement partie.

En effet, la teneur en uranium du gisement exploité détermine la quantité de combustibles fossiles (pétrole, gaz ou charbon) nécessaire pour extraire l’uranium des roches. Ceci conduit à un certain niveau d’émission en CO2 par kilo d’uranium extrait. La quantité d’électricité générée par ce kilo d’uranium a une valeur fixe mais l’émission de CO2 (grammes de CO2 par kWh) augmente quand la teneur en uranium baisse. Ainsi, la connaissance exacte des bilans « carbone contre uranium » semble importante dans cette question fondamentale de la durabilité des ressources uranifères.

Le chantier de la quantification de l’exploitation de l’uranium en CO2 est ouvert ! Mais aussi celui de la prospection de nouveaux gisements et du développement de nouvelles technologies nucléaires moins gourmandes en ressources uranifères !"


L'article ici.

"Guinée : de l'uranium pour de l'aluminium ?"

La faible production d'énergie peine à permettre d'extraire les grandes quantités de bauxite du pays, matière première de l'aluminium. La récente découverte de gisements d'uranium va-t-elle remédier à cette pénurie et confirmer l'eldorado qui s'annonce ... pour qui ?


"La Guinée, pays d’Afrique de l’Ouest, est un « coffre-fort minier » qui attire bien des convoitises : c’est le premier exportateur mondial de bauxite (minerai qui se raffine en alumine puis en aluminium) dont les prix flambent sur les marchés internationaux avec la demande chinoise d’aluminium. Avec 40 milliards de tonnes, le sous-sol guinéen recèle un tiers des réserves mondiales de bauxite mais abrite également deux gisements de fer d’importance mondiale, de l’or et des diamants.

De quoi mériter l’appellation de coffre-fort minier ? Pourtant, les revenus miniers sont ridicules : à peine 84 millions d’euros pour 2006, soit 9 euros par habitant et par an…Trois causes principales à ce faible revenu : la corruption qui règne en maître (la Guinée serait selon Transparency International le pays le plus corrompu d’Afrique), la non transformation des minerais sur place et la faiblesse des taxes minières calculées sur les bénéfices des compagnies (qui s’arrangeraient pour être toujours déficitaires…).

En août 2007, l’uranium vient de prendre place dans ce coffre-fort minier, sous la forme de résultats prometteurs d’une société d’exploration australienne – Murchison United NL..
Cette société aurait caractérisé une zone de « minéralisation uranifère » près de Firawa (province de Kissidougou), à 600 kilomètres de la capitale Conakry : un possible gisement de 2 km de long, avec une épaisseur de 12 mètres et une teneur de 771 ppm d’uranium (ce qui veut dire 771 grammes exactement de minerai d’uranium par tonne…), le maximum étant atteint sur deux mètres avec 995 ppm d’uranium. Ces résultats ont été obtenus en forant plus d’une trentaine de puits d’exploration, totalisant plus de 2000 mètres…


..."

"A côté d’un potentiel hydroélectrique manifestement sous-exploité, la possession d’un réacteur nucléaire dédié à l’alimentation électrique pourrait permettre l’installation de fonderies d’aluminium d’Alcoa, d’Alcan et de Rusal (les trois majors) en Guinée. A ce titre, il faut noter que l’Afrique du Sud développe un nouveau modèle de réacteur nucléaire – le PBMR, adapté aux besoins électriques des pays sous-développés voire émergents.

Verra-t-on l’implantation d’un tel réacteur sud-africain en Guinée d’ici 2015, afin de produire l’énergie nécessaire aux producteurs d’aluminium ?
..."


L'article complet ici.

"Chroniques de l'uranium nigérien : premiers pas"

Nouvelle étape de l'émancipation des peuples afrcains : l'indépendance économique ?
C'est ce qui semble arriver enfin au Niger ?

"Ce blog avait attiré votre attention il y a quelques mois sur la redistribution des cartes de l'uranium au Niger, après la renégociation des contrats d'exploitation et de vente d'uranium entre le gouvernement nigérien et Areva, la multinationale française. Cette redistribution des cartes permettait au Niger de se présenter comme un nouvel acteur, autonome et indépendant, sur le marché mondial de l'uranium.

Depuis, le Niger a conforté son nouveau statut, comme l'attestent plusieurs informations intéressantes à mettre en perspective.

D'abord, afin d'être en mesure de pouvoir commercialiser par lui-même son propre uranium (on se souvient que le Niger a obtenu d'Areva de pouvoir vendre sur le marché spot de l'uranium 300 tonnes d'uranium), le Niger a crée une société de valorisation et de commercialisation de l'uranium : il s'agit de la SOPRAMINE, société nigérienne du patrimoine minier, première étape de l'indépendance commerciale.

Ensuite, le Niger a réalisé en août sa première opération commerciale : les 300 tonnes de minerai ont été vendues à la compagnie Exellon, électricien nucléaire agissant aux Etats-Unis. Selon le ministre des mines Abdoulahi, le Niger « veut répondre aux normes de la globalisation économique et veut acquérir d'autres expériences sur le marché international ». Il a aussi affirmé que d'autres contrats de vente seront bientôt signés avec d'autres partenaires, dans l'intérêt du Niger (sous-entendu par rapport aux contrats précédents ?).
..."


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mercredi 21 novembre 2007

"L'action EDF monte après un accord pour sécuriser ses approvisionnements "



PARIS - L'action EDF montait mardi après un accord pour sécuriser ses approvisionnements en charbon britannique et sur fond d'optimisme pour les exportations d'énergie nucléaire.
Vers 12H00 GMT, EDF gagnait 2,56% à 83,76 euros, dans un marché en hausse de 0,91%.
Depuis le début de l'année, l'action EDF a gagné 51,6%, ce qui en fait très largement la première capitalisation boursière française, avec près de 153 milliards d'euros, loin devant Total (131 milliards d'euros).
L'électricien français se trouve désormais au coude à coude avec BP, jusqu'alors la deuxième capitalisation boursière européenne derrière le pétrolier Shell. BP, dont le titre stagne depuis le début de l'année à la Bourse de Londres, vaut actuellement 108 milliards de sterling (152 milliards d'euros).
Au Royaume-Uni, UK Coal a indiqué mardi avoir signé un contrat pour l'approvisionnement d'EDF Energy sur les deux prochaines années, dans les centrales de Cottam et West Burton au départ des mines du Nottighamshire, et pour un tonnage non-précisé.
"Ce contrat va sécuriser les livraisons de charbon à des prix plus élevés, en reflétant le doublement du prix du charbon sur le marché mondial au cours des douze derniers mois" a commenté Jon Lloyd, le PDG de UK Coal.


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"Les géants allemands de l'énergie se mettent au vert"

Ne pas se reposer sur ses lauriers : l'avance technologique européenne en matière de nucléaire ne doit pas retarder la diversification des initiatives en matière d'économies d'énergie et de développement durable !

"BERLIN - L'un double ses investissements dans les énergies renouvelables, l'autre y consacre un milliard d'euros par an: les géants allemands de l'électricité EON et RWE promettent de corriger leur image de gros pollueurs, et de se détacher un peu du charbon et du nucléaire.
RWE, numéro deux allemand de l'énergie, a fait savoir mercredi que désormais il investirait "au moins un milliard d'euros par an dans les énergies renouvelables."
Le 13 novembre, son grand rival EON avait promis de doubler jusqu'en 2010, à 6 milliards d'euros au total, son investissement dans les énergies "vertes".
Les projets de RWE seront gérés par une filiale baptisée RWE Innogy, qui doit démarrer le 1er février prochain. Une réponse à la filiale "EON Climate and Renewables" créée par le numéro un...

..."


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lundi 19 novembre 2007

"L'Inde mise sur le thorium comme nouveau combustible nucléaire"

Miser sur une nouvelle filière, au regard des coûts et des risques induits, ne se fait que si les enjeux s'avèrent stratégiques. On a compris que c'était le cas au vu de cet article :

"L'Inde va lancer la construction, dans les prochaines semaines, d'un prototype de réacteur à eau lourde fonctionnant au thorium, qui inaugurera une voie nouvelle dans le nucléaire civil. Le premier réacteur à vocation commerciale de ce type devrait entrer en service en 2020. L'Inde est un des seuls pays au monde à envisager sérieusement cette alternative aux combustibles nucléaires traditionnels que sont l'uranium et le plutonium.

L'utilisation du thorium dans le cycle de combustion présente de nombreux avantages. Le minerai produit moitié moins de déchets radioactifs que l'uranium et est disponible en quantité supérieure. Les réserves indiennes de thorium sont ainsi estimées à 290 000 tonnes contre seulement 70 000 tonnes dans le cas de l'uranium. De plus, au rythme de consommation actuel, les ressources mondiales identifiées en uranium pourraient s'épuiser d'ici cinquante à soixante-dix ans - sauf à recourir à la surgénération, qui était mise en oeuvre en France dans Superphénix.

Pour répondre à la croissance de ses besoins énergétiques, l'Inde n'a guère d'autre choix que de se tourner vers le thorium. Le pays veut augmenter la part de l'énergie nucléaire dans sa production d'électricité à 25 % en 2050, contre 3,7 % aujourd'hui, mais il manque d'uranium. L'Inde ne possède en effet sur son sol que 1 % des réserves mondiales de cet élément et n'est plus autorisé à en importer depuis 1974, date de son premier essai nucléaire.

La négociation d'un accord avec les Etats-Unis pourrait lever cette interdiction. Mais sa signature semble compromise en raison de l'opposition d'une partie de la coalition au pouvoir à New Delhi. "Si nous ne signons pas l'accord nucléaire avec les Etats-Unis, et faute de ressources suffisantes en uranium, nous devrons réviser à la baisse d'au moins 6 000 mégawatts (MW) notre objectif de production de 20 000 MW d'énergie nucléaire d'ici à 2020", a reconnu, le 29 octobre, Anil Kakodkar, le président du département indien de l'énergie.
..."


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Lexique

Isotopes : désigne des atomes d'un même élément présentant, dans leur noyau, un nombre identique de protons, mais ayant un nombre de neutrons différent. Tous deux dotés de 92 protons, l'uranium 235 et l'uranium 238 ont respectivement 143 et 146 neutrons.

Fission nucléaire : phénomène par lequel un atome est divisé en plusieurs nucléides, émettant des neutrons et un dégagement intense d'énergie, ce qui peut conduire à une réaction en chaîne, domestiquée dans les réacteurs nucléaires.

Matière fissile : un isotope est dit fissile s'il peut subir une fission sous l'impact de neutrons. L'uranium 235 est le seul isotope fissile naturel.Matière fertile : elle peut produire un isotope fissile à l'issue d'une réaction nucléaire : le thorium 232 capture un neutron, donne du thorium 233, lequel se transforme en uranium 233.

dimanche 11 novembre 2007

"ENVIRONNEMENT/L'AIE s'alarme du bond de la demande énergétique d'ici 2030"

Au delà du réchauffement climatique, les ressources, clé des arbitrages futurs.

Alors que les producteurs d'énergie se réunissent,

ENVIRONNEMENT/L'AIE s'alarme du bond de la demande énergétique d'ici 2030

Paris (AWP/AFX) - La consommation énergétique devrait bondir de 55% dans le monde d'ici à 2030 sans nouvelles mesures pour la freiner, avec un risque d''escalade des prix» et des conséquences «alarmantes» sur l'environnement, avertit l'Agence internationale de l'Energie (AIE).


Le bond de la demande mondiale proviendra à 74% des pays en développement, principalement l'Inde et la Chine, qui deviendra le premier consommateur mondial d'énergie «peu après 2010», devant les Etats-Unis, projette l'AIE dans son rapport annuel sur les perspectives énergétiques mondiales.
Les hydrocarbures devraient rester de loin la première source d'énergie, sans qu'une énergie alternative soit en passe de les concurrencer: la demande pétrolière devrait progresser de 37% d'ici à 2030, à 116 millions de barils par jour (mbj) contre 84 mbj en 2006.
Un tel rythme s'accompagnera d''une augmentation ininterrompue des émissions de CO2», qui pourrait entraîner «une hausse de 6 degrés» du climat au-delà de 2030, avec des conséquences «irréversibles» sur l'environnement, a estimé Fatih Birol, directeur des études de l'AIE.
Autre menace: celle d'une «dépendance accrue» envers les pays producteurs, principalement la Russie et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).


L'article complet ici

"Iter, en route pour reproduire l’énergie des étoiles"

La fusion : Une course contre la montre de l'épuisement des ressources d'Uranium...


LE FIGARO : "L’organisation internationale a défini hier avec la France les modalités de mise en œuvre du projet.

Au milieu des 180 hectares de garrigue déboisés de Cadarache, à l’épicentre du site où va être implanté le futur réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, flottent désormais sept drapeaux, représentant les partenaires (*) de ce projet pharaonique. Symboles de la coopération internationale, ils ont assisté hier, comme autant de paires d’yeux, à la signature de l’«accord de siège» entre la France et l’organisation internationale Iter. «Non seulement nous donnons au monde la première marque tangible de l’existence de l’organisation Iter […], mais nous franchissons aussi un nouveau pas vers la réalisation d’un rêve, un pas décisif», a lancé le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Valérie Pécresse, à cette occasion.
..."

"Flambée du pétrole : une chance pour la France leader du nucléaire"


Une synthèse sur les enjeux du moment :

LE FIGARO : "L’énergie atomique est dopée par le baril attendu à 100 dollars, la fringale énergétique des nouvelles puissances industrielles et la lutte contre le réchauffement climatique. Dans l’âge nucléaire qui s’ouvre, instable et complexe, la France part en pole position.

A 40 dollars le baril de pétrole, l’énergie nucléaire est fortement compétitive. « A 100 dollars le baril - seuil psychologique qui marque un troisième choc pétrolier -, elle devient une véritable rente », dit Philippe Chalmin, le spécialiste français des matières premières. Surtout pour un pays comme la France qui, depuis une quarantaine d’années, aura investi près de 80 milliards d’euros dans l’atome pour assurer son indépendance énergétique. 78 % de la production française d’électricité relève ainsi du nucléaire (17 % de la consommation globale d’énergie), proportion qui place l’Hexagone en tête des grandes nations atomiques du monde.
..."


L'article complet ici.