mercredi 30 janvier 2008

"Il faut combiner nucléaire et énergies renouvelables, dit Lauvergeon"



On retrouve bien le crédo de l'AEPN :
Nucléaire oui, mais pas comme un dogme mono-maniaque : toutes les solutions durables devront être mobilisées pour patienter, le temps de que le ralentissement urgent de la consommation soit organisé.



BERLIN - La présidente du groupe nucléaire français Areva Anne Lauvergeon insiste dans un entretien publié mardi sur la nécessité de combiner nucléaire et énergies renouvelables dans la lutte contre le réchauffement.
"Tout le monde parle bien entendu des énergies renouvelables, mais les paroles ne sont pas toujours suivies d'actes", a-t-elle dit au Financial Times Deutschland, exprimant, selon ce quotidien, l'espoir d'un nouvel essor de l'énergie atomique.
"Heureusement que nous ne sommes pas une entreprise allemande", a-t-elle plaisanté, faisant référence à l'abandon prévu d'ici à 2020 du nucléaire en Allemagne.
"Nous exploitons toutes les sources d'énergie sans émissions de CO2", a encore indiqué Mme Lauvergeon.
La dirigeante du groupe nucléaire public a par ailleurs indiqué vouloir se développer particulièrement en Allemagne dans les énergies renouvelables.
Interrogée sur le partenariat d'Areva avec le groupe allemand Siemens au sein de la société Areva NP, Mme Lauvergeon a assuré: "Le partenariat est très bon jusqu'ici, et il n'y a aucune raison de critiquer."
Siemens craint qu'Areva ne mette en oeuvre une option pour lui racheter sa part de 34% dans Areva NP. La décision doit être prise d'ici 2009.
AREVA
SIEMENS
(©AFP / 29 janvier 2008 07h52)

"Les Assises de l'énergie partent à la chasse au gaspi"


Ces études alternatives méritent-elles notre attention ? faites vous une opinion !




"Dunkerque:


Jusqu'à jeudi, le Kursaal accueille les 9e Assises nationales de l'énergie autour du thème :


« 2008-2014 : Quel programme local pour l'énergie et le climat ? »



Au coeur des débats, la recherche de solutions permettant d'appliquer le Facteur 4 (division par quatre des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2050 pour les pays riches), préconisé par le GIEC (Groupement intergouvernemental d'experts sur le climat).

PAR BRUNO VERHEYDE
dunkerque@lavoixdunord.fr



Dans le cadre de ces Assises, l'association Virage-énergie dévoilera, demain et jeudi, la synthèse d'un impressionnant travail de réflexion qui lui permet d'affirmer qu'il sera possible, dans un avenir très proche, de se passer du nucléaire en adoptant des sources énergétiques alternatives.


L'originalité de la démarche engagée par Gildas Le Saux, créateur de l'association en juillet 2006 et soutenue par Antoine Bonduelle, consultant énergie et environnement, membre du GIEC, est de dépasser la simple opposition à la production d'énergie atomique.Représentants dunkerquois, Paulo-Serge Lopes et Anna Czapski ont rejoint l'association car « elle est une force de propositions. Les Assises ont la gentillesse de nous offrir une tribune qui nous permettra de rendre public ce Plan climat. » Jusqu'à présent, les anti-nucléaires préconisaient la fermeture des centrales, se bornant à dénoncer leur dangerosité. Sans tenir compte des conséquences sur la pénurie énergétique et sur l'emploi. L'étude qui sera présentée a gommé ces points noirs et affirme pouvoir respecter le fameux Facteur 4 tout en maintenant l'industrie et les emplois. Quand on leur oppose le fait que les énergies renouvelables sont plus chères que l'énergie nucléaire, les membres de l'association répliquent que « la situation serait différente si on ne consacrait pas 85 % du budget de la recherche au nucléaire. De plus, quand les instruments de production d'énergies propres seront produits à échelle industrielle, fatalement le prix de revient baissera. Construite en 1980 pour durer trente ans, la centrale de Gravelines a obtenu un sursis jusqu'en 2040. Nous pensons que, plutôt que de procéder à son remplacement coûteux, il faudrait consacrer les budgets au développement des énergies nouvelles. Les limites au changement ne sont pas techniques elles sont politiques et culturelles. »


Le scénario proposé par le Plan Virage-énergie atténue l'inquiétude majeure en affirmant que le passage à des solutions alternatives serait créateur d'emplois (11 900 en 2020 et 28 300 à l'horizon 2050).S'appuyant sur des technologies disponibles ou proches de l'être de manière certaine, Virage-énergie a porté son étude sur divers domaines : l'industrie (notamment la sidérurgie, plus grosse consommatrice d'énergie), la production électrique (énergies solaires, le biogaz, le bois-énergie et l'éolien), le développement des réseaux de chaleur, l'écologie industrielle (à l'image de ce qui se fait entre Arcelor et DK6), freiner le développement urbain et réorganiser les transports. •

La Voix du Nord"

vendredi 25 janvier 2008

Inde : "Un eldorado pour l'industrie atomique française"



Le nucléaire en Inde : La concurrence sera difficile sur les marchés émergeants...




Le Monde:




"Préparé depuis deux ans, l'accord de coopération nucléaire franco-indien est fin prêt, mais Nicolas Sarkozy ne le signera pas lors de sa visite d'Etat à New Delhi, vendredi 25 et samedi 26 janvier. L'Inde ne le souhaite pas et la France ne veut pas froisser les Etats-Unis, où un accord similaire butte sur des oppositions au Congrès. Ni accroître les tensions au sein de la coalition indienne au pouvoir où les communistes sont hostiles à l'accord indo-américain. L'accord entre Paris et New Delhi - préalable indispensable à l'ouverture de négociations commerciales - devrait néanmoins être discrètement paraphé par des officiels de second rang.


Non signataire du traité de non-prolifération (TNP) mais dotée de l'arme atomique, l'Inde n'est pas autorisée à importer des matériels et du combustible des 45 pays membres du groupe des fournisseurs nucléaires (NSG), ce qui freine le développement de l'énergie nucléaire.
Or ce pays, qui dispose de 16 petits réacteurs, veut s'équiper de 20 à 30 unités de forte puissance (1 000 à 1 600 MW) d'ici à 2020, pour répondre à une demande d'énergie en forte croissance et réduire sa dépendance au charbon, qui fait de l'Inde le quatrième émetteur de CO2 de la planète.
L'Inde est un eldorado comparée à l'Algérie, à la Libye et aux Emirats arabes unis, où M. Sarkozy vient de signer des accords de coopération dans l'atome civil. Six réacteurs sont déjà en construction. Bien implanté dans la transmission-distribution d'électricité, le français Areva est prêt à y vendre son savoir-faire sur toute la filière (combustible, réacteurs, retraitement) et une flotte d'EPR, son réacteur de troisième génération. "Dès qu'on aura le feu vert politique, l'Inde va devenir une de nos priorités", répète sa présidente, Anne Lauvergeon.


La concurrence sera sévère. Washington soutient notamment le fabricant de réacteurs Westinghouse, même s'il a été racheté par le japonais Toshiba. Très présente dans l'atome civil indien, la Russie y voit aussi un débouché pour son industrie nucléaire en pleine renaissance. New Delhi a annoncé son intention de développer avec Moscou un "partenariat à long terme" dans ce secteur. "




L'article en archive ici.


"Après la Floride, l'Utah et Hawaii, l'Ontario s'attaque maintenant aux règles qui restreignent le droit... à la corde à linge !"


"Après la Floride, l'Utah et Hawaii, l'Ontario s'attaque maintenant aux règles qui restreignent le droit... à la corde à lingeIl fut un temps où les ménagères nord-américaines s'enorgueillissaient de leur nouvelle sécheuse. Mais en cette ère de lutte contre les changements climatiques, c'est la corde à linge qui, parce qu'elle est beaucoup moins énergivore que la sécheuse, risque de devenir le nouveau symbole urbain de la conscience environnementale.

Après la Floride, l'Utah et Hawaii, c'est maintenant l'Ontario qui s'attaque de façon réglementaire aux règles -- publiques, privées ou semi-publiques -- qui restreignent le droit... à la corde à linge.

Cette semaine, le ministre ontarien de l'Énergie, Gerry Phillips, a officiellement lancé une consultation publique autour d'un projet de règlement destiné à abolir toute forme de restriction, même contractuelle, à l'utilisation des cordes à linge sur les propriétés abritant des unifamiliales, des maisons semi-détachées ou des maisons construites en rangées, comme c'est généralement le cas dans les milieux urbains densément peuplés.

Cette consultation, qui durera deux mois, servira aussi à prendre le pouls des gestionnaires de grands immeubles en hauteur et de condos ainsi que des membres de coopératives qui ont instauré des règles interdisant l'usage des cordes à linge ou des séchoirs amovibles sur les balcons arrière ou avant, de peur que leur édifice ne ressemble à une courtepointe multicolore. À court terme toutefois, la problématique des condos et des édifices en hauteur ne fait pas partie du projet de règlement qu'envisage Queen's Park, a précisé hier au Devoir Sylvia Kovesfalvi, porte-parole du ministère ontarien de l'Énergie, parce qu'il y a dans ce cas des aspects de sécurité à retenir pour les édifices en hauteur, dont il n'est toutefois pas impossible de venir à bout.

La province voisine a de bonnes raisons de passer à l'action dans ce domaine, soutient le ministre Phillips. Une sécheuse électrique utilisée systématiquement, a-t-il expliqué, consomme chaque année quelque 900 000 watts (900 kilowatts), ce qui représente 6 % de la consommation d'électricité du secteur résidentiel dans cette province et un coût annuel d'environ 36 $ à 7 ¢ du kWh. En Ontario, l'essentiel de l'électricité provient de centrales thermiques au charbon et de centrales nucléaires."

L'article complet ici.


jeudi 24 janvier 2008

"Parution : Renouveler la production d'énergie en Europe : un défi environnemental, industriel ..."

"A la veille de la publication par la Commission européenne du paquet "Energie et Climat", la Fondation Robert Schuman publie une nouvelle note, en français et en anglais, intitulée "Renouveler la production d'énergie en Europe : un défi environnemental, industriel et politique."

Dans un contexte énergétique global complexe, les Etats membres doivent définir rapidement le mix énergétique des années à venir. L'Union européenne a entrepris de mettre en place une politique commune de l'énergie (Conseil européen des 8 et 9 mars 2007).

Celle-ci reste à construire ; aucune option n'est à négliger, y compris celle de l'énergie nucléaire. L'auteur propose une analyse approfondie de la politique énergétique européenne actuelle et argumente en faveur d'une meilleure coopération des Etats membres pour développer une véritable stratégie énergétique européenne. "

mardi 22 janvier 2008

"Allemagne: la sortie du nucléaire divise toujours autant"

Si l'Allemagne n'importe pas encore en net l'électricité nucléaire européenne, cela pourrait venir si rien n'est fait, tout comme l'espagne en prend le chemin.


BERLIN - Un grand patron du secteur de l'énergie critique lundi l'abandon prévu du nucléaire en Allemagne, tandis que le ministre de l'Environnement défend cette perspective et égratigne au passage la France.

"Une pénurie géante nous menace", a dit au quotidien Handelsblatt le patron du groupe d'énergie EnBW, filiale d'EDF, Hans-Peter Villis. Sa société est numéro trois de l'énergie en Allemagne.

Selon une étude citée par le journal, l'Allemagne risque d'être dépendante dès 2015 d'importations d'électricité, car les énergies renouvelables et la construction de centrales classiques ne suffiront pas à compenser la sortie du nucléaire.

"Je prends ces avertissements très au sérieux", a de son côté assuré le ministre conservateur de l'Economie Michael Glos, grand partisan de l'énergie atomique.

Dix-sept centrales nucléaires sont encore en activité en Allemagne mais doivent fermer d'ici 2020, selon le programme fixé par la coalition au pouvoir.

Par ailleurs la construction de nombreuses centrales au charbon prend du retard, à la fois en raison de l'opposition de la population locale et des réglementations européennes plus strictes.
Le ministre social-démocrate à l'Environnement Sigmar Gabriel continue, au contraire, à défendre l'abandon du nucléaire, dans un entretien à la Nord-West Zeitung, et égratigne au passage la politique française.

"Quand on fait de l'énergie nucléaire le remède universel de la politique énergétique, il ne faut pas s'étonner si le danger de prolifération nucléaire augmente", a-t-il dit à propos de la France.

Le président Nicolas Sarkozy avait suscité la polémique en septembre dernier en appelant l'Allemagne à revenir sur sa décision. La décision récente de la Grande-Bretagne de construire de nouvelles centrales nucléaires a aussi renforcé les partisans de l'atome.

(©AFP / 21 janvier 2008 10h58)

L'article ici.

lundi 21 janvier 2008

"La cherté du pétrole pousse le Moyen-Orient vers le nucléaire"

LE POINT :

"La flambée des cours de l'or noir et une croissance économique rapide se conjuguent pour pousser les Etats pétroliers du Moyen-Orient à se doter d'une capacité nucléaire civile afin de répondre à l'escalade de la demande en électricité.

Les revenus pétroliers records de ces pays génèrent un boom économique qui met à rude épreuve leurs réseaux électriques. Aussi, pour continuer à faire rentrer les dollars dans leurs caisses, certains des plus gros producteurs de gaz et de pétrole se tournent vers le nucléaire afin de minimiser la consommation intérieure d'hydrocarbures.

"Le nucléaire, c'est la chose logique à faire pour les pays du Golfe", souligne Giacomo Luciani, directeur du Centre de recherche sur le Golfe, fondation basée en Suisse. "Quand le pétrole était bon marché et abondant, c'était normal de le consumer pour produire de l'électricité. A l'heure actuelle, c'est irrationnel."

L'électricité nucléaire pourrait être rapidement introduite dans la région si les Etats achètent des réacteurs clés en mains aux constructeurs internationaux plutôt que de tenter de développer eux-mêmes la technologie nucléaire civile, une entreprise de longue haleine.

Les régimes riches et autocratiques de la région sont par définition en mesure de franchir plus rapidement les obstacles de financement et d'autorisations qui prennent davantage de temps dans des pays plus démocratiques et susceptibles de se doter de centrale nucléaires d'ici une dizaine d'années.

RISQUE DE DETOURNEMENT MINIMES?

Le président français Nicolas Sarkozy a encouragé le phénomène la semaine dernière en signant un accord avec les Emirats arabes unies (EAU) et en proposant le savoir-faire français à l'Arabie saoudite, premier pays exportateur de pétrole du monde.

Sarkozy, qui a déjà signé des protocoles sur le nucléaire civil avec l'Algérie et la Libye, deux autres membres de l'OPEP, ne cache pas qu'à ses yeux les pays arabes et musulmans ont le droit à l'énergie atomique.

Les groupes français Total, Suez et Areva ont annoncé qu'ils coopéreraient à la mise en place de deux réacteurs nucléaires de nouvelle génération dans les EAU, qui pourraient être opérationnels dès 2016.

La technologie développée par Areva implique que les Emirats devront importer leur combustible nucléaire au lieu d'enrichir eux-mêmes l'uranium. Cela limite les risque de détournement du nucléaire civil à des fins militaires, comme les Occidentaux soupçonnent l'Iran de s'y livrer.

"Ces craintes stratégiques demeureraient. Mais elles sont moindres lorsque que le combustible vient d'une installation internationalement contrôlée", souligne Patrick Clawson, directeur de recherche adjoint à l'Institut de politique proche-orientale de Washington.

En 2006, le Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui regroupe les six pétromonarchies modérées de la région, avait annoncé qu'il envisageait le développement d'un programme nucléaire conjoint, suscitant la crainte d'une course aux armements atomiques avec l'Iran.

La nature sans cesse plus commerciale et concurrentielle du marché du nucléaire implique que les gouvernements occidentaux ne peuvent pas faire grande chose pour empêcher les Etats moyen-orientaux d'acheter des réacteurs, souligne Malcolm Grimston, chercheur au centre de réflexion britannique Chatham House.

INSUFFISAMMENT DE GAZ

Au-delà de la compétition entre vendeurs de centrales, la course parmi les pays clients pour être le premier à disposer de l'énergie nucléaire civile au Moyen-Orient est également de nature à accélérer la prolifération régionale de cette technologie, pensent les analystes.

Les EAU sont en contact avec plusieurs pays, pas seulement la France, au sujet de leurs ambitions nucléaires, a fait savoir la semaine dernière un responsable émirati. Le président russe Vladimir Poutine a déjà fait des offres de service dans la région et la Chine cherche aussi à y être présente.

Le gaz naturel est un combustible de choix pour produire de l'électricité dans nombre de pays du Moyen-Orient, mais il est devenu insuffisant pour combler la croissance de la demande électrique, en hausse annuelle de 8,0% dans les pays du CCG.

Cette croissance est si forte qu'elle incite les pays concernés à se tourner vers toutes les énergies possibles de substitution, y compris le charbon. En dehors de l'Iran et du Qatar, tous les autres pays de la région ne disposent pas d'assez de gaz.

Les EAU ont commencé à en importer de leur voisin qatari, lequel n'est pas sûr de pouvoir répondre durablement aux besoins de son client et de la région. Quant à l'Iran, il n'est pas encore en état d'exporter son gaz.
"Je ne suis pas sûr que le nucléaire est commercialement plus intéressant que le charbon ou le gaz d'importation, mais c'est une option qui mérite d'être examinée", résumé Rajnish Goswami, vice-président chargé du pétrole et du gaz au sein du cabinet de consultants en énergie Wood Mackenzie.

Version française Marc Delteil"


L'article complet ici.

dimanche 20 janvier 2008

"Charbon et nucléaire"

Petite analyse des effets induits du charbon utilisé pour la production d'électricité... :



"La focalisation actuelle sur l’effet de serre fait oublier que l’utilisation des combustibles fossiles pose aussi de très graves problèmes de santé publique à l’échelle locale, et l’absence quasi totale d’information à ce sujet par les médias et de débat public les a occultés complètement, à l’exception des marées noires pour le pétrole et de la pollution atmosphérique dans les villes.

En ce qui concerne la pollution atmosphérique, on insiste surtout sur la pollution automobile, mais peu de gens sont au courant de l’ampleur des dégâts: les évaluations actuelles sont de quelques dizaines de milliers de morts par an en France, surtout dans les grandes villes. Ce danger va cependant décroître car les constructeurs automobiles, sous la houlette de la Commission Européenne, ont fait de très gros efforts dans ce domaine.

Le black-out est à peu près total sur les dangers entraînés par l’usage des combustibles fossiles dans la production d’électricité. Or la Commission Européenne, dans le cadre principalement du projet ExternE, a évalué ces dangers: la mortalité serait en Europe, pour les centrales thermiques actuellement en fonctionnement, de l’ordre de 1000 années de vie perdue par TWh d’électricité produite pour les centrales à charbon et pour les centrales à fuel lourd, et d’environ 300 pour le gaz. Ce qui veut dire que si comme l’Allemagne et le Danemark, la France avait fait le choix du charbon comme mode principal de production d’électricité, ou comme l’Italie elle avait fait le choix du fuel lourd, le nombre d’années de vie perdues par an serait de l’ordre de 500 000 ( ce qui correspond à une mortalité annuelle du même ordre que celle due à la pollution automobile) et que comme l’Allemagne et l’Italie, elle exporterait cette pollution au gré des vents dans les pays voisins. Bien sûr les techniques s’amélioreront, mais pour l’instant il n’y pratiquement aucune centrale en Europe permettant d’éviter cette pollution et les centrales futures ne feront que la réduire.Encore ces évaluations ne sont faites qu’à partir des émissions de SO2, oxydes d’azote, suies et hydrocarbures aromatiques polycycliques .En ce qui concerne le charbon, il faudrait y ajouter la pollution par les éléments”hasardeux” qu’il contient, arsenic, mercure, éléments radioactifs tels que l’uranium, le thorium et surtout le radon 222 , gaz impossible à arrêter et qui produit avec une période de quelques jours du polonium 210, dont des évènements récents ont montré le danger, et du plomb 210. Il faudrait également y ajouter les masses énormes de déchets solides (60 000 tonnes par an et par TWh!) et la pollution ( poussières) entraînée par les quantités énormes de charbon qu’il faut transporter pour alimenter les centrales ( de l’ordre de 1000 t par jour pour 1 TWh annuel produit).

Si l’on prend en compte les accidents dans les mines et la silicose, en particulier dans les pays émergents, et les effets locaux très importants des exploitations sur l’environnement et la santé publique, et bien entendu l’effet de serre on comprend que le charbon est de très loin le plus mauvais moyen pour produire de l’électricité si l’on se soucie d’environnement et de santé publique.

C’est pourtant comme on l’a dit le choix de l’Allemagne et du Danemark, et à l’échelle mondiale le charbon est de plus en plus sollicité. En France actuellement les projets de centrales à charbon se multiplient.

Ne serait-il pas bon que l’information circule à ce sujet? L’émission Cdans l’air du 17 Mars sur la 5 a commencé à lever un coin du voile, mais c’est bien insuffisant.Observons en passant qu’une grande difficulté de la mise en place d’une politique énergétique européenne est probablement due au fait qu’un grand nombre de pays européens ont fait le choix des combustibles fossiles pour leur production d’électricité et s’opposent aux pays qui comme la France ont fait le choix du nucléaire. L’accord qui vient de se faire n’est qu’un accord a minima sur une politique de développement des énergies renouvelables qui permet à tout un chacun de se dédouaner, mais qui n’aborde pas les problèmes sur le fond..

Tout cela ne justifierait-t-il pas un véritable débat public ?"


L'article complet ici (avec les comments)

samedi 19 janvier 2008

"L’Energie dans le monde : Soyons rassurés"

Un scénario qui ouvre des perspectives...



"Les malheureux citoyens que nous sommes sont perpétuellement assaillis par le sentiment que, dès qu’il s’agit d’énergie, nous polluons la planète de manières diverses : trop de CO2 qui cause(rait) l’effet de serre, les déchets (surtout nucléaires), des rejets de chaleur inconsidérés, etc. etc.

Les seuls moyens d’échapper à l’opprobre sont de faire des économies d’énergie et de se tourner vers les énergies renouvelables, dont l’éolien est le parangon incontesté. Certes, les économies d’énergie sont parfaitement recommandables, partout où c’est possible ; on commence à s’apercevoir que les énergies renouvelables, à cause de leur caractère aléatoire et diffus, ne peuvent être qu’un appoint à une source d’énergie massive et permanente.

En particulier, on commence, à juste titre, à se poser des questions sur l’intérêt, dans nos pays, des fermes éoliennes dont tous les média se gargarisent : pas de CO2, mais pollution visuelle pour des résultats marginaux et coûteux.

On parle d’un doublement des besoins en énergie de la planète d’ici le milieu du siècle, causé principalement par la fringale de modernisation des pays « en développement » et même d’un triplement de la demande électrique, à cause des avantages incontestables de ce vecteur en termes de confort, d’usage pratique et de sécurité.

Nous nous plaçons en 2050 : il est admis que la demande électrique sera 300 % plus élevée qu’aujourd’hui (env. 20 000 Térawatt-heure actuellement) . A ce moment, les moyens d’économiser l’énergie seront sans doute assez bien intégrés et il n’y aura pas grand-chose à gagner dans ce secteur, disons tout de même un gain de 10 %.

Mettons, pour être aimables mais sans trop y croire, un 25 % d’appoint d’énergie renouvelable, notamment solaire.

Reste à fournir : 300-100-(10+25)= 165 % en bonne énergie massive et constante, ce que l’on sait faire avec les combustibles fossiles et le nucléaire.

Mais l’objection des rejets de C02 si bien décrits par le nouveau Nobel Al Gore, plus le prix croissant des combustibles, sont de nature à condamner leur utilisation. Les barrages hydroélectriques apporteront un appoint naturellement (de l’ordre de 10 %).

Reste l’énergie nucléaire, si longtemps décriée, massive, propre, sûre quand elle est correctement mise en œuvre, comme nos installations en témoignent, et qui n’émet pas de gaz à effet de serre.

Combler cette demande avec des réacteurs nucléaires, ceci équivaut à installer 3-4000 nouveaux réacteurs du genre EPR de 1500 MW chacun dans le monde. Le nombre de ces réacteurs n’est pas le problème, mais leur gourmandise en Uranium risque d’en être un, dont on voit d’ores et déjà le prix s’envoler.

A raison de 150 tonnes d’uranium naturel par an et par réacteur, pour 4000 réacteurs cela fait une demande de 600 000 tonnes par an. Or si l’on estime à 15 millions de tonnes les réserves d’uranium normalement accessibles en 2050, on voit qu’en théorie en 25 ans les réserves seraient épuisées (ceci est en partie faux, car la prospection de l’uranium en est encore à ses débuts, et il suffit de voir ce qu’il en est des découvertes de gisements de pétrole).

Entre-temps, nos physiciens nucléaires ont de longue date observé que l’on peut singulièrement améliorer le rendement sur matières premières de nos réacteurs, par une approche scientifique, en utilisant des réacteurs moins gourmands mais tout aussi efficaces et en recyclant au maximum tout ce qu’ils produisent : bel exemple de développement durable.

Les réacteurs actuels sont dérivés d’un réacteur américain de sous-marin, robuste et fiable, mais l’économie en combustible n’était pas un souci majeur. Ce sont des réacteurs refroidis à l’eau , réacteurs dits « à eau légère » dans lesquels les neutrons sont ralentis, d’où la dénomination de « réacteurs à neutrons thermiques ». A ce titre, les réacteurs actuels ne « brûlent » au mieux que 1 % de l’uranium naturel qui a servi à fabriquer les éléments combustibles, et malgré tout on les trouve remarquables. En France et au Japon on « retraite » d’ailleurs ces combustibles irradiés pour en recycler les 99% restants qui pourront être réutilisés, aujourd’hui ou plus tard : l’uranium plus du plutonium qui se forme dans le réacteur. (Ce plutonium est un excellent combustible).

Les physiciens ont vite vu que si les neutrons n’étaient pas ralentis et restaient des « neutrons rapides », on pouvait obtenir des propriétés remarquables, notamment à partir de réacteurs pouvant être alimentés en uranium naturel ou même appauvri (venant des installations d’enrichissement), démarrant au départ sur plutonium et capables si nécessaire, de fabriquer plus de plutonium qu’ils n’en consomment, le combustible d’appoint étant de l’uranium ordinaire. On nomme ces réacteurs des « surgénérateurs ». Ce tour de force est obtenu en particulier, par des recyclages intelligents.

Il faut démarrer, en principe, avec une certaine quantité de plutonium qui est produit dans les réacteurs actuels, on voit donc la complémentarité des filières à eau légère et de celles à neutrons rapides.

On objectera que « le plutonium est le produit au monde le plus dangereux » Ceci n’est pas vrai, même si la manutention du plutonium mérite des égards particuliers, précautions qui sont déjà mises en œuvre dans des installations industrielles comme l’Atelier Melox à Marcoule qui recycle déjà le plutonium pour le brûler dans les réacteurs actuels.

Les réacteurs rapides seraient théoriquement capables d’utiliser tout l’uranium dont on les alimente, et non plus seulement 1%. Avec les pertes, on peut arriver à 50-70 % de rendement, ce qui fait une vaste différence. Ce type de réacteurs fait partie de ce que l’on a baptisé la Génération IV.

C’est comme si avec un plein d’essence qui permet de faire 500 km, on pouvait en faire 50 fois plus, soit la moitié du tour de la terre !

A supposer que TOUTE l’électricité dans le monde serait générée par le nucléaire (donc sans aucun rejet de CO2), nos 4000 réacteurs auraient besoin chaque année de : 4000x3t/an=12 000 tonnes d’uranium environ, au lieu de 600 000 tonnes. (La consommation actuelle mondiale est de l’ordre de 60 000T/an pour 17 % d’électricité nucléaire).

On voit le spectre du manque d’uranium s’éloigner, 20 ans de réserves devenir 1000 ans....
Ces données ne sont pas des élucubrations mais ont été vérifiées avec les différents prototypes, notamment Superphénix (1300 MW) avant sa fermeture autoritaire et sa casse irréversible.
A noter en plus qu’un réacteur rapide produit encore moins de déchets qu’un réacteur à eau légère, et consomme sous forme d’énergie une partie de ses propres déchets.

Le mouvement perpétuel, en quelque sorte.... En tout cas, un nucléaire durable.

Pourquoi se priver de tels atouts ? Les Indiens l’ont bien compris, avec leurs besoins énergétiques monumentaux, ils ont mis en chantier un surgénérateur PFBR de 500 MW.
La seconde partie du siècle verra de tels réacteurs. Le marché de l’uranium se stabilisera. On aura, si l’on en a la volonté, une énergie électrique abondante, bon marché, propre et sûre.

Donc nous pouvons nous réjouir de ce que la Providence et l’intelligence de l’homme nous permettent d’envisager des perspectives que nous qualifierons de « durables ». "

Michel Lung



Des gens comme Michel devraient être immortels, mais La mort est le seul évènement certain de la vie , la seule vérité, et quand elle arrive elle nous surprend toujours .
Quand on perd un ami on à l’impression qu’on avait encore tant de choses à lui dire.....
Adieu Michel
José RomeléPrésident WONUC France

Président WONUC FRANCE WONUC – World Council of Nuclear Workers 49, rue Lauriston 75116 Paris, France


L'article complet ici.

samedi 5 janvier 2008

"Baril de pétrole à 100 dollars : vers une accélération de la transition énergétique ?"




Etape marquante du début de la fin de l'actuel modèle économique du pétrole, il va nous falloir inventer un nouveau modèle si on ne veut pas revivre la crise de 1929 puissance 10.


Notre-Planete.info :

Pour la première fois, le baril de pétrole a atteint le seuil symbolique de 100 dollars. Une tendance qui risque bien de se pérenniser et qui implique plus de sobriété énergétique et de diversité dans les approvisionnements énergétiques.

Après un précédent record datant du 21 novembre 2007 (99,29 dollars), le baril de brut (light sweet crude, 159 litres, livraison février) a finalement réussi à atteindre le 2 janvier la barre symbolique des 100 dollars. Il est actuellement en léger repli à
99,59 dollars. Si la précision des chiffres importe peu ici, notons plutôt que le prix du baril de pétrole a augmenté de plus de 58% en seulement un an et qu'en 2002 il était à 25 dollars. Les observateurs s'attendent à ce que ce prix élevé se maintienne au moins pour 2008...

Quelques chiffres sur la consommation de pétrole

En 2006, selon
les statistiques américaines, les Etats-Unis restaient les premiers consommateurs de pétrole avec plus de 20 millions de barils exploités par jour ! La chine, était en deuxième position avec plus de 7 millions de barils consommés par jour. La France, avec moins de 2 millions de barils par jour était en douzième position. Si la place relativement confortable de la France est en partie due à l'énergie nucléaire, le récent record de consommation d'électricité favorise le recours aux centrales thermiques alimentées notamment par du pétrole...
Au niveau mondial, la consommation de pétrole a augmenté de près de 30% depuis 1990 selon l'Union française des industries pétrolières (
UFIP).

100 dollars : des cause multiples

Le franchissement de ce seuil relève donc avant tout d’une tendance lourde qui trouve son origine dans de multiples facteurs :- Le pétrole, qui est une ressource non renouvelable, s'épuise de plus en plus quoiqu'en disent
certains propos rassurants de compagnies pétrolières. Claudia Kemfert, experte de l'institut de conjoncture allemand DIW, interrogée par le Berliner Zeitung, juge que le prix du baril pourrait doubler dans dix ans car "les réserves de pétrole s'amenuisent de plus en plus, et cela va faire monter les prix". De plus, l'Organisation des pays producteurs et exportateurs de pétrole (Opep) note qu'elle ne pourrait pas répondre à la demande mondiale, ceci dès 2024. L'estimation des réserves est toutefois un sujet complexe vu la multiplicité des acteurs, des gisements et des intérêts (ce qui nuit à la transparence).

- Les investissements pour extraire le pétrole requièrent de plus en plus de technicité et sont de plus en plus coûteux car les ressources restantes sont plus difficiles d'accès. L’intérêt récent pour
les sables bitumineux dont les impacts environnementaux sont lourds peut en témoigner.


- Le monde est en proie à de nombreuses instabilités géopolitiques notamment dans les grandes régions productrices de pétrole comme le Moyen Orient et l'Afrique (Nigeria, Iran, Irak...) ; incertitudes quant à l'avenir politique du Pakistan, puissance nucléaire ; choix politiques de certains pays producteurs comme le Venezuela qui n'alimenteront que des pays "amis".


- Depuis quelques semaines, les réserves américaines estimées sont régulièrement revues à la baisse alors qu'elles sont déjà à leur plus bas niveau depuis trois ans.

- Accroissement de la demande issue de marchés à très forte croissance comme la Chine (la consommation de pétrole y a doublé en dix ans) ou l'Inde qui se traduit notamment par une augmentation inquiétante du nombre de véhicules. Ainsi, on estime qu'il existe aujourd'hui près d'un milliard de véhicules dans le monde. Or, de 1955 à 2005, l'augmentation de leur nombre a été environ trois plus rapide que la croissance de la population ! Cette pression ne se limite pas seulement aux transports mais aussi aux produits manufacturés et aux emballages qui exploitent massivement le plastique, issu du pétrole.


Les raisons ne manquent pas pour expliquer le franchissement de ce seuil et confortent l'idée que le prix de l'énergie la plus utilisée au monde ne risque pas de baisser significativement à court terme.

Des conséquences inquiétantes ?

Ce qui est inquiétant dans ce nouveau record c'est surtout la dépendance persistante de nos sociétés aux hydrocarbures. L'économie européenne risque d'en pâtir comme l'a indiqué la porte-parole de la Commission en charge des Affaires économiques, Amelia Torres : "depuis l'été, les prix du pétrole augmentent de façon très forte (...) Si ces niveaux très élevés se maintiennent, cela aura forcément un impact sur l'économie". Cependant, le cours de l'euro face au dollar permet d'amortir en partie le choc.

Première conséquence : l'augmentation des prix de l'essence et du gazole

En France, le pétrole demeure incontournable pour les transports qui en dépendent à 97% (
Institut Français du Pétrole, 09/2006) ! Le trafic routier en est bien évidemment le premier responsable : le parc automobile en circulation est estimé à près de 37 millions de véhicules dont 30 millions de voitures particulières. Le nombre de véhicules augmente continuellement bien que le rythme de croissance du parc continue de s'infléchir (0,7% en 2005, 1,2% en 2004).

Si le cours du pétrole ne diminue pas significativement dans les prochains jours, les prix à la pompe (essence et gazole) devraient augmenter dès mi-janvier de 3 à 4 centimes selon l'UFIP : "si on maintient à 98, 100 dollars le baril de brut, il y aura un impact à la mi-janvier. Ca correspondrait à 3 à 4 centimes de plus pour chaque litre de carburant", que ce soit le gazole, l'essence ou le fioul domestique, par rapport à la moyenne de décembre, a indiqué Jean-Louis Schilansky, délégué général de l'UFIP. Cette hausse sera sensible "surtout pour le gazole, qui est le carburant le plus demandé en hiver", a-t-il précisé. Actuellement, le litre de gazole vaut environ 1,25 euro, le litre de super sans plomb 95 1,35 euro, et le litre de fioul 0,78 euros.

Ces augmentations probables en fâcheront beaucoup : le pouvoir d'achat sera directement affecté et on ne touche pas à ce « pouvoir »… D'autres s'en réjouissent et y voient un moyen d'accélérer une transition énergétique bien molle face aux enjeux actuels. Dans tous les cas, les ménages les plus modestes seront les plus touchés que ce soit pour se déplacer ou se chauffer.


Vers quelle transition énergétique ?

Le franchissement du seuil des 100 dollars est une alerte supplémentaire qui devrait enfin inciter les acteurs de nos sociétés à plus de retenue sur les consommations énergétiques, ce qui n'est manifestement pas encore le cas malgré les appels incessants. De plus, les énergies renouvelables devraient en profiter et devenir de plus en plus compétitives et attrayantes.Au niveau des transports routiers, les avancées sont timides : les véhicules plus propres sont boudés par les consommateurs à cause de leurs faibles performances tandis que les grands constructeurs français tardent à s'investir véritablement. Toutefois, quelques annonces intéressantes comme la
BlueCar ou la voiture à air comprimé de Guy Nègre semblent prometteuses. En attendant, un comportement plus responsable permet de faire de substantielles économies !

Enfin, pour la production d'électricité, l'énergie nucléaire n'étant
pas généralisable, le recours au charbon (une énergie fossile non renouvelable) apparaît de plus en plus comme une solution à cause de ses réserves confortables et de son prix plus attractif. A ce titre, l'Inde, la Chine mais aussi l'Allemagne, les Etats-Unis ou l'Angleterre se tournent de nouveau vers l'énergie de la révolution industrielle. Malheureusement, à part quelques prototypes de stockage de CO2 en cours de réalisation et de test, les centrales énergétiques au charbon émettent beaucoup de CO2, premier gaz à effet de serre d'origine anthropique... Ainsi, le charbon, qui domine la production mondiale d'électricité, devrait voir sa demande doubler d'ici 2030, selon l'Agence Internationale de l'Energie (AIE). A plus long terme, des prix du pétrole élevés pourraient aussi encourager le développement de carburants liquides à partir de charbon, qui émettent trois fois plus de CO2 que les carburants classiques, selon l'AIE. Un triste présage qui pourrait bien devenir une réalité dans un monde victime de sa boulimie énergétique."

Energie : quelles solutions pour l'avenir ?




A la lecture ci dessous du rapport de l'O.R.G., l'étude du scénario du tout nucléaire confirme sa non faisabilité. Mais qui en doutait ?

On sait bien maintenant que seule la combinaison des énergies "soutenables" et la réduction de la consommation représente la porte de sortie.
Mais à trop tergiverser, on perd un temps précieux devant le mur qui s'approche.

Quant à l'insécurité supposée d'une utilisation massive du nucléaire, elle ne tient pas longtemps face aux 800 000 morts irakiens et aux centaines de guerres provoquées le plus souvent par des questions de souveraineté énergétique.

Si le nucléaire n'est pas la solution parfaite, doit-elle pour autant être écartée ?
La réponse est évidemment non.




Illustration : Production/consommation d'énergie en France



Notre-Planete.info :

"Selon un rapport de L'Oxford Research Group, le développement du nucléaire comme énergie de substitution aux énergies fossiles, largement exploitées, n'est pas réalisable dans le temps imparti pour réduire nos émissions de CO2 et extrêmement risqué pour la sécurité.

Actuellement, près de 15 TW(1) d'énergie primaire sont produites par an, soit environ 2 300 watts par personne et par an : 5,6 TW sont issus du pétrole, 3,8 TW du charbon, 3,5 TW du gaz, 0,13 TW des énergies renouvelables (éolien, solaire et biomasse), 0,9 TW de l'hydro-électricité et enfin 0,9 TW de l'énergie nucléaire.

En 2005, selon les données du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC), les 442 réacteurs nucléaires en service dans 31 pays produisaient environ 375 GW d'électricité, c'est à dire 16% de la production totale d'électricité. 76 réacteurs supplémentaires sont actuellement prévus et 25 sont en construction dans le monde.

Les pays de l'OCDE pourvus de réacteurs nucléaires produisent plus de 300 GWe d'électricité nucléaire, c'est à dire 335 watts par personne et par an contre plus de 63 Gwe pour les autres pays, soit 0,018 watts par personne.

Le défi de l'humanité pour ce siècle, est de diminuer au maximum les émissions de CO2 induites en grande partie par la production d'énergie. Ainsi, l'énergie nucléaire pourrait être une solution, puisque réputée pour émettre peu de CO2.Toutefois, dans le bilan des émissions d'une source d'énergie, il faut bien prendre en compte l'ensemble du processus de production, de l'extraction de la matière première à la diffusion chez le consommateur. A ce titre, le bilan suivant a été dressé par l'étude (en gCO2 par Kwh) :gaz naturel : 386, charbon : 755, nucléaire : entre 10 et 130 suivant les sources.

Ainsi, l'énergie nucléaire permet d'économiser entre 2,2 à 2,6 gigatonnes de CO2 par an par rapport à une production issue du charbon.

L'exercice auquel se sont livrés Frank Barnaby et James Kemp, auteurs du rapport "Too hot to handle ? The future of civil nuclear power" a été d'estimer la faisabilité d'un passage plus massif à l'énergie nucléaire dans le monde à l'horizon 2075.

En se basant sur une population de 10 milliards d'habitants en 2075 (contre 6,7 milliards actuellement), et une production d'électricité, certainement sous-estimée, de 1000 watts par personne qui serait issue à 33% de l'énergie nucléaire (donc le double d'aujourd'hui), le monde devrait produire 3 TW d'électricité par an, soit l'équivalent de 3000 réacteurs d'1 GW. Ce qui implique la construction d'environ 4 réacteurs par mois (à comparer avec le record mondial de la France de 3,4 réacteurs par an de 1977 à 1993) pendant 67 ans, ce qui est impossible selon les auteurs, vu le rythme actuel de construction.

De surcroît, l'étude insiste fortement sur les risques de prolifération jugeant que l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) serait incapable de surveiller un tel parc nucléaire.

Enfin, l'augmentation du nombre de centrales pourrait épuiser assez rapidement les réserves d'uranium, généralisant l'emploi des réacteurs de quatrième génération, dont le combustible est le MOX, un mélange d'uranium et de plutonium. Or, le plutonium est directement utilisable pour la production d'armes nucléaires, contrairement à l'uranium, qui doit passer par un stade d'enrichissement, comme en témoigne actuellement la crise iranienne.

Dans le même temps, la Chine, qui prévoit pourtant la construction de 23 réacteurs s'est engagée dans la mise en service de 562 centrales à charbon d'ici à 2012, ce qui correspond à la construction d'environ 1 centrale tous les 5 jours. L'Inde en a planifié 213 et les USA 72 selon un article de Courrier international, 2005.Ce rapport nous permet, une nouvelle fois, d'insister sur l'importance de la réduction de notre consommation énergétique, seule solution véritablement accessible. "