dimanche 6 décembre 2009

Fondation Hulot : "Copenhague J-5: " Le Nucléaire : une partie de la solution"


Alors que Nicolas Hulot préconise un rééquilibrage du bouquet énergétique abaissant les 80% d'électricité nuclaire francaise,
mais que le PS au travers de Ségolène Royal assouplit son discours envers le nucélaire (ou voir annexe ci dessous),

Jean-Marc Jancovici, membre du Comité de veille de la Fondation Hulot, reste réaliste sur les solutions d'avenir et encourage à s'appuyer encore sur l'énergie nucléaire.

Extrait d'un très interessant article :

"...
D'ailleurs regardez bien les pays qui n'ont pas de nucléaire ou qui ont arrêté leur programme atomique, il recourent souvent au charbon. C'est vrai aux Etats-Unis, vrai au Danemark et vrai aussi en Allemagne, où Joschka Fischer, ancien Ministre Vert des Affaires étrangères, n'hésitait pas à appeler de ses vœux la construction de plusieurs nouvelles centrales à charbon.


Et pourquoi ?

Parce que c'est la solution préférée de l'actionnaire ! Le nucléaire, en coût d'installation, c'est 3000 € du kilowatt. Le charbon, c'est entre 1000 et 1500 €, et le gaz, c'est encore moins cher : 500 € (mais le charbon est moins cher par kWh). Le vrai concurrent du nucléaire, c'est le charbon et le gaz. Pas les éoliennes. J'ajoute que la libéralisation de l'énergie en Europe, qui incite à confier la production d'électricité à des sociétés privées, accélère la fuite en avant vers les énergies fossiles. C'est plus simple et moins risqué pour elles - et pour leurs banques - d'immobiliser des capitaux sur seulement trois ou quatre ans, le délai de construction d'une centrale à charbon, voir même deux ans s'il s'agit d'une centrale à gaz, que pendant les huit années nécessaires à la mise en œuvre d'une centrale nucléaire.
..."
 
Cliquez ici pour l'article en entier.


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ANNEXE :

Le Monde :

Ségolène Royal (PS) assouplit sa position sur le nucléaire :
'inflexion n'est pas passée inaperçue aux yeux des militants "pro" et "anti". Ségolène Royal a évolué sur la question de l'énergie nucléaire. Le 5 janvier, dans le courrier qu'elle avait adressé à Nicolas Hulot en réponse à son pacte écologique, la candidate socialiste s'était engagée à "augmenter la part des énergies renouvelables (avec) un objectif de 20 % de la production d'énergie primaire en 2020", et "à ramener la part d'origine nucléaire à 50 % d'ici à 2017". Son pacte présidentiel, présenté le 11 février, est plus prudent.



Il s'agit, "pour préparer l'après-pétrole", de "soutenir massivement les énergies renouvelables pour atteindre 20 % de la consommation en 2020", et de "réduire la part du nucléaire". Si l'objectif premier demeure ambitieux - la part des énergies renouvelables atteint 6 % de la consommation intérieure et 11 % de sa production d'énergie -, Mme Royal est désormais plus floue sur le nucléaire. Elle ne fixe plus d'objectif chiffré ni de calendrier.


"Elle revient au principe de réalité", se félicitait alors, le 11 février, Jean-Pierre Chevènement, en mettant en avant le coût de production des énergies renouvelables par rapport au nucléaire. "Je n'ai pas eu besoin d'insister, commente aujourd'hui le président d'honneur du MRC, rallié à la candidature de Mme Royal. Je lui ai juste rappelé, voilà un mois, le contenu de notre accord avec le PS et j'ai l'impression d'avoir été entendu". Cet accord entre les deux partis stipulait que l'industrie nucléaire française était un "atout majeur" qu'il fallait "préserver". D'autres responsables socialistes ont également fait pression en ce sens, provoquant la disparition d'une estimation précise de réduction de la part nucléaire.



Une première entorse aux engagements Hulot ? "Son pacte ne précisait aucun objectif chiffré et restait vague sur le nucléaire", affirme Bruno Rebelle, conseiller pour ces questions auprès de Mme Royal. "On revient au projet du PS qui lui-même ne donnait pas de chiffre, ajoute l'ancien dirigeant de Greenpeace France. Mais le cap reste le même. On est toujours dans une logique de réduction, en moins précis." Lors du débat participatif consacré à l'environnement, le 24 janvier, à Montluçon, la candidate s'était déclarée partisane "d'une action progressive d'extinction des centrales nucléaires anciennes et les plus dangereuses", et cet objectif-là, selon M. Rebelle, même s'il n'est plus affiché, n'est pas remis en cause. "Un processus d'audit est nécessaire, tempère-t-il. Ce type de fermeture se fait sur plusieurs années." Un délai qui permettrait de gérer les conséquences sur l'emploi et leur mutation vers d'autres productions d'énergie. Pourtant, là aussi, les récentes déclarations du porte-parole d'Arnaud Montebourg, indiquant que les socialistes "s'orientaient" vers le maintien du projet réacteur EPR à Flamanville (Manche), ont jeté le trouble. "Quel est la position du PS ? Je voudrais échanger avec la candidate !", l'avait interpellé le militant d'un collectif lors de la venue de Mme Royal en Basse-Normandie le 21 février. D'autres, brandissant des banderoles jaunes avec le sigle nucléaire, avaient brièvement perturbé l'entrée de son meeting, le même jour, à Mondeville, dans la banlieue de Caen.

"CACHÉ"
"La décision de construire l'EPR a été prise par le gouvernement Raffarin, avait indiqué la candidate en marge de sa réunion, sans véritable débat, y compris sur le tracé de la ligne à très haute tension", nécessaire pour alimenter la centrale. "Tout ce qui est caché finit mal, avait-elle ajouté en promettant l'ouverture d'un "débat public" si elle était élue. "Les décrets de construction ne sont pas encore pris", relativisait-elle.



Ces hésitations n'ont pas échappé aux Verts. "Elle en dit un peu moins que dans sa réponse à Hulot mais elle n'a pas dit le contraire", veut croire Yann Wehrling, porte-parole. Yves Cochet, député de Paris, qui a fait de la question énergétique son cheval de bataille, considère, lui, que la position de la candidate socialiste est "en recul" : "Ségolène Royal a changé de position, hélas ! Les socialistes ont réussi à raboter l'audace écologique dont elle avait fait preuve."

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