mardi 28 mars 2017

Le Kenya se lance dans l’énergie nucléaire (Le Monde)


http://www.lemondedelenergie.com/37210-2/2017/03/27/

Le ministre kenyan de l’Énergie et du Pétrole a annoncé, le 14 mars, que Nairobi se doterait d’une centrale nucléaire de 1 000 MW dès 2027. Bruno Comby, Président de l’Association des Écologistes Pour le Nucléaire (AEPN), estime que c’est une « bonne nouvelle » pour ce pays africain. Tribune.

Le Kenya compte aujourd’hui environ 50 millions d’habitants (presque autant que la France), et produit seulement 8 Twh par an d’électricité (à comparer à presque 600 TWh par an en France, c’est-à-dire 75 fois plus). Il est donc bien évident que pour améliorer la vie quotidienne de ses habitants, pour que chaque famille dispose demain d’un accès à l’électricité (aujourd’hui seulement un quart de la population est connectée au réseau électrique) pour disposer d’un réfrigérateur et d’appareils électroménagers, pour que chaque enfant puisse étudier, pour pouvoir développer ses infrastructures, ses transports, ses communications et son industrie, à l’évidence le Kenya a besoin de beaucoup plus d’électricité qu’il n’en consomme actuellement.

La décision du Kenya de développer un programme nucléaire est donc une très bonne nouvelle à différents niveaux :

– sur le plan énergétique, pour fournir au Kenya l’énergie dont il a besoin pour son développement

– sur le plan humain et social, pour améliorer le niveau de vie des Kényans

– sur le plan économique, pour développer une véritable économie, se développer et accéder au concert des nations

– sur le plan écologique, pour que ce développement se fasse sans augmenter, et même éventuellement en diminuant, les émissions de CO2, en évitant autant que possible de recourir au charbon, très polluant.

– pour ainsi donner un nouvel élan à l’Afrique, comme l’a fait il y a 20 ans l’Afrique du Sud en se dotant elle aussi de réacteurs nucléaires pour produire son électricité.

« Un pays qui accède à la technologie nucléaire accède à une nouvelle ère de son histoire »

Chaque centrale nucléaire de 1000 MW évite l’émission dans l’atmosphère d’environ 6 millions de tonnes de CO2 par an. Accéder au club des producteurs d’électricité nucléaire, c’est l’articulation qui symbolise le passage d’un pays en voie de développement vers le « club des grands ».

Un pays qui accède à la technologie nucléaire accède à une nouvelle ère de son histoire, avec plus de prospérité, de stabilité, de santé, de longévité et de bien-être, grâce à l’électricité abondante, propre et bon marché.

L’énergie nucléaire, dans tous les pays qui l’adoptent, agit comme un catalyseur de développement, pour stimuler des avancées et engendrer des développements bénéfiques induits à bien d’autres niveaux, pas seulement sur le plan de l’énergie.

Car l’énergie en général, et l’électricité en particulier, est la clé de voûte qui fait vibrer le cœur économique d’un pays, qui alimente chaque citoyen raccordé à cette énergie. En travaillant dans cette direction avec la Russie, le Kenya est entre de bonnes mains et bénéficiera d’une excellente technologie. La Russie est un grand pays nucléaire, c’est le seul qui maîtrise actuellement la totalité de la technologie nucléaire civile sous tous ses aspects : de la mine d’uranium au retraitement du combustible usé, avec bien sûr la construction des réacteurs et du combustible et y compris l’exploitation des réacteurs de génération 4, comme les réacteurs à neutrons rapide au sodium BN-600, BN-800 et bientôt BN-1200. La Russie est donc un partenaire particulièrement compétent et parfaitement qualifié pour aider le Kenya sur ce chemin du développement de l’énergie nucléaire pacifique, qui trace la route vers un avenir meilleur à la fois pour les Kenyans et pour l’Afrique

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