C’est qu’il y a des gros contrats à la clé… Pour sa première visite d’Etat dans un pays africain anglophone, ce jeudi, Nicolas Sarkozy se déplace au Cap accompagné –outre de son épouse- de 40 capitaines d’industrie français. Tous se rendront le lendemain à un forum d’affaires spécialement organisé. Parmi eux, une patronne est particulièrement attendue: celle d’Areva, Anne Lauvergeon.
De fait, le géant français du nucléaire est pressenti pour résoudre à long terme la crise énergétique qui frappe l'Afrique du Sud depuis le 10 janvier. Ce jour-là, l’entreprise publique Eskom, dépassée par la demande, a commencé à infliger des délestages d’électricité quotidiens. La crise est devenue une «urgence nationale» quand les principales mines du pays ont dû stopper leur production pendant cinq jours…
Construire une industrie nucléaire nationale
Et symboliquement, ce sont les mêmes mines qui envisagent cette semaine les premiers licenciements à grande échelle liés aux délestages: selon GoldFields, 6.900 de ses 53.000 mineurs pourraient bientôt être touchés… «L’automobile, la distribution, les télécommunications… tous les secteurs sont concernés, et les PME en premier lieu, qui devraient licencier cette année», résume un analyste de l’Idasa (Institut pour la démocratie en Afrique du Sud).
Même si les tractations ont commencé dès 2006, Areva tombe à pic. Comme l’américain Westinghouse Electric, le groupe français, à la tête d’un consortium incluant Bouygues et EDF, propose tout bonnement de construire une industrie nucléaire nationale. Une solution qui séduit Eskom et un gouvernement sud-africain déjà obligé de revoir ses objectifs de croissance à la baisse (3,5% en 2008, contre environ 5% jadis)…
Construction de dix centrales nucléaires
Le plan prévoirait, dans un premier temps (livraison en 2016), la construction de deux centrales de type EPR de troisième génération fournissant 3.200 MW. Quant la capacité actuelle de production d'Eskom s'élève à 38.500 MW pour une conosmmation de 36.500 MW.
Dans un second temps, surtout, Areva propose la mise sur pied de dix autres centrales, pour un coût global de 63 milliards d’euros. A terme, la flotte nucléaire atteindrait 20.000 MW d’ici à 2025, alors que l’Afrique du Sud ne compte aujourd’hui qu’une seule centrale nucléaire, à Koeberg (au nord du Cap) – dont les deux réacteurs, construits par Areva, fournissent 5% de l’énergie nationale.
Réduire sa dépendance au charbon
Le nom du contractant, y compris pour le premier appel d’offre, ne sera pas annoncé cette semaine. Pas même avant l’été. Mais parce que le pays veut réduire sa dépendance au charbon, le dossier énergétique sera abondamment traité ces deux jours, avec Nicolas Sarkozy dans un rôle de super VRP du nucléaire.
Anne Lauvergeon se montre confiante, elle qui annonçait ce mardi une hausse de 14,5% des bénéfices nets de l’entreprise en 2007 et un objectif de ventes en hausse en 2008. Avec l'aide du sud-africain Eskom, qui entend dépenser près de 130 milliards d’euros dans les 20 ans à venir…
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