dimanche 2 février 2020

Décryptage d’un article antinucléaire à propos d’une légère fuite de radioactivité à la centrale du Tricastin

Chers amis du nucléaire propre et respectueux de l’environnement,

Voici quelques commentaires concernant l’article de presse suivant décrivant une fuite « cachée par EDF » de radioactivité décrite comme « mortelle » et à des niveaux prétendument « faramineux » :

https://www.notre-planete.info/actualites/4225-fuite-radioactive-centrale-nucleaire-Tricastin

Voilà un torchon qui est un bon exemple de mauvais journalisme cherchant à amplifier au maximum la peur, cela mérite une petite analyse de texte. 

Le tritium est un bon élément pour faire peur au lecteur car son nom se termine en « ium » comme le « curium » ou « plutonium » ou « uranium ».

Mais c’est un élément naturellement présent dans la nature et tout à fait inoffensif aux doses que l’on peut rencontrer dans la nature, et même en cas de léger dépassement de la norme autorisée.

Tout d’abord, remarquons avant de rentrer dans une analyse plus détaillée que l’auteur de cet article est la coordination antinucléaire (on l’avait compris !) du Sud-Ouest.

L’info de base est vraie : un très léger dépassement (sans danger!) du rejet de tritium (élément naturel) déclaré (pas caché !) par EDF à la centrale nucléaire du Tricastin.

Ensuite tout est dans le choix des adjectifs et des superlatifs pour travestir la réalité et là le journaliste se surpasse  :

- Fuite « importante » -> le journaliste aurait dû écrire : « fuite minime » (1150 au lieu de 1000 bq/l autorisés = pas grand chose)

-  il est écrit fuite « mortelle » (pourtant personne n’est mort ni ne mourra ni même n’a été blessé et même pas exposé à cette radioactivité ...) -> le journaliste aurait dû écrire : « fuite inoffensive ».

- Le niveau « faramineux » de 5300 Bq/l : le journaliste aurait pu préciser que la radioactivité naturelle du corps humain c’est 8000 Bq soit 100 Bq/l variant facilement d’un facteur 10 et qu’on reste donc de l’ordre de grandeur approximatif de la radioactivité naturelle du corps humain, en tout cas bien loin de tout risque pour la santé (d’autant plus que personne ne boit l’eau dont il s’agit, donc le risque pour la santé publique est de ZÉRO). Enfin (même si cette eau était absorbée (ce qui n’est pas le cas) le tritium s’élimine très facilement (en urinant) et n’est donc pas dangereux car il ne s’accumule pas dans l’organisme et s’élimine naturellement spontanément. Il suffit de boire plus d’eau pour l’éliminer plus vite.

Le dépassement de délai pour la déclaration et le léger dépassement du rejet autorisé font que ce sera probablement classé comme un incident niveau 1 par l’ASN (anomalie car dépassement de la norme) ou peut-être niveau 2 (car légère augmentation de la radioactivité sur le site de la centrale bien que personne n’y est exposé et sans risque pour la santé ni des travailleurs ni du public). Bref, il s’agit d’un incident sans conséquence pour la santé du public et des travailleurs comme il s’en produit plusieurs dizaines par an en France, déclarés comme il se doit à l’ASN. Sans doute une erreur humaine (un robinet mal fermé ?). Mais qui n’a cependant tué ou blessé personne ! Quelle autre industrie déclare les incidents de ce type, une vanne mal fermée qui ne tue ni ne blesse personne ?

« sans que la moindre information au public et à la Commission Locale d'Information (Cligeet) ne soit donnée par EDF » -> le journaliste se contredit lui-même car cet article fait suite à un communiqué d’EDF... ! Laquelle note est présentée ailleurs comme une « note laconique » (n’ayant bien sûr que des défauts... trop laconique, trop ceci, trop cela)

Le journaliste aurait dû préciser que le tritium c’est naturel, il y en a partout dans l’eau, aussi bien dans l’eau douce que l’eau de mer : le tritium, en soi, c’est naturel !

En résumé : il y a certes eu une erreur (errare humanism est !), dûment déclarée par EDF, provoquant un léger rejet de tritium, sans conséquence pour la santé humaine. Pour l’environnement les conséquences sont extrêmement transitoires (pas éternelles) et de très faible ampleur, comparables au versement par erreur de quelques cm3 d’eau de javel dans la nappe phréatique (dans laquelle ne vit aucun poisson et dont précisons-le personne ne boit l’eau).

Cet article démontre surtout à quel point les antinucléaires déforment la réalité et sont prêts à raconter n’importe quoi pour tenter d’effrayer le public.

Voici maintenant la même histoire racontée cette fois correctement (mais il manque toujours la mise en perspective) :

https://www.francebleu.fr/amp/infos/environnement/une-fuite-de-tritium-a-la-centrale-de-tricastin-1579716152

Nous espérons que ce décryptage vous est utile pour mettre en perspective cette information.

Vous souhaitant une belle journée, bien cordialement,

Bruno Comby

Président de l’AEPN
Association des Ecologistes Pour le Nucléaire 

http://www.ecolo.org

Adhérez à l’association :
http://www.ecolo.org/subscri/subscrifr.htm

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