lundi 8 septembre 2008

Les candidats ont changé leur position sur le thème de l'énergie

Ou comment l'homme gaspille les ressources de la planète au grès de ses humeurs : le litre 0,90 dollars ? on reprend les forages !




Le Monde :
"Hier susceptibles de "condamner à la défaite tout homme politique", les forages offshore "sentent maintenant comme un bouquet de roses", ironise la politologue californienne Susan Estrich. Une seule explication : le prix du litre d'essence à la pompe. A près de 5 dollars le gallon (0,90 euro le litre), il a doublé en deux ans : lèse-majesté pour le mode de vie des Américains. Susan Estrich, qui finance trois voitures, constate que son budget mensuel d'essence est supérieur à ce qu'elle remboursait pour l'emprunt de sa première voiture. Tout aspirant à la Maison Blanche se devait de songer à soulager les automobilistes américains, quitte à opérer des virages à 180 degrés, estime-t-elle. C'est précisément ce qu'ils ont fait.

Soucieux à l'époque de protéger l'environnement, le républicain John McCain a plusieurs fois voté, au Sénat, contre la levée du moratoire sur les forages en mer, en vigueur depuis 1981. Il les approuve depuis que les prix à la pompe ont fortement grimpé, en juin. Du coup, les lobbyistes du secteur pétrolier ont accepté de contribuer financièrement à sa campagne. Ils ont été davantage encouragés par le choix de sa colistière. Sarah Palin, gouverneure de l'Alaska, est partisane de l'exploitation pétrolière et gazière en mer, y compris dans l'Arctique. L'Alaska produit 720 000 barils par jour mais en fournissait trois fois plus il y a vingt ans.
Barack Obama a d'abord campé sur son refus des forages en mer, estimant que ces projets "ne produiraient pas une seule goutte de pétrole avant au moins sept ans". "Gonfler correctement les pneus des véhicules et régler les moteurs permet d'économiser autant de carburant" que ce que ne produiront les forages offshore, avait-il ajouté. Le candidat démocrate a amendé sa position : il accepterait l'exploitation de certains champs (au large de la Floride, notamment), à condition que les compagnies pétrolières épuisent les droits de forage dont elles disposent sur le continent. Encore opposé, début juillet, à la proposition républicaine de puiser dans les réserves stratégiques américaines de pétrole (sauf en cas de "véritable urgence"), il a changé d'avis, début août, estimant que la vente de 10 % de ces réserves de 700 millions de barils contribuerait à faire baisser le prix de l'essence.
John McCain, qui cite la France en exemple en matière d'indépendance énergétique, prône la construction de 45 réacteurs nucléaires d'ici à 2030. Barack Obama affiche dorénavant moins de réticences face au nucléaire, à condition "de rechercher les moyens de stocker les déchets de façon sûre". "Soyons sérieux, implore Susan Estrich. Quelle que soit l'issue du scrutin présidentiel, le prix de l'essence ne baissera pas avant très longtemps." "
Un complément sur le site de Challenges.

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