samedi 5 janvier 2008

Energie : quelles solutions pour l'avenir ?




A la lecture ci dessous du rapport de l'O.R.G., l'étude du scénario du tout nucléaire confirme sa non faisabilité. Mais qui en doutait ?

On sait bien maintenant que seule la combinaison des énergies "soutenables" et la réduction de la consommation représente la porte de sortie.
Mais à trop tergiverser, on perd un temps précieux devant le mur qui s'approche.

Quant à l'insécurité supposée d'une utilisation massive du nucléaire, elle ne tient pas longtemps face aux 800 000 morts irakiens et aux centaines de guerres provoquées le plus souvent par des questions de souveraineté énergétique.

Si le nucléaire n'est pas la solution parfaite, doit-elle pour autant être écartée ?
La réponse est évidemment non.




Illustration : Production/consommation d'énergie en France



Notre-Planete.info :

"Selon un rapport de L'Oxford Research Group, le développement du nucléaire comme énergie de substitution aux énergies fossiles, largement exploitées, n'est pas réalisable dans le temps imparti pour réduire nos émissions de CO2 et extrêmement risqué pour la sécurité.

Actuellement, près de 15 TW(1) d'énergie primaire sont produites par an, soit environ 2 300 watts par personne et par an : 5,6 TW sont issus du pétrole, 3,8 TW du charbon, 3,5 TW du gaz, 0,13 TW des énergies renouvelables (éolien, solaire et biomasse), 0,9 TW de l'hydro-électricité et enfin 0,9 TW de l'énergie nucléaire.

En 2005, selon les données du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC), les 442 réacteurs nucléaires en service dans 31 pays produisaient environ 375 GW d'électricité, c'est à dire 16% de la production totale d'électricité. 76 réacteurs supplémentaires sont actuellement prévus et 25 sont en construction dans le monde.

Les pays de l'OCDE pourvus de réacteurs nucléaires produisent plus de 300 GWe d'électricité nucléaire, c'est à dire 335 watts par personne et par an contre plus de 63 Gwe pour les autres pays, soit 0,018 watts par personne.

Le défi de l'humanité pour ce siècle, est de diminuer au maximum les émissions de CO2 induites en grande partie par la production d'énergie. Ainsi, l'énergie nucléaire pourrait être une solution, puisque réputée pour émettre peu de CO2.Toutefois, dans le bilan des émissions d'une source d'énergie, il faut bien prendre en compte l'ensemble du processus de production, de l'extraction de la matière première à la diffusion chez le consommateur. A ce titre, le bilan suivant a été dressé par l'étude (en gCO2 par Kwh) :gaz naturel : 386, charbon : 755, nucléaire : entre 10 et 130 suivant les sources.

Ainsi, l'énergie nucléaire permet d'économiser entre 2,2 à 2,6 gigatonnes de CO2 par an par rapport à une production issue du charbon.

L'exercice auquel se sont livrés Frank Barnaby et James Kemp, auteurs du rapport "Too hot to handle ? The future of civil nuclear power" a été d'estimer la faisabilité d'un passage plus massif à l'énergie nucléaire dans le monde à l'horizon 2075.

En se basant sur une population de 10 milliards d'habitants en 2075 (contre 6,7 milliards actuellement), et une production d'électricité, certainement sous-estimée, de 1000 watts par personne qui serait issue à 33% de l'énergie nucléaire (donc le double d'aujourd'hui), le monde devrait produire 3 TW d'électricité par an, soit l'équivalent de 3000 réacteurs d'1 GW. Ce qui implique la construction d'environ 4 réacteurs par mois (à comparer avec le record mondial de la France de 3,4 réacteurs par an de 1977 à 1993) pendant 67 ans, ce qui est impossible selon les auteurs, vu le rythme actuel de construction.

De surcroît, l'étude insiste fortement sur les risques de prolifération jugeant que l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) serait incapable de surveiller un tel parc nucléaire.

Enfin, l'augmentation du nombre de centrales pourrait épuiser assez rapidement les réserves d'uranium, généralisant l'emploi des réacteurs de quatrième génération, dont le combustible est le MOX, un mélange d'uranium et de plutonium. Or, le plutonium est directement utilisable pour la production d'armes nucléaires, contrairement à l'uranium, qui doit passer par un stade d'enrichissement, comme en témoigne actuellement la crise iranienne.

Dans le même temps, la Chine, qui prévoit pourtant la construction de 23 réacteurs s'est engagée dans la mise en service de 562 centrales à charbon d'ici à 2012, ce qui correspond à la construction d'environ 1 centrale tous les 5 jours. L'Inde en a planifié 213 et les USA 72 selon un article de Courrier international, 2005.Ce rapport nous permet, une nouvelle fois, d'insister sur l'importance de la réduction de notre consommation énergétique, seule solution véritablement accessible. "

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